Ordres V2 en enchâssées

De Arbres
(Redirigé depuis Ordres T2 en enchâssées)

Cet article concerne l'ordre des mots à verbe second dans les domaines enchâssés (complétives, relatives).

En breton standard et dans les grammaires descriptives, le verbe tensé se place immédiatement après un complémenteur (Kervella 1947:§771). Avec un complémenteur prototypique comme ma 'que' ou pa 'quand', l'ordre des mots est donc canoniquement (C)-VSO.


(1) Dereat eo ma teufec'h d'ar gouel.
convenable est que4 veniez à le fête
'Il serait convenable que vous veniez à la fête.'
Menard & Kadored (2001:'ma2')


Cependant, certains complémenteurs permettent régulièrement des ordres de mots où un constituant apparaît entre le complémenteur et le verbe tensé. Ces sont des ordres V2 enchâssés. Les complémenteurs tolérant ces ordres V2 sous eux sont penaos 'que' dans son usage déclaratif, la(r), et ha(g), ainsi que les complémenteurs de causalité kar, rak, rakkar, peogwir et parskan, et les complémenteurs d'opposition hogen et met. Certains dialectes traditionnels, mais pas le standard, autorisent des ordres V2 après les complémenteurs ma4 et pa1.


Inventaire des ordres V2 enchâssés en breton

V2 après complémenteur déclaratif

après le complémenteur vide déclaratif

Après un verbe déclaratif sélectionnant un complémenteur vide, il est possible de trouver le verbe tensé à l'initiale de proposition, mais aussi un sujet, un objet, un prédicat ou un adverbe.


(1) Me a gred (e planto) Simone (a blanto) patatez er bloavezh-mañ egist he amezog.
moi R1 crois R4 plantera Simone R1 plantera patates en.le ann.ée.ci comme son2 voisin
'Je crois que Simone plantera des patates cette année comme son voisin.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), A. M. (04/2016b)


Un objet antéposé simple peut poser problème et requérir une prosodie particulière, mais l'antéposition en elle-même est clairement disponible dès que l'objet est accompagné de particules focalisantes contrastives comme kentoc'h, ou alato.


(2) Me a gred patatez kentoc'h e planto Simone er bloavezh-mañ egist he amezog.
moi R1 crois patates plutôt R4 plantera Simone en.le ann.ée.ci comme son2 voisin
'Je crois que Simone plantera des patates cette année comme son voisin.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), A. M. (04/2016b)


(3) Lavaret o deus e veho brao an amzer warc'hoazh.
Lavaret o deus an amzer a veho brao warc'hoazh.
Lavaret o deus brao e veho an amzer warc'hoazh.
Lavaret o deus warc'hoazh e veho an amzer brao.
d.it 3PL a R sera beau le temps demain
'Ils ont dit (dans le journal) qu'il ferait beau demain.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (04/2016)


Il est même possible de trouver des ordres de mots où le verbe arrive en troisième position.


(5) Me jouch disul an imbisil-se a fardo kig-ha-farz gant soja espress.
moi R1 pense dimanche le imbécile.ci R1 cuisinera kig-ha-farz avec soja exprès
'Je pense que cet imbécile fera exprès de cuisiner un kig ha farz au soja dimanche.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), A. M. (05/2016)


stratégies explétives

L'antéposition stylistique est licite dans certaines enchâssées (M-L. B. (05/2018)).


(1) Den ne lavar james (laeret) e neus-(e) (laeret) an asiedoù kaer.
personne ne1 d.it jamais vol.é 3SG a vol.é le assiette.s beau
'Personne ne dit jamais qu'il a volé les belles assiettes.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


Dans certains cas comme en (2), la complétive qui débute par une tête verbale de participe requiert une pause prosodique.


(2) Me a gred (//?)* plantet neus Simone patatez er bloavezh-mañ egist he amezog.
moi R1 crois planté a Simone patates en.le ann.ée.ci comme son2 voisin
'Je crois que Simone a planté des patates cette année comme son voisin.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), A. M. (05/2016)


Parfois, comme ici avec le verbe gouzout dans la matrice, l'ordre C-SVO est possible à côté du verbe initial, mais pas l'antéposition stylistique.


(3) Me chouj d'ar poent-se e houie (ø / Julie / * kemeret) e noa ( Julie ) ( kemeret ) va oto.
moi R1 pense à le moment.ci R 4savait [ __?__ 3SG avait Julie pr.is mon2 auto ]
'Je pense que dès ce moment là, il savait que Julie avait pris ma voiture.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


pas de complémenteur réalisé en standard

Le breton standard n'a pas de complémenteur déclaratif réalisé, ni en matrice ni en enchâssées. Cependant, on en trouve deux à travers les dialectes, dont aucun n'est une entrée dans les dictionnaires Menard & Kadored (2001) ou Merser (2009).

Ces deux complémenteurs déclaratifs, la(r) et penaos, sont restreints aux enchâssées. Cette restriction pourrait venir, pour le complémenteur la(r), du fait qu'il est la grammaticalisation du verbe lavar(out) 'dire', qui introduit les complétives. Quant au complémenteur déclaratif penaos, il a une concurrence de lecture trop forte en matrices avec la lecture interrogative ('comment ?').


après penaos complémenteur déclaratif

(4) Ar pez a zo diarvar eo penaos ar c'haz du a zo e vicher dizolei ar c'huziadennou.
le ce.que R est sans.risque est comment le 5chat noir R est son1 métier découvrir le 5cach.ettes
'Ce qui est incontestable, c'est que le chat noir a pour office de découvrir les cachettes.'
Léonard (St. Thégonnec), Kerrien (2000)
cité dans Rezac (2009)


(5) /mar-nemapersəvan pənošt ə lid zo laked ar-XurXãtew.../
mar 'n em apersevan penaos al litr zo lakaet war hor c'hontoù…
ma-se.aperçois que le litre est m.is sur-notre 5compte.s
'Si je m'aperçois que le litre est mis sur notre compte … '
Vannetais (Groix), Ternes (1970:248)


diachronie

On trouve des ordres à temps second en enchâssée avec penaos depuis le moyen breton (Hemon 2000:§206) et en breton pré-moderne.


(1) Guelet a rit penaus an dud en em gav.
voir R faites que le 1gens se1 trouve
'Vous voyez que les hommes se rencontrent.'
Prud'homme (1863:97)


(2) hac ez lauar penaux hon doueou ez ynt diaoulou. (1576, Ca.:n 12)

lavaret a ra crenn penaoz hi a garrie … beza marv.
SBI:II:74, relevés dans Hemon (2000:§206)


Un constituant autre que le sujet peut aussi être antéposé.

(3) auis an fet … penaux couffat an maru … a-ra da pep heny en em humiliaff.

Moyen breton, M.:562


après la(r) complémenteur déclaratif

cornouaillais de l'Est

En cornouaillais de l'Est, l'ordre lar-VSO ne semble pas avoir d'alternatives.


(4) Soñj ' ran lar 'mañ chomet ar vicherourien da gousket.
penser R fais que est rest.é le 1ouvrier.s à1 dorm.ir
'Je pense que les ouvriers sont restés dormir.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


(5) * Soñj ' ran lar chomet 'mañ ar vicherourien da gousket.

* Soñj ' ran lar ar vicherourien 'oa chomet da gousket.


(6) Ya, me oar mat lar (* 'r vuoh wenn) ' ra ('r vuoh wenn) kalz laezh.
oui moi R sais bien que le 1vache 1 blanche R fait le 1vache 1blanche beaucoup lait
'Oui, je sais bien qu'une vache blanche donne beaucoup de lait.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


bas-cornouaillais

En bas-cornouaillais, les propositions enchâssées introduites par le complémenteur déclaratif la(r) peuvent être à sujet initial.


(1) Ya, me oar a-walh lar eur vuoh wenn he-deus kalz a lêz.
oui moi sait assez que un 1vache blanche 3SGF a beaucoup de1 lait
'Oui, je sais bien qu'une vache blanche a beaucoup de lait.'
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:130)


(2) Te a laro dezi lar me a baseo da baea da c'houde.
toi R dira à.elle que moi R1 passera pour1 payer pour1 après
'Tu lui diras que je passerai payer plus tard.'
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:68)


Favereau (1997:§598) donne des exemples d'enchâssées en lar où un constituant a été antéposé au verbe fléchi (la+ XP + V...).

 Favereau (1997:§598). Structures alternatives des complétives en la.
 
 Deut 'oa anaouedegezh da berc'henn an ti la' ar chupenn oa aet.
 'Le propriétaire de la maison avait réalisé que la veste avait disparu.'
 
 Soñjal a ran la' an ouvrierien a chomas da gousket.
 'Je pense que les ouvriers restèrent dormir.'
 

Un constituant autre que le sujet peut aussi être antéposé.


 Favereau (1997:§598):
 Un teod 'n'eus lavaret la' dre an Ti-meur an dour 'vise aet.
 'Un bavard a affirmé que l'eau passerait par le Tymeur.'
 
 Evel ar c'hefeleg, la' ma ve yen an amzer en em blija…
 'Comme la bécasse, qui si le temps est froid, se plaît à… (YFK)'


On trouve aussi chez Skragn des syntagmes prépositionnels temporels, ou domaines propositionnels entiers.

  • Ya, emezi, o soñjal lared dezañ e oan lar ma vije bet deuet da jikour ahanon da zorna warhoaz am-mije roet an droad dezav da leuskel e zaout 'barz ma frad.
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:39)
  • Ar re-mañ a ouie a-walh lar d'an devezh-se e vije brokuz an dud.
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:81)

V2 après des complémenteurs déclaratifs épistémiques

après ma en conditionnelle et particule Q enchâssée

Canoniquement, le verbe fléchi suit directement le complémenteur ma, et ce dans la plupart des dialectes.


(1) N'uion ket ma (* lennet) neus (lennet) al levr.
ne1 sais ket si l.u a l.u le livre
'Je ne sais pas si il a lu le livre.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


Il y a cependant une variation dialectale et des ordres V2 en enchâssées après ma. Ernault (1888b:251) relèvait par exemple ce qu'il considère alors comme un gallicisme, avec un sujet antéposé: mar d'ar re he gass kuit a zo bugale dezhan 'si ceux qui le chassent sont ses enfants' (Drezen 1879). Le dialecte guérandais offre aussi un exemple.


(2) Ma hou za ket hou skrevou.
ma c'hwi (ez) za ket c'hwi skrivo. Équivalent standardisé
si vous ne1 +Cva pas vous R écrira
'Si vous ne venez pas vous écrirez.'
Guérandais, XXe, Mathelier (2017:34)


stratégies explétives

Il existe aussi, même si c'est rare, des stratégies typiquement explétives après ma.


(3) Ma (renket) neo an amezog (renket) e wele ne hellan ket lavaret dit !.
[ si (rang.é) R.3SG aura le voisin (rangé) son1 lit ] ne1 peux pas dire à.toi __
'Si le voisin aura fait son lit, je ne peux pas te dire !'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


En (4) en vannetais, le verbe endevout à l'infinitif peut intervenir entre ma et le verbe tensé.


(4) Ma 'm bout a ran (me) ...
si 1SGM être R1 fais moi
'Si j'en ai (moi)… '
Vannetais, Favereau (1997:§418)


après ha(g)

Varin (1979:87) relève des ordres à sujet initial en enchâssées. Après ha(g), toutes sortes de constituants peuvent aussi apparaître, comme un prédicat ou un objet.


(1) Daoust ha klañv oc'h ?

'Êtes-vous malade ?'
Menard Kadored (2001:'ha2')


En (2), l'objet hiroc'hik est intercalé entre le complémenteur ha(g) et le verbe tensé.


(2) N'ouzomp ket hag hiroc'hik he doa ar son da larout _ diwar-benn ebatoù maner Kervanous.
ne1 savons pas si long.plus.DIM avait le son à dire à propos ébat.s manoir Kervanous
'Nous ne savons pas si la chanson en disait plus long sur les ébats du manoir Kervanous… '
Léonard, Abeozen (1986:38)


stratégies explétives

On trouve après hag différentes stratégies qui, en matrice, sont des stratégies explétives, destinées à empêcher un verbe tensé de provoquer l'agrammaticalité en restant à l'initiale de phrase.



(1) N'ouzon ket ha bez e teuy.
ne1 sais pas si être R4 viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.'
Menard Kadored (2001:'ha2)


(2) Me va-unan ne ouien ket ha bez' e oa ac'hanon.
moi reflex ne1 savais pas si être R était P.moi
'Moi même je ne savais pas si c'était moi.'
Hemon (1962:64)
cité dans Le Gléau (1973:75)


(3) Setu ma teuas da houlenn diganeom ha bet on-doa eun ostill anvet "harpon" e galleg.
voici que4 vint de1 demander à.nous si expl 1PL avait un outil nomm.é "harpon" en français
'Donc il est venu nous demander si nous avions un outil appelé "harpon" en français.'
Léonard (Plouzane), Briant-Cadiou (1998:193)


le participe passé antéposé.


(4)a. N'ouzon ket ha Yann en deus lennet al levr.
ne1 sais pas [ si Yann 3SG a l.u le livre ]
'Je ne sais pas si Yann a lu le livre.'
Borsley & Kathol (2000:675)


(4)b. N'ouzon ket ha lennet en deus Yann al levr].
ne1 sais pas [ si l.u 3SG a Yann le livre ]
'Je ne sais pas si Yann a lu le livre.'
Borsley & Kathol (2000:675)



(5) Ha dont a raio da ger ?
est-ce-que venir R fera à1 foyer
'Reviendra-t-il ?'
Trégorrois, Stephens (1990:163)


(6) N'ouzon ket { ha dont a raio. / hag- e teuio }.
ne1 sais pas si venir R fera si-3SGM R viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.'
Standard, Merser (2011:56)


hag-eñ T / sujet T

Selon Gros, les enchâssées sont très strictement C-VSO, à l'exception de celles qui commencent par ha(g).

 Gros (1970:33):
 "Propositions subordonnées: 
 La langue parlée observe rigoureusement l'ordre régulier des membres:
 1° le verbe (l'auxiliaire en tête s'il y en a un)
 2° le sujet (s'il est exprimé)
 3° le ou les compléments
 
 Klevet em eus e oa bet da dad o pesketa.
 'J'ai entendu dire que ton père avait été à la pêche.'
 
 Un bretonnant ne se trompera jamais à dire:
 * Klevet am-eus da dad a oa bet…     ni:
 * Klevet em-eus bet e oa da dad… 
 
 Il y a une exception à cette règle quand la subordonnée commence par ha ('si'):
 N'ouzon ket ha c'hwi a vefe kontant da zont ganin.
 
 Dans ce dernier cas, du reste, le trégorrois parlé préfère dire:
 N'ouzon ket hag-eñ e vefeh kontant da zond ganin.
 (Hag-eñ, 'si', est suivi d'une subordonnée qui observe la règle générale).
 

Rivero (1999:81-82) note aussi que l'alternative au V2 par mouvement est le remplissage de cette zone par l'explétif . Merser (2011:56) note cette alternance hag-eñ/ sujet, mais il note que hag eñ peut aussi précéder la négation ne, ce qui montre que n'est pas uniquement un explétif "bouche-trou" préverbal.


(1) N'ouzon ket ha lennet en deus al levr.
N'ouzon ket hag- en deus lennet al levr.
ne1 sais pas si 3SGM a l.u le livre
'Je ne sais pas s'il a lu le livre.'
Trégorrois (données Stephens), Rivero (1999:81-82)


(2) It da welet { hag ho preur a zo deuet. / hag- eo deuet ho preur }.
allez pour1 voir si votre3 frère R est ven.u si-3SGM est ven.u votre3 frère
'Allez voir si votre frère est venu.'
Standard, Merser (2011:56)


V2 dans les relatives en hag d'un nom

En (1), la locutrice prèfère l'ordre SVO, mais l'antéposition stylistique et le verbe initial sont aussi jugés grammaticaux.


(1) Tout an dud o deus keuz (Alain / lennet) e neus (lennet) (Alain) an dra-se.
tout le 1gens 3PL a regret Alain / lu R a l.u Alain le 1chose.ci
'Tout le monde regrette que Alain ait lu ce truc.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


La conjugaison analytique et l'équivalent dialectal de bez' sont aussi licites à l'initiale.


(2) Ar brud vat en doa gouzout a rae dresañ pep tra.
le réputation 1bon avait savoir R faisait réparer chaque chose
'Il avait acquis la réputation qu'il savait tout réparer.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


(3) (Ar brud vat en doa) bed e houie dresañ pep tra.
le réputation 1bon avait être R savait réparer chaque chose
'(Il avait acquis la réputation qu')il savait tout réparer.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


(4) [ bød e pət a bɛmdø a: mam belo dər labur]
Bout eo bet _ ha me ' yae bemdez àr ma belo d'ar labour. Graphie standard
être est eu <un temps> C moi R1 allait chaque.jour sur mon2 vélo à le travail
'Il fut un temps où j'allais tous les jours au travail à vélo.'
Vannetais (Kistinid), Nicolas (2005:51)


antéposition

La complétive d'un nom, pour M-L. B., peut être antéposée avec son verbe à l'initiale.


(5) E neus lennet Alain an dra-se, tout an dud neus keuz _.
R a l.u Alain le 1chose.ci tout le 1gens a regret
'Tout le monde regrette que Alain ait lu ce truc.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


V2 dans les comparatives de degré en ken

L'ordre V2 n'est pas l'ordre préféré mais est licite à PLougerneau.


(1) Ken presset evedo d'hon kuit, (lesket) e(n) deus (lesket) tout e draoù.
tant pressé était à1 aller parti laiss.é R.3SGM a laiss.é tout son1 choses
'Il était tellement pressé de partir qu'il a laissé toutes ses affaires.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2016), (préférence pour ..en deus lesket… )


On sait par ailleurs que la non-intégration de la proposition argument de conséquence est une option, car elle peut précéder la proposition de degré introduite par ken.


(2) Dont a rae ar moged en ti, ken kreñv e c'hwezhe an avel er siminal.
venir R1 faisait le fumée en.le maison tellement fort R4 soufflait le vent en.le cheminée
'Le vent soufflait tellement fort dans la cheminée que la fumée entrait dans la maison.'
Standard, Menard & Kadored (2001:'ken')


V2 après les complémenteurs de causalité

après abalamour, 'car'

(1) Den ne defe james eva alkol ablamour (kondui) e rank (kondui) da vont d'ar gear.
humain ne1 devrait jamais boire alcool car conduire R doit conduire pour1 aller à le 1foyer
'Personne ne devrait jamais boire de l'alcool car il doit conduire pour rentrer.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)


après rak, 'car'

Rak, la conjonction de cause, peut précéder un ordre V2, et même être séparé de IP par une incise.


(2) rag, gouzoud a ouzoh, eur marh pa ne da ket a vez kresket ar herh dezañ ...
car savoir R savez un cheval quand1 ne+C va pas R est augmenté le 5avoine à.lui
'car, vous savez, un cheval quand il refuse d'avancer on lui donne plus d'avoine … '
Léonard de l'Ouest, Madeg (1990:29)


Le constituant antéposé n'est pas forcément le sujet.


(3) [ fot ke la:ɤ gɛjəɤ kaɤ gud ɤã aɤ veɤjõnə ]
faot ket lavar gevier kar gout 'ran ar wirionez.
faut pas dire mensonge.s car savoir fais le 1vérité
'Ne dites pas de mensonges car je connais la vérité.'
Breton central, (Wmffre 1998:56)


(4) Rak krediñ start a ran bremañ eo eñ a vez war-dro va dienn.
car croire dur R fais maintenant est lui R est autour mon crème
'Car je crois fermement maintenant que c'est lui qui en a après ma crème.'
Cornouaillais (Pleyben), ar Gow (1999:24)


(5) … rak bean a oa gantan nav ugent manac'h.
car être R1 était avec.lui neuf vingt moine
'… car il était accompagné de cent quatre-vingt moines.'
Trégorrois, Le Clerc (1910:17)


après peogwir, 'puisque'

L'ordre canonique standard place peogwir directement devant le verbe tensé.


(1) Evid peogwir ez eo deh da noz e oa, n'eo ket henoz.
car puisque R est hier de1 nuit R était ne1 est pas ce.soir
'Car, puisque c'est hier soir que ça se passait, ce n'est pas cette nuit.'
Trégorrois, Gros (1984:126)


(2) Ni zo bet o kouronkañ peogwir e oa tomm.

'Nous sommes allés nous baigner car il faisait chaud.'
Standard, Menard & Kadored (2001:'peogwir')


Merser (2011:55), Cheveau (2017:§321) signalent que peogwir/pandeogwir n'est cependant pas toujours directement suivi du verbe fléchi. Les exemples sont relativement faciles à trouver en corpus.


(3) Bara e poa er gear ie, peogwir gwiniz e pehe.
pain R 2.avait en.le 1maison aussi puisque blé R 2.aurait
'Il y avait du pain à la maison, puisqu'il y avait du blé.'
Léonard (Plougerneau), Elegoet (1975:58)


(4) … pandeogwir (hani anezhe) ne venne (hani anezhe) plegiñ d'an arall .'
puisque aucun de.eux ne1 voulait aucun de.eux plier à le arall
'...puisqu'aucun d'entre eux ne voulait céder devant l'autre.'
Vannetais standard, Cheveau (2017:§321)

après parskan, 'parce que'

Les ordres relevés après le complémenteur groisillon parskan sont clairement V2.


(5) /parskan bud əwaj e-rgaer bijənoX ẃidon.../
parskan bout e oa er gêr bihanoc'h evidon…
parce.que être R.y.avait en.le 1foyer petit.plus que.moi
'Parce qu'à la maison il y avait des plus petits que moi… '
Vannetais (Groix), Ternes (1970:248)


V2 après les complémenteurs d'opposition

après hogen, 'mais'

Press (1986:209) relève un cas d'ordre V2 dans une enchâssée introduite par hogen.


(1) Me a breno ar sae, hogen c'hwi a wisko anezhi.
moi R1 achètera le robe mais vous R1 habillera P.elle
'J'achèterai la robe, mais tu la mettras.'
Standard, Press (1986:205)


après met, 'mais'

Les ordres V2 apparaissent aussi avec le complémenteur d'opposition logique met 'mais'. On peut trouver le sujet à l'initiale après met, ou un autre constituant.


(2) Traoù druz ' vez laret getoñ, mes heñv ouia o gwiskiñ.
choses gras R est d.it avec.lui mais lui sait les2 habiller
'Il en raconte des grasses, des vertes, mais il sait les habiller, les présenter.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:59)


(3) Honnañ zo varisoù geti àr he divhar, mes àr he zead n'eus ket.
celle-ci est varices avec.elle sur son2 deux.jambe mais sur son2 langue ne1 est pas
'Celle-ci a des varices aux jambes, mais sur la langue elle n'en a pas.'
(réflexion d'un client las d'attendre une tavernière bavarde...)
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:18)


(4) Alies e vez graet hemañ gant kig yar, met graet e c'hell bezañ ivez gant pesked...
souvent R est fa.it celui-ci avec viande poulet mais fa.it R4 peut être aussi avec poisson.s
'On le fait souvent avec du poulet, mais on peut aussi le faire avec du poisson.'
Cornouaillais/bordure Léon (Dirinon), Kervella (1985:120)


(5) Med bez a zo darn hag en em laosk ive !
mais être R est certain que se1 lâcher aussi
'Mais il y en a aussi qui se laissent aller.'
(qui ne réagissent pas)
Trégorrois, Gros (1970b:§'leuskel')


Le matériel entre met et le verbe tensé peut être considérable.


(6) Met a-raok tamall den ebet da laerezh ho tañvez-amann...
mais avant accuser homme aucun de1 voler votre3 matière-beurre
'Mais avant d'accuser quiconque de voler votre crème … '
Cornouaillais (Pleyben), Ar Gow (1999:19)


Le verbe tensé peut aussi suivre directement met, au moins en Bas-Cornouaillais.


(7) Met m'eus disoñjet tout an dra-se paotr paour, aet eo tout deus ma spered.
mais 1SG a .pens.é tout le 1chose.ci gars pauvre all.é est tout de mon2 esprit
'Mais j'ai oublié tout ça, mon pauvre, c'est tout parti de ma tête.'
Bas-Cornouaillais (Tréboul), Hor Yezh (1983:72)

après nemet, 'sauf'

(8) Neus fors pénaos é vézé an amser, német goloët é vijé an douar gant an erc'h hé rankent mont er mèas ...
ne.est importance comment R était le temps sauf couv.ert R serait le terre avec le neige R4 devaient aller dehors
'Peu importait le temps - sauf si la terre était couverte de neige - ils devaient aller tous les jours dehors… '
Léonard 1905 (Plouider), Burel (2012:190)

V2 après le complémenteur temporel pa

Ernault (1888b:251) relevait ce qu'il considérait alors comme un gallicisme: pa he gof a zo… 'quand son ventre est… ' (Sauvé 1878:n°241), et plus loin avec une conjugaison analytique, pa en em lacat a ra… 'quand il se met… ' (Leuduger 1824:96). Au XXIe, sporadiquement et un peu partout dialectes, on trouve des ordres V2 après pa, principalement avec un sujet préverbal (mais avec un participe focalisé à Plougerneau). Favereau (1997:§600) associe l'usage usuel de ces structures au breton bigouden, et ce depuis au moins la première guerre mondiale. Il évoque l'idée que ces ordres de mots sont utilisés dans des formes "relâchées" dans d'autres dialectes. On relève facilement en élicitation à Plougerneau, et on trouve des cas sporadiques en corpus vannetais.


(1) pa'g ar mor 'ziskenn.
quand+C le mer R1 descend
'quand la mer descend… '
Bigouden entendu sur FR3, Favereau (1997:§600)


(2) Pa an dud o deus ur friad, eo mat evañ ur banne gwin tomm.
quand1 le 1gens 3PL a un nez.ée est bon (PRO) boire un verrée vin chaud
'Quand on a un rhume, on doit boire un verre de vin chaud.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (04/2016)


(3) Pa kroget neus Anna el loa em eus komprenet edo o vont da benturiñ tout ar guzun.
quand1 croch.é a Anna en.le cuillière R4.1SG a compr.is était à4 aller pour1 peindre tout le 1cuisine
'Quand Anna a brandi la cuillière, j'ai compris qu'elle allait me repeindre toute la cuisine.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2016)


(4) Pa den a sell adrest er "haie" den a uel asset e bark a zo sale.
quand on R regarde au.dessus le haie on R1 voit Adv. son1 champ R est sale
'Quand on regarde par dessus la haie, on voit bien que son champ est sale.'
Vannetais (Plaudren), Quéré (2011)


(5) Pa me fou chuih.
quand moi sera fatigué
'Quand je serai fatigué(e).'
Vannetais (Guérande), Brenn (2002)


(6) Me dochté ar gér pi er glow déez me gameréit.
moi R1 proch.ais le 1foyer quand1 le pluie a me1 pr.is
'Je m'approchais de la maison quand la pluie m'a surpris.'
Vannetais (Guérande), Mathelier (2017:371)


Il est intéressant de noter que lorsque le verbe le suit directement, pa provoque sur lui une lénition qu'il ne provoque pas sur un autre élément le suivant. Pa est aussi le seul complémenteur à ne jamais tolérer un rannig réalisé après lui lorsqu'un verbe le suit directement. Lorsqu'un autre élément le suit, le rannig réapparaît après cet élément.

Sémantique

tests d'intégration sémantique des enchâssées

Un quantifieur peut lier un pronom dans une enchâssée V2.


(1) Den ne lavar james (laeret) e neus-(e) (laeret) an asiedoù kaer.
personne ne1 d.it jamais vol.é 3SG a vol.é le assiette.s beau
'Personne ne dit jamais qu'il a volé les belles assiettes.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2018)

Analyse théorique

tentatives de réduction…

à l'influence du français

Favereau (1997:§598) voit dans les ordres de mots V2 après la(r) une influence de l'emploi du français que. En français, que est effectivement un complémenteur déclaratif qui doit être suivi du sujet. Cette hypothèse n'explique pas pourquoi on trouve après la(r) d'autres ordres qu'avec des sujets initiaux.


à la source de grammaticalisation des complémenteurs

Les sources de grammaticalisation des complémenteurs, dans les cas de la(r) et de penaos n'expliqueraient pas leurs propriétés V2. Dans le cas de penaos, quand il est en matrices, mot interrogatif, il apparaît en initiale de phrase et y précède immédiatement l'élément fléchi. Dans le cas de la(r), il précède aussi directement le verbe tensé de la complétive.


à la parataxe

Jouitteau (2005:199) considère que les ordres V2 qui sont possibles avec les complémenteurs ha(g) et la(r) découlent tous deux de leurs étymologies particulières respectives. Elle tente ainsi de réduire les ordres V2 en enchâssée à des cas de parataxe fraîchement grammaticalisés. Le verbe lavar(out) 'dire' peut en effet sélectionner dans le discours des enchâssées (V1) comme des matrices (V2):

 Jouitteau (2005:199,200):
 "Le "verbe 'dire' peut sélectionner aussi bien une complétive comme en a., qu'une indépendante en discours rapporté comme en b.
 
 (x) a. J'ai entendu dire qu'il pleuvait.
     b. J'ai entendu dire : 'Il pleut'.
 
 Le complémenteur la créé en cornouaillais continental par un processus de grammaticalisation d'un verbe pouvant sélectionner une proposition indépendante (XP-VSO) a gardé cette propriété de sélectionner des propositions indépendantes. 
 Quant au complémenteur ha(g) […], il est homophone de la coordination. Un élément de coordination typiquement peut sélectionner deux matrices indépendantes, et donc sélectionner une proposition XP-VSO. 
 Je considère donc que les enchâssées V2 en la et en ha(g) ne sont pas des contre-exemples à la généralisation que les enchâssées du breton sont à verbe initial (C-VSO). Au contraire, il est symptomatique que seuls les complémenteurs dont l'étymologie particulière permette la sélection de propositions indépendantes permettent un ordre XP-VSO en enchâssées. J'en conclus qu'il n'y a pas d'évidence consistante pour l'hypothèse d'une zone topique sous C en breton."

évaluation pour le standard et le bord vannetais

Les dialectes strictement C-VSO confirment cette généralisation. En (1), la complétive montre canoniquement un ordre C-VSO (avec un complémenteur vide).


(1) An dra ' zo sur e vez labour ar c'hazh kavout an toulloù kuzh.
le 1chose R1 est sûr R est travail le 5chat trouver le trou.s caché
'Ce qui est incontestable, c'est que le chat a pour office de découvrir les cachettes.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


Les ordres alternatifs, avec un adverbe ou un sujet pré-tensé, sont agrammaticaux sans une rupture prosodique marquée.


(2) An dra 'zo sur // ar c'hazh // e vez e labour kavout an toulloù kuzh.

An dra 'zo sur // labour ar c'hazh e vez kavout an toulloù kuzh.
An dra 'zo sur // chiou an deiz e vez labour ar c'hazh kavout an toulloù kuzh.
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


Cependant, l'hypothèse que dans ces structures, l'ordre des mots de l'enchâssée peut simplement montrer tous les ordres de mots d'une matrice équivalente n'est pas vraie. Ainsi, en (4), l'antéposition du sujet est autorisée avec une rupture prosodique, mais l'antéposition du prédicat daouled ne l'est pas.


(3) Hag e lar-eoñ eo bet diaouled ar vugale dom-ni.
et R4 d.it-3SG est été diables le enfant.s à.nous.nous
'Et il dit que nos enfants ont été des diables'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


(4) Hag e lar-eoñ // ar vugale dom-ni zo bet diaouled.

* Hag e lar-eoñ diaouled eo bet ar vugale dom-ni.


La tentative de réduction à la parataxe tient (partiellement) uniquement pour ces dialectes, et est inadaptée à la diversité des ordres V2 en enchâssées dans les autres dialectes, après les complémenteurs déclaratifs ha(g) et penaos, ou devant différents complémenteurs causals (rak, kar, peogwir, parskan). Les enchâssées ont manifestement une périphérie gauche assez développée, au moins en Léon. On y observe même des dérivations typiques du dernier ressort pour V2.

ordres à multiples complémenteurs

Tous les complémenteurs, même ma, sont compatibles avec un autre complémenteur qui le suit directement, puisqu'aucun d'entre eux n'est incompatible avec la partie préverbale ne de la négation qui est aussi un complémenteur.


(1) Ken paour a oa ma ne oa nemet trouilhoù endro dezhañ.
si pauvre R était que ne1 était seulement guenilles autour de.lui
'Il était si pauvre qu'il n'avait sur lui que des guenilles.'
adaptation de Menard Kadored (2001:'ma2)


Le rannig est aussi plausiblement un complémenteur bas du domaine CP. On trouve également des ordres de mots avec des doubles complémenteurs qui ne sont ni la négation ni un rannig.


C-C-T

Le complémenteur ma peut apparaître précédé du complémenteur déclaratif la(r) en cornouaillais de l'Est, ou du complémenteur de cause rak.


(1) N'uion ket (la) ma teuio.
ne1 sais ket que si4 viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


(2) Ne galfec'h ket chom aze memes (la) ma vefec'h kourachus.
ne1 pourriez pas rester ici même que si4 seriez courageux
'Tu n'y resterais pas, même si tu étais courageux.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


(3) Gallet en doa arboellañ rak ma c'houneze mat.
pu 3SGM avait économiser car que4 gagnait bien
'Il avait pu économiser car il gagnait bien.'
Standard, Menard & Kadored (2001:'rak')


Dans certains cas, ce qui semble être deux complémenteurs distincts n'en forment qu'un seul, comme dans les cas des concessives en ha pa, ou de temporelles en vannetais, qui n'ont pas la lecture compositionnelle qu'auraient les deux complémenteurs distincts ha(g) et pa.


(4) Ne chomfes ket eno ha pa vefes kaloneg.
ne1 resterais pas y et quand serais courageux
'Tu n'y resterais pas, même si tu étais courageux.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§385)


(5) Ma zud a zo noz a pa zegouezhont.
mon2 gens R est nuit quand1 arrivent
'Il fait nuit quand mes hommes arrivent.'
Vannetais, Herrieu (1974:112)

C-C-Neg-T

(6) Gwelet e-meum abaoe lar penaoz ne oa ket gwir.
v.u R 1SG.avons depuis que que ne1 était pas vrai
'Nous avons vu depuis que ce n'était pas vrai.'
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:100)


C-XP-Neg-T

Les éléments au-dessus de la négation sont obligatoirement en saillance dans la structure informationnelle.


(7) Evel-se am-eus soñjet abaoe lar keit ha 'vez bihan an dud ne welent nemed traou braz en-dro dezo.

'Comme ça j'ai pensé depuis que tant que les gens sont petits, ils ne voient autour d'eux que des choses grandes.'
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:23)


Typologie des environnements syntaxiques de V2 enchâssé

Haegeman (2012:518) a montré que le choix du complémenteur ne détermine pas en soi si une proposition adverbiale comprend une périphérie gauche active. Il y a cependant des zones sémantiques où ces ordres typiques des matrices apparaissent.


zones sémantiques

Les ordres V2 enchâssés dans des langues dont la matrice est V2 apparaîssent au niveau typologique dans les environnements listés ci-dessous.


adjoints de cause

Les adjoints de cause déclenchent prototypiquement des propriétés de type matrice. Heycock (2005) cite parce que et car en français, because et for en anglais, weil et denn en allemand, därför att et ty en suéduois.


complétives

Les complétives qui montrent des ordres à temps second sont sélectionnées par un ensemble de verbes déclaratifs et de pensée (A, B, C), à l'exclusion des vrais factifs (D, E) dont le complément est présupposé.


(1) Classe A: say, report, exclaim, assert, claim, vow, be true, be certain, be sure, be obvious
Classe B: suppose, believe, think, expect, guess, imagine, it seems, it happens, it appears
Classe C: be (un)likely, be (im)possible, be (im)probable, doubt, deny
Classe D: resent, regret, be sorry, be surprised, bother, be odd, be strange, be interesting
Classe E: realize, learn, find out, discover, know, see, recognize
Prédicats prenant des compléments clausaux selon Hooper & Thompson (1973)


L'idée de Hooper & Thompson (1973) est que seuls les domaines qui constituent sémantiquement une ASSERTION pourraient recevoir une emphase, ce qui exclut les domaines enchâssés présupposés, les questions ou les impératives. La réduction de ce phénomène de restriction à une classe de verbes à une propriété sémantique est cependant épineuse car la liste exacte de ces verbes induisant V2 dans leur complétive objet varie de langue en langue (Vikner 1995).

Au niveau syntaxique, l'analyse du CP récursif est avancée pour les complétives du suédois dans Holmberg (1986) et Platzack (1986), du frison dans Haan & Weerman (1986) et Iatridou & Kroch (1992), du danois dans Vikner (1991, 1995) et Iatridou & Kroch (1992), du suédois dans Julien (2007). L'analyse du CP récursif capture le fait que l'ordre V2 peut exceptionnellement être réalisé alors qu'un complémenteur est lui aussi réalisé.


concessives

les concessives en allemand familier (Wegener 1993)


phrases de degré

les phrases de degré de type tellement… que …


protases des conditionnelles

Haegeman (2012:155-7) considère que les conditionnelles montrent une asymétrie argument/adjoint dans la possibilité d'antéposition après le complémenteur de type 'if'. Cependant, ses exemples proviennent d'une langue SVO, l'anglais, et elle ne peut donc tester que l'antéposition de l'objet. L'asymétrie est donc plus précisément entre antéposition de l'objet (illicite) et antéposition d'un ajoint (licite). Elle montre aussi que l'antéposition de VP est impossible.


  • If on Monday the share price is still at the current level…
  • If (* these exams) you don't pass (these exams), you won't get the degree.
  • If (* pass these exams) you do (pass these exams), you'll get the degree., adapté de Heageman (2012)


Dans les langues romanes ou en grec, l'objet peut être disloqué à gauche sous le complémenteur de type 'if' s'il est repris par un clitique.


  • Si les examens terminaux tu ne les passes pas, tu n'obtiendras pas le diplôme.


  • An afto to vivlio to vris tin dhimotiki vivliothiki…
si ce le livre le trouve à.la locale bibliothèque
  • Si ce livre, tu le trouves à la bibliothèque municipale …
Grec moderne, Anna Roussou
cité dans Haegeman (2012:158)


  • Se gli esami finali non li superi, non otterrai il diploma.
Italien, Cardinaletti (2010:6)
cité dans Haegeman (2012)


temporelles

Haegeman (2012:155,6) considère que les temporelles montrent une asymétrie argument/adjoint dans la possibilité d'antéposition après le complémenteur. Cependant, ses exemples proviennent d'une langue SVO, l'anglais, et elle ne peut donc tester que l'antéposition de l'objet. L'asymétrie est donc plus précisément entre antéposition de l'objet (illicite) et antéposition d'un ajoint (licite). Elle signale aussi que l'antéposition de VP est impossible, mais l'exemple donné implique un participe.

  • When she began to write her regular column again…
  • When last month she began to write a regular column for the Times…
  • When (* her regular column) she began to write again (her regular column)…
  • When (* passed the exams) you have (passed the exams), you'll get the degree.
Anglais, Haegeman (2012:156)


En français, l'objet peut être disloqué à gauche s'il est repris par un clitique. Le mouvement peut être à longue distance.

  • Quand cette chanson, (il a dit qu') il l'aimait.
Adapté de Haegeman (2012:157)


Typologie des langues montrant des effets de V2 enchâssé

langues celtiques

En gallois, qui est une langue VSO prototypique, les matrices sont V2 uniquement lorsqu'un focus est imposé sur l'élément initial. Les ordres enchâssés V2 sont aussi documentés avec cette même restriction au focus initial, par exemple dans les complétives introduites par un complémenteur nul (Jones & Thomas 1977:295). Le premier élément réalisé dans l'enchâssée est alors l'élément focalisé, et l'ensemble est traduisible par une clivée. D'autres complémenteurs déclenchent aussi obligatoirement des ordres V2, toujours avec cette focalisation du XP le plus haut. Le complémenteurs mai au Nord et en gallois littéraire, comme sa variante taw au Sud (cf. tewi, correspondant au verbe tevel 'taire' en breton) focalisent l'élément qui apparaît à sa droite. Tallerman (1996) a proposé que mai est un complémenteur qui introduit un second domaine CP (fondamentalement une clivée, donc). Roberts (1997) postule, lui, un CP unique, il traite le domaine CP du haut comme ForceP, et le plus bas comme FocP.


(1) Dw i 'n siwr (mai / taw ) hi gaiff y wobr.
suis je pred sur que+Foc elle recevra le prix
'Je suis sure que c'est elle qui gagnera le prix.'
Gallois, Borsley, Tallerman & Willis (2007:128)


Le complémenteur mai est compatible à sa gauche avec os 'if' de la protase des conditionnelles, et avec l'interrogatif pam 'pourquoi' en enchâssée.


(2) Os mai hi gaiff y wobr.
si que+Foc elle gagne le prix
'Si elle gagne le prix… '
Gallois, Borsley, Tallerman & Willis (2007:129)


Tallerman (1996:101) considère que l'enchâssée V2 en mai était agrammaticale en moyen gallois. Cependant, elle s'appuie pour cela sur le manque d'exemples en corpus ancien, or en breton et dans les langues germaniques, les enchâssées V2 sont largement absentes des corpus bien qu'attestées en élicitation.


langues germaniques

C-V2 allemand

complétives

En allemand, la négation, la modalisation ou le questionnement ne suspendent pas V2 dans les complétives (Heycock 2010).


après weil, 'parce que'

En allemand, da introduit toujours une enchâssées à verbe final, et denn toujours une phrase à temps second (Heycock 2005, Kempen & Harbusch 2016:6). Cependant, après weil, 'parce que', l'ordre varie. L'allemand écrit standard montre, comme toutes les enchâssées en allemand, un ordre de mots uniformément à verbe final. Cependant, en allemand familier, l'ordre des mots peut aussi être weil-V2 (Kempen & Harbusch 2016 et leurs références). Ces ordres weil-V2 sont marqués par un manque d'intégration prosodique et syntaxique et ne sont jamais rattachés à une autre enchâssée (Reiss 2013:213).


(1) Das ist schlecht, weil da hab' ich einiges vor.
ce est mauvais car alors ai je quelque.chose particule
'Ce n'est pas bien, car j'ai prévu quelque chose à ce moment là.'
Allemand, Kempen & Harbusch (2016:9)


Les V2 enchâssés réalisent une causalité épistémique ou une justifications d'actes de discours. Les ordres à verbe final ont aussi ces lectures mais n'y sont pas restreints. La phrase (2a) peut signifier que l'airbag est la cause de l'accident, ou que la cause pour le locuteur de l'assertion qu'un accident est survenu est causé par le fait que l'airbag est ouvert. En (2b), seule la seconde lecture est possible.


(2)a. Es hat einen Unfall gegeben, weil der Airbag aufgegangen ist.
expl a un accident donné car le airbag déployé (s').est
'Un accident est survenu car l'airbag s'est ouvert.'
Allemand, Antomo (2009)
cité dans Haegeman (2012:178)


(2)b. Es hat einen Unfall gegeben, weil der Airbag ist aufgegangen.
expl a un accident donné car le airbag (s').est déployé
'Un accident est survenu car l'airbag s'est ouvert.'
Allemand, Antomo (2009)
cité dans Haegeman (2012:178)


C-V2 en néerlandais

Le néerlandais, comme l'allemand, est une langue où l'ordre V2 est régulier en matrices, mais où les enchâssées sont normalement à verbe final. Dans les dialectes du nord comme en frison, on relève cependant des ordres V2 en enchâssées (Hoekstra 1993:168-169). Selon De Haan (2001), ces ordres à verbe second sont liés à un ensemble de verbes déclaratifs ou d'attitude dans la matrice. En frison, les ordres V2 dans les complétives sont limités aux complétives sélectionnées par des verbes déclaratifs et de pensée, mais pas par des vrais factifs comme 'espérer', 's'attendre à', 'regretter', 'savoir'. V2 est suspendu si le verbe de la matrice est nié, modalisé (De Haan and Weerman 1986) ou questionné (De Haan 2001). V2 ne se rencontre pas dans les adjoints (Iatridou and Kroch 1992).


(1) Ik leau dat hy kin him wol rêde.
je crois que il peut lui-même certainement sauver
'Je crois qu'il peut s'occuper de lui-même.'
Frison, Heycock (2010)


(2) He leaude dat it skip wie juster fergien.
il crût que le bateau était hier détruit
'Il a cru que le bateau avait été détruit hier.'
Frison , Atheme report 2015


(3) dat je moete zulke dingen niet geloaven.
que tu dois telles choses pas croire
'… que tu ne devrais pas croire des choses pareilles.'
Néerlandais (Urk), Atheme report 2015


C-V2 en scandinave continental

Le scandinave continental comprend le suédois, le danois et le norvégien. En scandinave continental, les ordres V2 enchâssés sont compatibles avec des complémenteurs dans un ensemble défini de contextes.

Pour des exemples d'ordres à verbe second en suédois, se reporter à Andersson (1975). Julien (2007) montre des extractions de domaines V2 enchâssés et postule un CP récursif. Hrafnbjargarson & al. (2010) montrent que les extractions, quand elles sont possibles, sont toutes avec un sujet initial. Les langues scandinaves varient aussi quant aux possibilités d'extraction hors de domaines C-SVO. Le danois et le suédois ne les autorisent pas. Le norvégien autorise l'extraction de l'objet mais pas d'un adjoint (île faible pour l'extraction). Le scandinave insulaire (islandais et îles Faroe) autorisent les deux.

Les données d'extraction sont agrammaticales pour Petersson (2009) en suédois qui essaie de réduire les complétives V2 à la parataxe. Roll (2009) montre que les enchâssées V2 suédoises ont un ton de bord gauche similaire à celui des matrices, au contraire des autres enchâssées. Petersson prend cela comme argument qu'elles sont fondamentalement des matrices et que le complémenteur att est prosodiquement groupé avec la "première matrice". Petersson (2009:144) montre par ailleurs des exemples de complétives du suédois qui peuvent réaliser un ordre et pencheraient pour une parataxe plus facilement accessile qu'en français ou breton. Cependant, il ne peut pas montrer que cette parataxe est propre aux enchâssées V2 puisque les impératives sont à verbe initial après le complémenteur ([C-V...]).


C-V2 en cimbre

complétives

Le cimbre, une langue germanique parlée dans le Nord de l'Italie, présente deux complémenteurs qui induisent chacun des ordres de mots différents (Grewendorf & Poletto 2009, 2015; Bidese, Padovan & Tomaselli 2014). Le positionnement du verbe dans la structure est décelable à partir du placement de l'adverbe de négation et du site de cliticisation. Le complémenteur le plus haut, che, emprunté à l'italien, permet au verbe de remonter assez haut, alors que le complémenteur az restreint le verbe à une position basse, typique des enchâssées germaniques.


(1) I boaz ke du (geast) nèt (* geast) ka Tria.
je sais que tu (vas) pas (*vas) à Trente
'Je sais que tu ne vas pas à Trente.'
Cimbre, Bidese, Padovan & Tomaselli (2014:490)


(2) I bill az-to (* geast) nèt (geast) ka Tria.
je veux que-tu (* vas) pas (vas) à Trente
'Je ne veux pas que tu ailles à Trente.'
Cimbre, Bidese, Padovan & Tomaselli (2014:491)


scandinave des îles et yiddish, le V2 symétrique

L'ordre V2 enchâssé est illimité en islandais et yiddish (C-XP-V, Heycock 2010).

antéposition stylistique

C'est dans cet ensemble de langues germaniques dites à V2 symmétrique qu'on peut observer l'antéposition stylistique servir cet ordre de mots, comme en islandais ou en scandinave des îles Faroe.

En contraste, en frison et en scandinave continental (Danois, norvégien, suédois), les V2 enchâssés sont limités à certains environnements syntaxiques (Vikner 1991, 1995) et dans ces langues, l'antéposition stylistique n'est pas observable.


extraction

L'extraction d'un argument est possible des enchâssées V2 à sujet initial en islandais.


(1) Hverjum [ heldur þú [ María gefi ekki ___ svona bækur ? ]]
à.qui penses tu que Maria donne pas <à.qui> tel livre
'A qui penses-tu que Maria ne donne pas de tels livres ?'
Islandais, Hrafnbjargarson & al. (2010)


Pour Hrafnbjargarson & al. (2010), l'islandais et le norvégien du Nord devraient permettre aussi l'extraction d'un sujet, puisqu'ils n'ont par aileurs pas d'effet "that-trace", au contraire du scandinave des îles Faroe, du danois, du suédois et de quelques variétés de norvégien.

V2 linéaire ?

Holmberg (2015) considère qu'en dehors du breton, les conjonctions et les particules Q des questions oui/non ne comptent pas pour V2. Selon que l'analyse de ces ordres V1 de surface implique un opérateur ou une particule Q nulle (Katz & Postal 1964), on obtient ou non des ordres V2 linéaires. En Afrikaans, la protase d'une conditionnelle peut aussi présenter l'ordre C-V… (cf. handout Biberauer dans rethinking V2).


(1) Lees hy vandaag die koerant ?
est-ce-que lut lui aujourd'hui le journal
'A-t-il lu le journal aujourd'hui ?'
Afrikaans, Biberauer
cité dans Holmberg (2015)

langues slaves

C-V: les complémenteurs du bulgare

En bulgare, l'antéposition stylistique est autorisée avec le complémenteur ako, 'si' (Ako chel knigata, 'si il a lu le livre'), mais ce mouvement n'apparait pas avec le complémenteur déclaratif che, 'que'.


(1) Znam che e chel knigata.
sais que a lu le.livre
'Je sais qu'il a lu le livre.'
Bulgare, Rivero (1999:73)


propriétés des différents niveaux d'intégration

les propositions coordonnées

ne tolèrent pas le liage d'un pronom coréférent avec un quantifieur dans la principale, sauf dans le cas des complétives (Personne1 n'a pensé qu'il1 allait changer et qu'il1 prendrait l'avion.)
ne peuvent pas être antéposées
ne peuvent pas permettre l'extraction à partir de leur domaine
ne peuvent pas permettre les constructions "across-the-board" (Qu'est-ce que1 John achète t1 et Marie emprunte t1?, mais pas * Qui1 as-tu épousé t1, tu aimais tellement t1?, ni non plus * Qui1 as-tu épousé t1 parce que tu aimais tellement t1?)
calculent le temps de la phrase de manière autonome (Hier, j'ai dormi 7h et j'ai pris trois repas).
montrent tous les caractères des matrices, dont l'ordre des mots


les propositions subordonnées

A l'inverse des coordonnées, les subordonnées:

tolèrent le liage d'un pronom coréférent avec un quantifieur dans la principale (si la subordonnée n'est pas attachée trop haut dans la structure)
peuvent être antéposées (sauf, souvent, les complétives)
peuvent permettre l'extraction à partir de leur domaine (sauf dans le cas des adjoints et des relatives)
ne calculent pas le temps de la phrase de manière autonome (Hier, j'ai annoncé que j'ai pris trois repas)
ne montrent pas tous les charactères des matrices, dont l'ordre des mots


Une proposition relativement non-intégrée peut être tout de même V-final en allemand (proposition dass libres en allemand, Reis 1997).


production vs. grammaticalité

Dans les enchâssées en breton, les ordres V2 sont très rares même chez les locuteurs qui acceptent beaucoup de V2 comme grammaticaux.

Cette différence entre la production est l'acceptabilité grammaticale semble récurrente en ce qui concerne les ordres V2 à travers les langues. Westergaard (2018) montre que dans les questions -wh en norvégien du Nord, des ordres non-V2 sont reconnus comme grammaticaux par les locuteurs, alors même qu'ils ne sont pas relevés en production.


Diachronie

  • Henri Bossec alauar mar car doe me ambezo auantur mat ha quarzr [quaezr].
'Henri Bossec dit: si Dieu veut, j'aurai aventure bonne et belle.'
Moyen breton (1331), Thomas (1922:209)

Bibliographie

breton

  • Jouitteau, Mélanie. 2010. 'A typology of V2 with regard to V1 and second position phenomena: an introduction to the V1/V2 volume', Verb-first, Verb-second, Lingua 120:2. 197-209.
  • Kervella, Frañsez. 1947. Yezhadur bras ar brezhoneg, 1947 édition Skridoù Breizh, La Baule ; 1995 édition Al Liamm. §772.
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