Les complémenteurs

De Arbres

Un complémenteur est un élément syntaxique. Syntaxiquement, cette tête fonctionnelle transforme une proposition en un complément. Les conjonctions de subordination ou les pronoms relatifs, par exemple, sont des complémenteurs (La fille qui a vu le film que je t'ai dit.).


Le breton a des complémenteurs dans les propositions enchâssées (subordonnées ou complétives), mais aussi dans les phrases principales (dites 'matrices'). Les complémenteurs, comme la plupart des catégories fonctionnelles en breton, ne portent pas d'accent de mot (cf. Hemon 1975c:§282).

Les rannigs, les particules préverbales a1/e4 qui apparaissent devant les verbes tensés, appartiennent à la classe des complémenteurs (le plus bas dans la structure, la tête Fin selon Jouitteau 2005/2010). La partie préverbale de la négation ne est aussi un complémenteur en breton.

L'inventaire des complémenteurs, connecteurs et mots interrogatifs est sujet à de grandes variations dialectales, variations explorées ci-dessous.


Complémenteurs déclaratifs

Les complémenteurs déclaratifs introduisent les complétives. Ce sont eux qui transforment une proposition en l'argument interne d'un verbe déclaratif comme lavarout 'dire' soñjal 'penser', gouzout 'savoir', krediñ 'croire', gwelout 'voir'…


ma

Le complémenteur ma introduit des subordonnées qui ne sont ni sujet ni objet.

Ce complémenteur entre comme composé morphologique dans un grand nombre de complémenteurs complexes, comme gant ma, salv ma 'pourvu que'.

Il est au-dessus de la négation potentielle (ma ne...). Il marque l'enchâssement, et est illicite en phrase matrice.

na, ne

Le complémenteur na introduit les proposition négatives. Jouitteau (2005/2010) propose que ce complémenteur provoque des effets "that-trace", ce qui prédit le paradigme des sujets prénégation.


le complémenteur vide suivi du rannig e

Le complémenteur déclaratif le plus répandu en breton est un complémenteur vide.

En breton le complémenteur est parfois réalisé par un morphème réalisé, comme ma 'que' mais aussi parfois par un complémenteur vide (c'est-à-dire non-réalisé phonologiquement).

Le complémenteur vide est un complémenteur qui n'est pas réalisé par un morphème morphologique segmental. On le décèle cependant dans la distribution de l'accent. Ce complémenteur vide est déclaratif : il est sélectionné par les verbes déclaratifs comme lavarout 'dire', gouzout 'savoir', krediñ 'croire', gwelout 'voir'…


(1) a lavaras ez oa kouezet en dour.
lui R dit que R+C,4 était tomb.é en.le eau
'Il dit qu'il était tombé dans l'eau.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§380)


Ce complémenteur précède le rannig e4. Le complémenteur vide est plausiblement compatible avec la négation qui apparaît plus bas que les complémenteurs déclaratifs réalisés.

variations dialectales

Les complémenteurs déclaratifs suivants ne sont pas disponibles dans tous les dialectes.


la(r), 'que'

Le complémenteur la(r) 'que' n'est pas présent dans tous les dialectes. Il marque l'enchâssement, et est illicite en phrase matrice.


penaos, 'que'

Le complémenteur penaos n'est pas un complémenteur déclaratif de type 'que' dans tous les dialectes. Il marque l'enchâssement, et est illicite en phrase matrice.


en du vannetais

La particule en est restreinte à certaines variétés de vannetais. Il s'agit possiblement aussi d'une forme du rannig, ou d'un complémenteur plus haut dans la structure. Pour son analyse, se reporter à la page dédiée.


(2) … hag e lâr d'ar vestrez a sell doc'hti get truez, en he deus naon he mamm.
et R dit à le 1patron.ne R regarde à.elle avec pitié que R.3SGF a faim son2 mère
'... et elle dit à la patronne qui la regarde avec pitié que sa mère a faim.'
Vannetais, Ar Meliner (2009:64)

complétives dont la tête est un mot interrogatifs en pe-

Les mots interrogatifs sont ceux qui servent à "remplacer" l'élément sur lequel porte une question. Dans des phrases affirmatives, ces mots interrogatifs peuvent être la tête d'une relative. Ils forment alors des complétives, argument du verbe de la principale.


pegiz, 'comment'

(3) [ he wije pig̈is wahô be daj c̈wiT ]
Int a ouie pegiz ec'h oa-eñ bet deuet kuit.
eux R1 savait comment R était-lui été ven.u parti
'Eux savaient comment il était parti.'
Cornouaillais de l'Est (Lanvénégen), Evenou (1987:575)

penaos, 'comment'

(4) N' ouzon ket penaoz eo chomet beo ar chatal.
ne1 sais pas comment est rest.é vivant le bétail
'Je ne sais pas comment le bétail est resté vivant.'
Léonard, (Cléder), Seite (1998:141)


pegen, 'combien'

(5) … hag eñ, gand daelou en e zaoulagad, e-noa displeget din pegen kriz e oa bet e blanedenn.
et lui avec larmes en son1 deux.œil avait expliqu.é à.moi combien cruel R était été son1 destin
'...et lui, les larmes aux yeux, m'avait expliqué la cruauté de son destin.'
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:22)

petra, 'quoi'

En (6), la complétive petra oc'h oc'h ober est sélectionnée comme argument objet du verbe transitif gouzout 'savoir'.


(6) Gouvezit ervad petra oh oh ober.
sachez bien [ quoi êtes à+C,4 faire ]
'Réfléchissez bien à ce que vous êtes en train de faire.'
Trégorrois, Gros (1984:234)

Complémenteurs introduisant des circonstantielles

temps

Les propositions circonstancielles de temps peuvent être introduites par pa ou a-benn 'quand'. On relève aussi evel ma 'dès que', goude 'après', keit et kenkoulz 'tant (que)', tra ma 'pendant que'...


pa, 'quand'

(1) P 'oa deuet er maez, partiet al loan kuit.
quand1 était ven.u dehors parti le bête parti
'Quand il est sorti, le cheval était parti.'
Léonard, Mellouet & Pennec (2004:79).


ha pa, 'quand'

En vannetais et jusque dans la vallée du Scorff, le complémenteur pa1 peut apparaître précédé du complémenteur ha(g).


(2) Doc'h en gwelet a pa red, e poania ur bochad.
à le voir quand court R4 peine un masse
'À le voir quand il court, il peine beaucoup.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:13)

a-benn (ma), 'quand'

(3) Job a veze poent lein bemdeiz a-benn ma save diouz e wele.
Job R était moment déjeuner chaque.jour quand que4 levait de son1 lit
'Job se levait tous les jours à l'heure du déjeuner.'
Léonard de l'Ouest, Madeg (1990:10)


(4) Benn eo kouet barz.
quand est tomb.é 3PL dedans
'Quand ils sont tombés dedans.'
Breton de Saint Yvi, German (2007:174)

pese, 'quand'

Selon Le Dû (2012:98), la postériorité temporelle est marquée en trégorrois par le complémenteur pesé.


(5) Pesé nijé évhed vijé gwẽ.
quand 3.aurait b.u serait mauvais
'Quand il avait bu, il était mauvais.'
Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:98)


keit ha(g) (ma), 'tant que'

(6) Keit ha ma vin-me mestr en ti-mañ.
tant que que4 serai-moi maître en.le maison-ci
'Tant que je serai le maître de cette maison.'
Cornouaillais (Bigouden), Trépos (2001:§248)


Le complémenteur ma n'apparait pas toujours.


  • Evel-se am-eus soñjet abaoe lar keit ha 'vez bihan an dud ne welent nemed traou braz en-dro dezo.
'Comme ça j'ai pensé depuis que tant que les gens sont petits, ils ne voient autour d'eux que des choses grandes.'
Cornouaillais (Uhelgoat), Skragn (2002:23)


e-keit ma, 'pendant (que)'

(1) Ur wech hepken, e c'hellis pakañ anezhi e-keit ma c'hoarzhe outi hec'h-unan […].
un 1fois seulement R4 pus attraper P.elle pendant que4 riait à.elle son.un
'Une seule fois, je pus la surprendre pendant qu'elle riait toute seule (...)'
Standard, ar Barzhig (1976:24)

e-pad ma/na, 'pendant (que)'

(2) e-pad na oa ket e Brest.
pendant que.ne était pas en Brest
'pendant qu'il n'était pas à Brest'
Standard, Merser (2011:57)


goude, 'après'

La postériorité temporelle est marquée par goude. En cornouaillais de l'Est, on voit qu'il s'agit bien ici d'un complémenteur, car l'adverbe est autrement toujours war-lerc'h (Bouzeg 1986:29).


(3) Goude ' oa deuet da vat, ' veze gwelet Jos ' vale 'kost'z 'n aod bemdez.
après R était ven.u pour1 bien R était v.u Jos à4 marcher à-côté le côte chaque.jour
'Après qu'il a été guéri, on voyait Jos se promener à la côte tous les jours.'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:29)

evel ma, 'dès que'

(4) Me, evel m'am bez evet un dakenn win, e lamm ar gwad dioustu em fenn.
moi comme que R.1SG ai b.u un 1goutte 1vin, R4 saute le sang de.suite en.mon2 tête
'Moi, dès que je bois une goutte de vin, le sang me saute tout de suite à la tête.'
Trégorrois, Gros (1984:55).


a-greiz ma, 'dès que'

(5) A-greiz ma welas e vreur, e tehas.
au.milieu que4 vit son1 frère R4 s.enfuit
'Au moment où il vit son frère, il s'enfuit.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§386)


abaoe ma, 'depuis que'

(6) Abaoe ma-z om paour, red eo deom labourat.
depuis que+C,4 sommes pauvre obligé est à.nous travailler
'Depuis que nous sommes pauvres, il nous faut travailler.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§386)


bep ma, 'à mesure que'

(7) Lonka a ra ar homzou bep ma vezont lavaret.
avaler R fait le 5parl.es chaque que4 sont d.it
'Il avale (il oublie) les paroles à mesure qu'on les prononce.'
Trégorrois, Gros (1970b:§'lonka')


lieu

e-lec'h ma, 'où'

(8) Ma oa brao dezo e-leh ma oant e oa dezo beza chomet eno.
si était beau à.eux [ au-lieu que étaient R était ] à.eux être rest.é
'S'ils se trouvaient bien où ils étaient, il leur appartenait d'y rester.'
Trégorrois, Gros (1970:154)


Le complémenteur ma n'est pas forcément réalisé, ni la préposition e (voir Nicolas 2005:52)


(9) an ti lec'h ec'h yaen da labourat.
le maison lieu _[ø]_ R+C,4 allais pour travailler
'la maison où il travaillait.'
Cornouaillais (Lanvenejen), Evenou (1989)
cité dans Favereau (1997:§585)


but

La préposition de but la plus commune est la préposition da1.


ma, 'pour'

(1) Kemer eur baner, ma tastumi an avaloù.
prends un 1panier que4 ramasseras le pomme.s
'Prends un panier pour ramasser les pommes.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§383)


abalamour da, 'afin de'

abalamour da se trouve comme équivalent du français 'afin de' (attention, abalamour da est aussi employé pour marquer la cause).


(2) abalamour da gaout greun ha kolo.
C de1 avoir grain et paille
'pour avoir du grain et de la paille.'
Léonard, Mellouet & Pennec (2004:92).


evit ma, 'pour'

(3) Kemer a ra eur baner evit ma tastumo an avaloù.
prendre R fait un 1panier pour que4 ramassera le pomme.s
'Il prend un panier pour ramasser les pommes.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§383)


evit ne, 'pour ne pas'

(4) En em zivenn a ra evit ne vezo ket lakaet er-mêz.
se1 défendre R fait pour ne1 sera pas m.is dehors
'Il se défend pour ne pas être jeté dehors.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§383)


kuit da, 'pour ne pas, pas de'

(5) Hennezh zo evel ar bleiz, kontant da gaout kuit da reiñ.
celui-là est comme le loup content de1 avoir C donner
'Il est comme le loup, recevoir mais pas donner'
Proverbe


moyen, manière

opposition

Les complémenteurs d'opposition dénotent une opposition logique entre deux propositions.


abdal, padal, 'alors que'

(1) Ni ' oa ' c'hortoz Loeiz abdal ' oa chomet da ruzañ.
nous R était à4 attendre Loeiz alors.que R était rest.é à1 traîner
'Nous attendions Loeiz, alors qu'il était resté à traîner.'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:29)


nag, 'bien que'

(2) / nag əfəXen ped e-rmour /
que R seraient bet en-le.mer
'bien qu'ils eussent été en mer'
Vannetais (Groix), Ternes (1970:325)


bezañ ma, 'bien que'

(3) /bud mə-Xon peo:r məzo y:rys/
être que+C suis pauvre moi.est heureux
'Bien que je sois pauvre je suis heureuse.'
Vannetais (Groix), Ternes (1970:323)


e-lec'h, 'alors que'

(4) Hoñzh zeske 'lec'h me reen ket.
celle-là R1 apprenait (en).lieu moi ne1 faisais pas
'Elle, elle apprenait bien mais pas moi.'
Breton central (Loqueffret), Solliec (2015)


daoust da, 'malgré, bien que'

(5) Daoust dezhañ da vezañ krommet un tammig gant ar boan-gein...
malgré P.lui de1 être courb.é un morceau.petit avec le 1douleur-1dos
'bien qu'il soit un peu courbé par le mal de dos… '.
Standard, ar Barzhig (1976:51)


petra bennak ma, 'bien que, quoique'

(6) Gallek mad a ouient tout ivé, pétra benac ma ouient ket scriva na lenn.
français bon R1 savaient tous aussi quoi quelconque que4 ne1 savaient pas écrire ni lire
'Ils connaissaient tous bien le français bien qu'ils ne sussent ni lire ni écrire.'
Léonard pré-moderne (Lesneven), Burel (2012:40)

evit, 'bien que … '

(7) evit Per da veza fillor d'ar roue.
bien.que Per de1 être filleul de1 le roi
'bien que Per fût filleul du roi.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§385)

a-baouez, 'même si'

(8) A-baouez ne vefe ket echu da labour.
même.si ne1 serait pas fini ton1 travail
'même si ton travail n'est pas fini.'
Trégorrois (Perros-guirrec), Konan (2017:25)

ha(g)-pronom, 'quoique'

(9) Skuiz e oa hag-eñ yaouank c'hoaz.
fatigué R4 était et-lui jeune encore
'Il était fatigué, quoique jeune encore.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§385)


e-skoaz, alors que'

(10) E-skoaz pa veze fall, […] ar mor ne veze ket ken sklaer...
alors.que quand1 était mauvais le mer ne1 était pas tant clair
'Alors que quand le temps était mauvais, […] la mer n'était pas aussi claire … '
Léonard (Plougerneau), Elégoët (1982:23)

concessives

Les concessives sont une sous-classe des complémenteurs d'opposition car ils dénotent une opposition logique entre deux propositions. Cependant, des deux propositions, la concessive n'est pas réalisée.


ha pa, 'quand bien même'

(1) Ha pa valefen aman seiz lew en dro da gêr, Me na gavfen ket unan capab d'am c'hass d'ar gêr.
et quand1 marcherais ici sept lieu autour de1 lieu moi ne1 trouverais pas un capabl de me2 envoyer à1 le 1maison
'Quand bien même je ferais 7 lieues alentour, je ne trouverais personne pour me ramener chez moi.'
Zon cloarec Pempoul, An Uhel (1890:II, 192)


a-bosubl, ha posupl (ma), 'même si, quand bien même'

(2) [ mə zo ˈdɛd a bɛn da ˈgõpʁən ˈnaɔ̯̃ a ˈpoʃə ʃə ˈkoːs tijõ ˌnõ]
Me zo deuet a-benn da gompren anezhañ a-bosubl n'en deus ket kaozeet ouzhin anezhañ.
moi est ven.u à.bout de1 comprendre P.lui de-possible ne R.3SG a pas parl.é à.moi P.lui
'J'ai réussi à le comprendre quand bien même il ne m'a pas parlé.'
Cornouaillais (Moëlan), Cheveau & Kersulec (2012-évolutif:Moëlan,'a-bosubl')


(3) ha posubl dize gôet neoñ.
et.possible 3.avait s.u nager
'Et même s'il avait su nager.'
Cornouaillais (Sein), Fagon & Riou (2015:165)


na bout, na boût 'zo Doue, 'même si'

La locution complexe na bout, ou na boût 'zo Doue, 'bien que, même si' apparaît parfois sous la forme raccourcie nabochdou.


(4) Na boût 'zo Doue ' vo glav 'ni yelo da vale.
C.être.y.a.Dieu R sera pluie nous ira à1 marcher
'Même s'il pleut, nous irons nous promener.'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:35)


poseve, 'quand bien même'

(5) Poseve vichen aet, pet'a mije gwelet ?
quand.bien.même serais all.é quoi 1SG.aurait v.u
'Quand bien même j'[y] serais allé, qu'y aurais-je vu ?'
Breton central (Loqueffret), Solliec (2015:78)


soustraction

salv ma, 'sauf que'

(6) Evel ar silzig arall e vez graet ar re-mañ salv ma vez lakaet ar c'hig war blad.
comme le saucisse autre R4 est fa.it le ceux-ci sauf que4 est m.is le 5viande sur1 plat
'Celles-ci sont faites comme les autres saucisses sauf qu'on met la viande à plat.'
Menard & Kadored (2001:'salv')


Pour le même sens, Solliec (2015) rapporte à Loqueffret la forme sepet, /ˈsepɛt/ .


penemet ma, 'sinon (que)'

(7) Penemet ma'z oc'h-c'hwi kañveriez, Me am boa graet deoc'h ur garlantez.
sinon que+C,4 êtes-vous deuill.eus.e moi R.1SG 1.avait fa.it à.vous un guirlande
'Sinon que vous êtes en deuil, je me serais moqué de vous.'
Breton pré-moderne, Luzel (1868:258)
cité dans Menard (1995:172)


hep ma, 'sans que'

(1) Gounezet em-eus penaoz ober, heb m' en-deus diskouezet den ebet din.
gagn.é 1SG a comment faire sans que 1SG a montr.é personne aucun à.moi
'J'ai appris coment faire sans que personne me l'ait montré.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§384)


panevet, panese, 'si ce n'est'

(2) Panevet e oan trellet gant ar vezh em bije gwelet izeloc'h dezho.
si.ce.n.est R étais secou.é par le 1honte R.1SG aurait v.u bas.plus de.eux
'Si je n'avais pas été secoué de honte, j'aurais pu voir plus bas.' (que leurs épaules)
Standard, Drezen (1990:36)

nemet, 'seulement'

kennebeut, 'non plus'

addition

ouzhpenn, 'outre que'

(3) … Ouzhpenn dezo beza hep arhant
en.plus de.eux être sans argent
'...outre qu'ils sont sans argent'
Cornouaillais, Trépos (2001:§346)

hypothèses

ha pa, 'si'

(1) Bout a zo e-leizh hag a rahe èltoñ a pa vehent lezet...
être R est beaucoup que ferait comme.lui et quand seraient laissé
'Yen a beaucoup qui feraient comme lui si on leur laissait le choix.'
Vannetais, Herrieu (1994:58)


pepe, 'ou bien … ou bien..., si… si… '

(2) N'ouzon ket pe oa o lavared ar wirionez pe o lavar gevier.
ne1 sais pas ou était à4 dire le 1vérité ou à4 dire mensonge.s
'Je ne sais s'il disait la vérité ou s'il mentait.'
Trégorrois, Gros (1996:120)

gant aon ne, 'de peur que'

(3) Lakaet em eus kordenn, gant aon ne vezo diskaret an doenn gand an avel.
m.is R.1SG a corde avec peur ne1 sera détruit le 1toit avec le vent
'J'y ai mis des cordes, de peur que le toit ne soit abattu par le vent.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§383)


betegout ma/ne, 'au cas où'

(4) Degas't ho harz-glav ganeoc'h betegoût ma teuio ar barrad.
apportez votre3 stoppe-pluie avec.vous au.cas.où que4 viendra le avers.ée
'Prenez votre parapluie, au cas où il viendrait une averse.'
Cornouaillais de l'est maritime (Riec), Bouzeg (1986:29)


(5) Na brenit ket gwin c'hoaz, betegoud n'en-devo ket eñ prenet araog dont.
ne1 achetez pas vin encore jusqu'à.savoir ne 3SGM aura pas lui achet.é avant venir
'N'achetez pas encore de vin, de peur qu'il ne l'ai acheté avant de venir.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§383)


betek (ma), 'pourvu que, tant que'

(6) Kõtɑ̃n õ de jitour bétég vĩ pêet.
Kontant on da sikour betek vin paeet. Graphie standard
OK suis de1 aider tant (que) serai pay.é
'Je veux bien aider, pourvu que je sois payé.'
Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:99)


causalité

 abalamour ma, pa, peogwir, pandeogwir, penegwir, a gost ma, rak, kar,  digar, parskan, beke, darpenn, trapenn, ouzhpenn...


abalamour ma, 'parce que'

(1) N'am-bo ket aon, abalamour ma vezin ambrouget gant ma zad.
ne1 aurai pas peur en.raison que4 serai escorté avec mon2 père
'Je n'aurai pas peur, parce que mon père m'escortera.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§363)

pa, 'puisque'

(2) Ma arhant-me, bepred, n'aint ket da fall, pa n'em eus ket.
mon2 argent-moi toujours ne1 iront pas à1 mauvais quand1 ne1 R.1SG a pas
'Mon argent, en tout cas, ne perdra pas de sa valeur puisque je n'en ai pas.'
Trégorrois, Gros (1989:'arhant')


peogwir, pandeogwir, penegwir, pugur, 'puisque'

On trouve en complémenteur de causalité la forme peogwir et ses diverses variations dialectales.


(3) … pandeogwir eh oc'h é pasiñ dre amañ, marse ho po un tasad kafe ?'
puisque R êtes à4 passer par ici peut-être 2PL aura un tass.ée café
'Comme vous passez par là, vous prendrez bien un café ?'
Vannetais, Elen, introduction Ar Meliner (2009:7)

a-gost ma, 'puisque'

(4) A gost ma ous aman, te chomou de zèbein genem.
à.cause.que es.2SG ici toi resteras pour1 manger avec.nous
'Puisque tu es là, tu resteras manger avec nous.'
Vannetais (Plaudren), (Quéré 2010)


gotañ 'à cause de'

En vannetais de Cléguérec, Thibault (1914:190) donne /gotã de me dat/ ou /gotã te me dat/, 'à cause de mon père'.


nanvai, 'puisque'

Le Dû (2012:98) signale en trégorrois la forme nɑ̃vɑ̃i, 'puisque, parce que'.


(5) brénjé-ke giĝ méɑ̃ nɑ̃vɑ̃i wa ré-gér.
achèterait-pas viande dit.il puisque était trop cher
'Il a dit qu'il n'achèterait pas de viande, puisqu'elle était trop chère'
Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:98)


kar, rak, rakkar, 'car'

(6) [ fot ke la:ɤ gɛjəɤ kaɤ gud ɤã aɤ veɤjõnə ]
faut pas dire mensonge.s car savoir fais le 1vérité
'Ne dites pas de mensonges car je connais la vérité.'
Breton central, (Wmffre 1998:56)


dam, dam betra, 'car'

Le complémenteur dam est restreint à la Basse-cornouaille (Favereau 1993).


(7) Ni n'oe bet bazhadoù dam betra oamp ket aet d'ar skol.
nous avait eu bâton.nade.s car étions pas all.é à le école
'Nous avions ramassé des coups de bâton car nous avions séché l'école.'
Cornouaillais (Le Juch), Hor Yezh (1983:18)


parskan, 'parce que'

(8) /parskan bud əwaj e-rgaer bijənoX ẃidon…/
parce.que être R y.avait en.le 1foyer petit.plus que.moi
'Parce qu'à la maison il y avait des plus petits que moi… '
Vannetais (Groix), Ternes (1970:248)

beke, 'puisque'

La forme beke, /ˈbeke/ est reportée à Loqueffret dans le sens de 'puisque' (Solliec 2015).


darpenn, tarpenn, trapenn, 'car'

(1) Darpenn gwechall ar merc'hed noe ur chal bihan war ar sizhun.
car autrefois le fille.s avait un châle petit sur le semaine
'Car autrefois, les filles portaient un petit châle pendant la semaine … '
Douarneniste, Denez (1984:73)


o vezañ ma, 'étant donné que'

(2) Lom a oa droug ennañ o vezañ ma oa dibennet.
Lom R était colère en.lui à.être.que était .têt.é
'Guillaume était en colère parce qu'il n'était plus héritier unique.'
Trégorrois, Gros (1989:'dibennet')


digar, war zigarez, 'sous prétexte que'

(3) 'ma ket deuet 'nezhi, digar ' oa bet rial dec'h.
est pas ven.u P.elle sous.prétexte R était eu verglas hier
'Elle n'était pas venue, sous prétexte qu'il y avait eu du verglas hier.'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:29)


Solliec (2015) relève à Loqueffret la forme /vaʁ ziˈgaʁe/ , 'au prétexte que'.


conséquences

Une proposition dénotant une conséquence peut être introduite par setu, ou nouvellement dukou. On peut aussi utiliser une conjonction de coordination comme ha suivi de l'adverbe neuze, 'alors'.

Sémantiquement, un complémenteur de conséquence cumule le calcul temporel (deux temps de propositions consécutifs) avec l'assertion que la proposition antérieure dans le temps est la cause de la seconde.


setu

(4) Ha goude-se ar re-se ouie dont tout setu vie blag ken-ha-ken.
et après-ça le ceux- AUX venir tous voila était blague autant-et-autant
'Et après tous ceux-là venaient et on blaguait tant et tant.'
Bas-cornouaillais (Tréboul), Hor Yezh (1983:76)

dukou

Le complémenteur dukou est une création nouvelle de la langue, grammaticalisation transparente du français du coup.

e seurt doare ma, 'de sorte que'

Le complémenteur complexe e seurt doare ma introduit une proposition consécutive.


(2) Manket em-eus eur bazenn, e seurt doare m' em-eus diskennet gwall vuan ar skeul.
manqu.é 1SG a un 1marche en sorte façon que 1SG a descend.u très1 vite le échelle
'J'ai manqué une marche, de sorte que j'ai descendu bien vite l'échelle.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§384)

peotramant, 'ou autrement'

Le complémenteur peotramant marque précisément la conséquence de la négation de la principale.


(3) An orjalenn-mañ a vo red disgwerañ anezi petramant e torro pa vo pleget.
le laiton.SG-ci R1 sera obligé recuire P.elle ou.bien R4 cassera quand1 sera pli.é
'Il faudra recuire ce fil de fer-ci (de cuivre) sans quoi il cassera quand on le pliera.'
Trégorrois, Gros (1970b:§'orjal')

degré

ken, 'tellement que'

(4) Bet neus bet ur begad, ken n'eo ket 'wid respont.
eu a eu un bec.ée tant (que) ne1 est pas pour répondre
'Il a eu son compte, tellement qu'il ne peut pas répondre, qu'il en reste muet.'
Cornouaillais, Plourin (2000:34)


(5) Ar bugel-ze a labour ken e ra.
art enfant- R travaille tant (que) R fait
'Cet enfant travaille énormément.'
Trégorrois, Gros (1984:50)


complémenteur vide

(6) Ken skuizh e oa ne helle ket kenderhel.
tellement fatigué R était ne1 pouvait pas continuer
'Il était si fatigué qu'il ne pouvait pas continuer.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§384)


ma, 'que'

(7) ken mezv mah a an daou du ag an hent gante
tellement saoul que +Cva le deux1 côté de le route avec.eux
'tellement saouls qu'ils occupent les deux côtés de la route'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:17)


Relatives

Les propositions relatives peuvent être introduites

par ha(g) avec un antécédent indéfini
par ma dans les relativisations positives de noms de temps (non sujet)
ou par un complémenteur vide

Dans les relativisations négatives de noms de temps, le seul complémenteur réalisé est na (Hingant 1868:§118).

Enn amzer na renn nétra , é oann reûzeûdik.
'Le temps où je ne faisais rien, j'étais malheureux.'
Hingant (1868:§118)


Pseudo-relatives

a-gement

Le complémenteur complexe a-gement peut introduire une pseudo-relative.


(1) N'eus ken med er zizun-mañ a-gement n'eo ket bet.
ne1 est que mais en.le semaine-ci que ne1 est pas été
'Il n'y a que cette semaine-ci qu'il n'y a pas été.'
Trégorrois, Gros (1989:'bet')


Structures comparatives

Puisqu'il est possible de transformer une proposition en un argument en l'introduisant par ma ou na au négatif, toutes les prépositions de comparaison peuvent former avec ces complémenteurs une structure de proposition circonstancielle de comparaison.


evel ma, 'comme si'

(1) evel ma ouezfe / evel na ouezfe ket
comme si4 savait / comme ne.si savait pas
'comme s'il savait / comme s'il ne savait pas'
Standard, Merser (2011:57)


evel ha pa, 'comme si'

(2) … èl a pa vennahe ma zrugarekaat e'it ar pezh am eus graet eviti […].
comme et quand1 voulait me2 remerci.er pour ce que R.1SG a fa.it pour.elle
'...comme si elle voulait me remercier de ce que j'ai fait pour elle […].'
Vannetais, Herrieu (1994:56)


e-giz perann, 'comme si'

Noyer (2019:322) rapporte l'expression e-giz perann 'comme si', qu'il dit très commune à Briec.


comparatives de supériorité et d'égalité

Le complémenteur qui apparaît dans les comparatives de supériorité est eget en alternance dialectale avec evit.

Celui des comparatives d'égalité est evel.


(3) [ mø ɛspera mi wu tʃə kɛn tɥɛm ər blema ɛl ər ble pasət ]
me 'espera m'e vo ket ken tuemm ar blez-mañ èl ar blez paset
moi espère que sera pas aussi chaud le an-ci comme le année pass.é
'J'espère qu'il fera pas aussi chaud cette année que l'année passée.'
Vannetais (Kistinid), Nicolas (2005:16)


Conjonctions de coordination

Les conjonctions de coordination prennent comme arguments deux éléments de même catégorie syntaxique et de même rang. Elles peuvent sélectionner deux propositions indépendantes. Ce sont:

les conjonctions de coordination: ha(g), 'et' et na… na, 'ni… ni'
la conjonction de disjonction: pe, peotramant, 'ou bien'
les conjonction d'opposition met, hogen, 'mais' et avat 'cependant'
les conjonctions de causalité Kar, rak, rakkar, 'car', 'parce que' et setu, 'donc'.
la conjonction de soustraction: nemet, 'seulement'


(1) Ne oa ket un den desket bras nemet gouzout a rae kaozeal brav.
ne1 était pas un personne instru.it grand seulement savoir R faisait parler beau
'Ce n'était pas quelqu'un de très instruit mais il savait bien s'exprimer.'
Chalm (2008:211)


(2) Brema-zouden ez eot a-dreñv, pe me a roio eun ognad deoh-hu!
maintenant-très R4 irez en.arrière ou moi R donnerai un marron à.vous-vous
'Tout-à-l'heure vous allez reculer (décamper), ou bien je vous donnerai un marron !'
Trégorrois, Gros (1984:26)


Les conjonctions de coordination ont des affinités évidentes avec les autres complémenteurs. En breton, la conjonction de coordination équivalente au français et est ha(g). Il est frappant de voir que cette conjonction de coordination est réalisée de la même façon qu'une tête de complétive conditionnelle, ou que la tête d'une relative.


Certaines des conjonctions, surtout adverbiales, peuvent prendre comme argument un élément vide, présent auparavant dans le discours. Ce sont des conjonctions de coordination si on considère qu'elles prennent des propositions indépendantes comme arguments.



Conditionnelles

ma(r), 'si'

(1) Mar don harluet amañ, keit all, gant kalzig eus ma c'henvroiz...
si+C suis exil.é ici si.loin autre avec beaucoup.DIM de mon2 com1.patri.otes
'Si je suis exilé ici, si loin, avec beaucoup de mes compatriotes… '
Standard, Drezen (1990:30)


pa, 'si'

(2) Pa vehec'h lakaet paravis din, ' vehe gwelet piv eo an hani brasañ.
quand1 seriez m.is vis-à-vis de.moi R4 serait v.u qui est le celui grand.le.plus
'Si on nous mettait en vis-à-vis (si on nous comparait), on verrait qui est le plus grand.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:26)

Complémenteur exclamatif

na(g), 'que'

(3) Nag a wez pilet d'an avel foll !
que de1 arbres abattu à le vent fou
'Que d'arbres abattus par le vent déchainé !'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:7)


gant !

Le complémenteur Gant ! signifie 'Pourvu ... ! Combien ... ! Comme ... !'.

Complémenteur de l'impératif

Au positif, le complémenteur de l'impératif n'est pas réalisé. On ne décèle sa présence que par l'autorisation exceptionnelle des ordres V1 qu'il déclenche (Kas da gaier ganit !, 'Amène ton cahier !').

A l'impératif négatif, le complémenteur de matrice est na.


Complémenteur optatif

ra, 'que'

(1) Ra1 vezo ama e-lec'h hon ti taouarc'h-ni eur maner eus ar re gaera...
optatif sera ici au.lieu notre maison tourbe-nous un manoir de le ceux beau.le.plus
'Que soit ici, à la place de notre maison de tourbe à nous, un manoir des plus beaux… '
Léonard, Milin (1924)


salv (ma), 'pourvu que'

(2) Salv e vefe ac'hanon-me da gefrisa.
pourvu.que R serait P.moi-moi ton1 fiancée
'Pourvu que ce soit moi ta fiancée.'
Standard, Drezen (1990:60)


(3) Salv ma ouio en em zibab.
pourvu que saura se1 choisir
'Pourvu qu'il sache se débrouiller !'
Ar Merser (2009:'salv')


Complémenteurs des questions

interrogation totale (Q)

Les marqueurs de l'interrogation totale, c'est-à-dire des questions oui/non. Ce sont: hag et hag eñ, daoust ha(g) et daoust hag eñ. On trouve, à travers les dialectes, les formes c'hwistim, bea ou l'emprunt eskø au français est-ce que.


Grammaticalisation des complémenteurs

A travers les langues, l'étude des complémenteurs en diachronie montre des processus de grammaticalisation à partir de différentes catégories linguistiques. Il semble que ces processus de création des complémenteurs suive des chemins sémantiquement universaux.


 Bertin & Bat-Zeev Shyldkrot (2008:introduction):
 "Les conjonctions temporelles suivent un parcours ordonné (Heine et Kuteva 2002, 2005) […] en fonction de la notion temporelle exprimée, il est généralement possible de prévoir dans quel sens la conjonction est susceptible d'évoluer. Pour ne prendre qu'un exemple, très tôt dans les travaux de la grammaticalisation, il a été signalé par Traugott (1982), Bat Zeev Shyldkrot (1987, 1989) que la notion temporelle exprimée par la conjonction pouvait entraîner une évolution sémantique de type différent. Ainsi les conjonctions exprimant la simultanéité comme alors que ou tandis que devenaient assez régulièrement des expressions de concession ; de même, une conjonction temporelle exprimant l'antériorité comme puisque devenait très tôt dans la constitution du français, une conjonction à sens causal."


L'emprunt est aussi étonnamment facile pour une catégorie fonctionnelle, comme le montre la particule interrogative eskø du vannetais moderne, ou dans le dialecte guérandais maintenant disparu, le complémenteur déclaratif ke.

Terminologie

  • français

Les complémenteurs sont aussi appelés conjonctions de subordination, ou conjonctions de coordination, ou bien encore connecteurs.

  • breton

Kervella (1947:§649) utilise les termes ger stagañ, stagell isurzhiañ ou stagell sujediñ. Il les oppose à la classe des stagell kenurzhiañ, équivalent des 'conjonctions de coordination', et stagell isurzhiañ, équivalent des 'conjonctions de subordination'. Dans Kervella (1947:648), enebadenn correspond aux conjonctions d'opposition, abegenn aux complémenteurs de cause comme rak.

Preder utilise le terme breton skorell pour les deux rannigs (Preder (1972a), ainsi que des complémenteurs comme ma et pa.

Chalm (2008) utilise le terme stagell gevrennek pour 'locution conjonctive'.


  • anglais

Press (1986:246) traduit stagell par l'anglais conjunction, avec stagell-kenurzhiañ / coordinating conjunction et stagell-isurzhiañ / subordinating conjunction.

La projection étendue d'un complémenteur est un domaine propositionnel, désigné ici par l'abréviation CP (cf. l'anglais Complementizer Phrase).


Bibliographie

breton

  • Le Bihan, Herve. 2015. 'Quelques éléments sur le relatif dans la Buhez Cathell, texte moyen-breton imprimé de 1576', Guillaume Oudaer, Gaël Hily et Herve Le Bihan (éds.), Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Lambert, TIR, 441-454.
  • Borsley, R. & A. Kathol, 2000. 'Breton as a V2 language', Linguistics 38/4:665-710.
  • German, G. 2007. 'Language Shift, Diglossia and Dialectal Variation in Western Brittany: the Case of Southern Cornouaille', The Celtic languages in contact : Papers from the workshop within the framework of the XIII International Congress of Celtic Studies, Bonn, July 2007, Hildegard L. C. Tristram (ed.), Postdam. pdf.
  • Hemon, R. 1969. 'Hag-eñ', Ar Bed Keltiek 126 : 155-156.
  • Hemon, R. 1969. 'ma' ha mar', Ar Bed Keltiek 128 :218.
  • Quéré, Anne-Marie. 2010. 'Remarques sur le breton parlé à Plaudren', présentation au séminaire de la Bretagne Linguistique, 11 juin 2010, Brest.
  • Wmffre, I. 1998. Central Breton [= Languages of the World Materials 152] Unterschleißheim: Lincom Europa.

celtique

  • Willis, David. 2007. 'Specifier-to-head reanalyses in the complementizer domain: evidence from Welsh', Transactions of the Philological Society 105:3, 432–480.

horizons comparatifs

  • Baunaz, Lena. 2014. 'On the various sizes of complementizers', Probus 27 (2), 193-236. [French 'que']
  • Bat-Zeev Shyldkrot, H. 1987, 'Quand, alors que et tandis que : un cas classique d'évolution sémantique', Romance Notes, 28/1:45-51.
  • Bat-Zeev Shyldkrot, H. 1989, 'Conjonctions et expression temporelle-causale en français', Folia Linguistica Historica, X: 1-2:263-281.
  • Bertin, Annie & Hava Bat-Zeev Shyldkrot. 2008. Les conjonctions en diachronie : parcours sémantiques, LINX 59, pdf.
  • Dobrushina, Nina. 2018. 'Complementizer Semantics in European Languages', Boye, K. P. Kehayov (éds.), Linguistic Typology 22:1, 165-174. Mouton De Gruyter.
  • Heine, B., & Kuteva, T. 2002, World Lexicon of grammaticalization, Cambridge, Cambridge University Press.
  • Heine, B., & Kuteva, T. 2005, Language contact and grammatical change, Cambridge, Cambridge University Press.
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  • Leeman, Danielle (dir.) 2002. Les connecteurs, LINX 46, pdf
  • Munsat, Stanley. 1986. 'Wh-complementizers', Linguistics and Philosophy 9, 191-217.
  • Traugott, E. C. 1982, 'Meaning Change and the Development of Grammatical Markers', Language Sciences, 2/1:44-61.