Gounit

De Arbres

Le verbe gounit signifie 'gagner'.


(1) Gellet en doa espern rak gounit mat a rea.
p.u R.3SG avait épargner car gagner bien R1 faisait
'Il avait pu économiser car il gagnait bien.'
Léonard, A. M. (02/2016)


Morphologie

dérivation

Hingant (1868:§20) donne, avec les suffixes -ek et le diminutif -ig, gonidek 'qui gagne', gonidégik 'qui gagne peu', gonidéien 'qui gagnent', gonidéienigou 'qui gagnent peu'.


(2) Red e vez d'an den ober e zispign diouz e hounedigez.
obligé R4 est à on faire son1 dépense selon son1 gagn.erie
'Il faut régler sa dépense sur son gain.'
Trégorrois, Gros (1984:528)

Syntaxe

structure argumentale

C'est un verbe transitif. Il a aussi un usage intransitif, avec une ellipse conventionnalisée (gounit mat 'gagner bien (sa vie)').


(3) Gall enefe espern pugur e c'houneze mat.
p.u aurait épargner puisque R4 gagnait bien
'Il aurait pu économiser car il gagnait bien.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


Expression

'gagner à un jeu'

Le verbe gounit est spécialisé sur le sens de gagner qui résulte d'un travail comme celui de la terre. Il n'est employé que nouvellement dans le sens de 'gagner' un jeu ou une compétition. En langue moderne, il est toujours concurrencé par des expressions comme mont ar maout gant ub..

Diachronie

'cultiver' > 'gagner'

Fleuriot (1970b:715) relève dans Gros (1966:107) "d'intéressants exemples de gounid au sens de 'travailler, cultiver'… Loin d'être un développement récent dû à l'emploi de l'effet (gagner de l'argent) pour la cause (travailler) c'est tout bonnement le sens ancien du mot. On sait que labourat (emprunt assez ancien au français) l'a remplacé dans ce sens presque partout et presque toujours. Ce sens ancien 'cultiver' est aussi donné par Ernault (1927:187); il persiste dans gounidek 'cultivateur'. Cf. les correspondants gallois gweini, gweinidog, irlandais fogni (Fleuriot 1964b:163, 'erguinit')".


composition

En breton moderne, le verbe gounit est maintenant opaque, mais il est un ancien composé. Bernier (1953) note le préfixe gou- 'sous' et une racine gnit 'faire', "qu'on trouve dans le gallois gnif 'travail harassant' et l'irlandais gniom 'action, division du sol égale à la douxième partie du terroir labourable en un an".


Bibliographie