Différences entre les versions de « Ken, ker, kel »

De Arbres
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Pour une vue diachronique sur la gradation dans les comparatives d'égalité, se reporter à [[Nurmio & Russel (2021)]].




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Il existe aussi un [[morphème]] différent, le [[préfixe]] ''[[ken-]]'' qui dénote une notion de collectif, ainsi qu'un nom ''ken'' 'peau' qui a [[grammaticalisé]] en un [[suffixe]] ''[[-gen, -ken]]'' ([[Deshayes (2003)|Deshayes 2003]]:'ken').
Il existe aussi un [[morphème]] différent, le [[préfixe]] ''[[ken-]]'' qui dénote une notion de collectif, ainsi qu'un nom ''ken'' 'peau' qui a [[grammaticalisé]] en un [[suffixe]] ''[[-gen, -ken]]'' ([[Deshayes (2003)|Deshayes 2003]]:'ken').


En [[guérandais]], la préposition d'accompagnement (vannetais ''[[get]]'', [[KLT]] ''[[gant]]'') existait sous la forme ''ket, ked'' ([[Mathelier (2017)|Mathelier 2017]]).  
En [[guérandais]], la préposition d'accompagnement (vannetais ''[[get]]'', [[KLT]] ''[[gant]]'') existait sous la forme ''ket, ked'' ([[Mathelier (2017)|Mathelier 2017]]).
 


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
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* [[Loth (1897b)|Loth, J. 1897b]]. 'Le comparatif dit d'égalité en gallois, d'après Zimmer, Keltische Studien, 16', ''[[Revue Celtique]]'' 18, 392-400. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6513118n/f406.item texte].
* [[Loth (1897b)|Loth, J. 1897b]]. 'Le comparatif dit d'égalité en gallois, d'après Zimmer, Keltische Studien, 16', ''[[Revue Celtique]]'' 18, 392-400. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6513118n/f406.item texte].


* [[Nurmio & Russel (2021)|Nurmio, Silva & Paul Russell. 2021]]. 'Brittonic', K. Götz, W. Hock & P. Widmer (éds), ''Comparison and Gradation in Indo-European'', ''Mouton Handbooks of Indo-European Typology'' 1, de Gruyter, Berlin, 201-224, [https://helda.helsinki.fi/server/api/core/bitstreams/994a8c29-6dc4-49d5-bcb2-1c112272cd53/content texte], https://doi.org/10.1515/9783110641325-008.


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Version du 28 juin 2024 à 08:42

La comparaison d'égalité de type 'aussi X que … ' 'autant X que … ' s'effectue avec l'adverbe comparatif de quantité ken, ker ou kel qui signifie 'si, tant, autant, tellement'. C'est ce même adverbe que l'on trouve grammaticalisé dans kenkoulz 'autant'.


(1) An dud ne oant ket ker sot an eil gant egile.
le 1gens ne1 étaient pas tant sot le second avec autre
'Les gens n'étaient pas aussi sots les uns avec les autres.'
Léonard (Plougerneau), Elégoët (1982:11)


À ne pas confondre avec les autres formes de ken qui sont invariables et signifient 'ne … plus, seulement, jusqu'à'.


Morphologie

réalisation

La voyelle de ken, ker, kel est ouverte, et non-nasale. Favereau (1997) donne les formes /kɛn/ et /cɛn/ (§311) et les formes /kèn/ et /cèn/ (§200).

Le Dû (2012:'ken') donne une forme à voyelle fermée orthographiée kénn, en contraste avec kin, 'ne … plus'.


alternance ken / ker / kel

Comme dans le système phonologique des articles, la consonne finale de ken peut montrer sur sa consonne finale une alternance phonologique -n, -r, -l. Selon la consonne initiale du mot qui suit, il prend la forme ken, ker ou kel.

L'Académie bretonne (1922:150) considère que cette alternance n, l, r n'est pas faite en trégorrois mais est obligatoire en Léon. Drezen l'applique en standard.


(2) … hag he zeod a oa kel lemm hag he spered.
et son2 langue R1 était tant affûté que son2 esprit
'… et sa langue était aussi affûtée que son esprit.'
Standard, Drezen (1932:21)


Ken peut aussi se trouver sous la forme ker ou kel dans certains points du vannetais (pas à Cléguérec en Morbihan Thibault 1914:177).


(3) un tachad kel lous ha ken diharak. / ker blot
un lieu si sale et si affreux si boueux
'un lieu si affreux et si sale', 'si boueux'
Vannetais, Herrieu (1994:213,216)


(4) … ' vehe ket bet ker pell genin, an traoù-sen.
ne1 serait pas été tant long avec.moi le choses-
'Je n'aurai pas eu cet egzéma pendant aussi longtemps.'
Haut-vannetais, Louis (2015:144)


(5) Ne vez ket gwall lies ker yen e Breizh.,

'Il ne fait pas souvent aussi froid en Bretagne.'
Vannetais, Herrieu (1994:235)


(6) Ker mezv eo an eil ofiserion èl o zud.

'Les sous-officiers sont aussi saouls que leurs hommes.'
Vannetais, Herrieu (1994:229)


(7) Ker klous é d'emb monnet kuit.
tant autant est à nous aller parti
'Autant vaut que nous nous en allions.'
Vannetais, Le Bayon (1878:59)


En Cornouaille, seule la zone la plus proche du Léon montre cette alternance.


(8) Hag eñ, ker buan, mont ha sankañ e gontell...
et lui si vite aller ha planter son1 couteau
'Et lui, aussi vite, de planter son couteau.'
Standard (Dirinon), Kervella (1995:§276)


(9) Ken buan bet maro haoñ.
si vite serait été mort il
'Aussi vite, il serait mort.' (à peu de chose près)
Cornouaillais (Saint-Yvi), German (2007:174)


hypothèse

L'Académie bretonne (1922:150) considère que l'usage le plus ancien est à forme unique ken, et que l'alternance vocalique s'est développée en contagion avec l'article an, al, ar. Cette hypothèse est étonnante étant donné que l'alternance est relevée dans les deux dialectes les plus conservateurs et les plus éloignés l'un de l'autre: le léonard et le vannetais. En moyen breton vannetais, l'alternance est marquée sur le comparatif équatif quen, quel, quer dans les Noueloù Gwened fin XVI°, début XVII° (Hemon 1956:xlv).

Cette hypothèse de contagion pourrait être plus correcte à propos du possessif hon, hol, hor et du proclitique objet hen, hel, her (voir l'article sur l'alternance phonologique -n, -r, -l).

accentuation

Ken forme un groupe accentuel avec le mot qui le suit. C'est visible en KLT où l'accent de mot, régulier sur la pénultième, tombe sur ken suivi d'un monosyllabique (Goyat 2012:195).


(1) ['ken dus ]
ken dous
tant doux
'aussi doux'
cornouaillais (Plozévet), Goyat (2012:127)


composition

On trouve ken, ker, kel en composé dans kenkoulz, kerkoulz, kement, kerkent, keit, kentizh...


Adverbe comparatif, 'autant'

Ken est un adverbe comparatif de quantité. Il s'utilise dans les constructions comparatives.

Le second terme de la comparaison ne peut pas être introduit par eget (ken du hag huzil, 'aussi noir que la suie', mais pas * ken du eget huzil, Gourmelon 2014:27).


ken … ha…

(1) ken aliez ha bemdez
tant souvent que chaque.jour
'aussi souvent que chaque jour.'
Le Berre & Le Dû (1999:26)


(2) Gwelet a ran ez out ken yac'h ha biskoazh.
voir R fais R+C es tant sain que jamais
'Je vois que tu es en meilleure santé que jamais.'
Standard, Menard & Kadored (2001:'biskoazh')


(3) Ar pesked zo deuet da veza ken ker hag ar hig.
le poisson.s est ven.u pour1 être aussi cher que le 5viande
'Le poisson est maintenant aussi cher que la viande.'
Cornouaillais (Plozévet), Goyat (2012:196)


(4) E vleo a oa ken du hag eur vran.
son1 chevelure R était tant noir que un 1corbeau
'Ses cheveux étaient noirs de corbeau.'
Cornouaillais (Pleyben), Ar Floc'h (1950:228)


À Saint-Yvi, une préposition da apparaît comme support d'incorporation.


(5) / hwi zo kènn droš a y/
C'hwi ' zo ken droch ha dezhi. Graphie standard
vous R est tant ridicule que à.elle
'Vous êtes aussi bête qu'elle.'
Cornouaillais (Saint-Yvi), German (1984:187)


La particule ha(g) n'apparaît pas si le terme de comparaison est réalisé par une proposition tensée.


(6) ur wezenn […] ken bras { ma/ken e/ * hag e } vezer bamet o sellet outi.
un 1arbres.SG tant grand que / tant R4 /ha(g) R4 est.on stupéfait à4 regarder à.elle
'un arbre […] si grand qu'on est stupéfait à sa vue'
Gourmelon (2014:28)


La particule ha(g) n'apparaît pas dans ken… se, ken … all (Kervella (1947:§563). En (5), Gourmelon (2014:27) précise que l'accentuation tombe sur bras 'grand'.


(7) un iliz ken bras (* ha) ze
un église tant grand ça
'une église si grande'
Gourmelon (2014:27)

ken… se, ken… all 'tant que ça'

(6) [ mɛ᷉ vweːɲ ket la goˈzeː bʁøzɔ᷉nɛk ken mɐts !]
Me n' ouien ket la gozee brezhonek ken mat-se !
moi ne1 savais pas que1 parlait breton tant bien-
'Je ne savais pas qu'il parlait si bien breton !'
Cornouaillais (Briec), Noyer (2019:163)


(7) un den ken dispurlu all
un homme tant débraillé autre
'un homme si débraillé'
Trégorrois (Perros-Guirec), Konan (2017:'dispurlu')

ken … evel…

Gros (1966:47) signale qu'en trégorrois parlé, "on emploie souvent ' vel au lieu de ha après ken, ce que les grammaires considèrent comme un abus". Cet usage est en fait répandu à travers les dialectes.


(1) Te zo arru ken moan 'vel ul levran.
toi est arriv.é tant mince comme un lévrier
'Tu es devenu aussi maigre qu'un lévrier.'
Trégorrois parlé (Trédrez), Gros (1966:47)


(2) [ jεm ja kεn li:jεs εldɔχ ]
' ya ken lies èldoc'h.
lui R1 va tant souvent comme.vous
'Il y va aussi souvent que vous.'
Vannetais (Kistinid), Nicolas (2005:16)


(3) Ken tomm èl ma oa 'vit e vro, setu heñv yenaet da vat.
si chaud comme que4 était pour son1 pays voici lui froid.i pour1 bon
'Lui qui était si ardent pour son pays, le voilà refroidi pour de bon.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:11)


(4) … reiñ din an disiplin ken alies 'vel ma vije ret.
donner à.moi le correction tant souvent comme que4 serait obligé
'... me punir aussi souvent qu'il le faudrait.'
Léonard (Bodilis), Ar Floc'h (1985:19)

ken … ne, ken … na

On trouve parfois un ne explétif après ken.


(3) … ken ne-int miser ' redeg.
tant ne1 auront misère à4 courir
'...tant qu'ils auront du mal à courir.'
Breton central, Favereau (1984:397)


(4) E taoler houarnaj ken nend eo ur spont.
R4 jette.on fer.N tant ne1 est un effroi
'On jette du fer que c'en est effrayant.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:14)


(5) N'on ket bet d'ar skol ken na oan nav vlez.
ne1 suis pas été à1 le école tant ne.R1 étais neuf1 an
'Je ne suis pas allé à l'école jusqu'à ce que j'aie neuf ans.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:39)


(6) Lous int ken na vlazont.
sale sont tant ne.R1 puent
'Ils sont tellement sales qu'ils sentent mauvais.'
Vannetais, Herrieu (1994:84)

un préfixe ?

Ken est parfois en concurrence avec des formes synthétiques du comparatif d'égalité, comme dans kenkoulz ou kentizh, ce qui suggère qu'il existe sous forme de préfixe.


 Le Clerc (1986:131)
 "Les adjectifs mat 'bon', hir 'long', bras 'grand', ont, outre la forme ordinaire, une forme spéciale pour le comparatif d'égalité:
 ken mat se dit aussi kenkouls
 ken hir = keit
 ken bras = kement
 
 ma brec'h a zo kenkouls ha da hini, 'mon bras est aussi long que le tien'
 
 Les mots kenkouls, keit et kement s'emploient aussi adverbialement pour signifier 'aussi bien', 'aussi loin', 'autant'."


Les formes où ken est intégré au composé ont des formes analytiques concurrentes, au moins dans certaines variétés. Selon Goyat (2012:196), ces formes expriment "une nuance légèrement plus forte" (ken mad, ken hir, ken fall).

Autre argument en faveur d'une analyse en terme de préfixe, ken peut apparaître devant son adjectif lorsque celui-ci est déplacé devant le nom. L'adverbe de quantité ken peut modifier des adjectifs de quantité. Tout le groupe adjectival peut alors apparaître devant le nom (les adjectifs de quantité et de mesure sont prénominaux).


(4) ken bras mall d'e welet
autant grand hâte de le1 voir
'tant de hâte à le voir'
Cornouaillais / Léon, Croq (1908:52)


(5) Biskoazh n'he doa Naig gwelet ken bras bag.
jamais ne 3SGF 3.avait Naig v.u autant grand bateau
'Naig n'avait jamais vu d'aussi grand bateau.'
Cornouaillais, Bijer (2007:392)
cité dans Rezac (2009)


Complémenteur de subordonnée de degré, 'tellement que'

Ken peut aussi être la tête d'une enchâssée subordonnée de degré.


ken Adj., ken CP

(1) Aze e-traoñ ar prad ez eus eun naer hag a zo ken koz ken ez eus savet blev warni.
en-bas le prairie R est un serpent C R est tellement vieux C R+C est pouss.é cheveux sur.elle
'Là au bas de la prairie il y a une couleuvre qui est tellement vieille que les poils lui ont poussé dessus.'
Trégorrois, Gros (1984:20)


(2) Ur predeg ken hir ken ne oa fin 'bet dezhoñ.
un sermon si long que ne1 était fin aucun à.lui
'Un sermon si long qu'il n'en finissait pas.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:77)

Adj., ken CP

(3) Hennez zo tost ken ne rofe ket u evit u.
celui-là R1 est avare tellement.que ne1 donnerait pas oeuf pour oeuf
'Il est avare.'
Le Berre & Le Dû (1999:55)


(4) Bet neus bet ur begad , ken n'eo ket 'wid respont.
eu 3.a eu un bec.quée tant (que) ne1 est pas P répondre
'Il a eu son compte, tellement qu'il ne peut pas répondre, qu'il en reste muet.'
Cornouaillais, Plourin (2000:34)


(5) Me a zo skuiz ken ez on prest da fatika.
moi R1 est fatigué tant R4 est prêt à1 évanouir
'Je suis tellement fatigué que je suis sur le point de m'évanouir.'
Trégorrois, Gros (1970:31)


ken, 'tellement 'que'

(6) Ken presset evedo d'hon kuit, (lesket) en deus (lesket) tout e draoù.
tant press.é était à1 aller parti laiss.é R.3SGM 3.a laiss.é tout son1 choses
'Il était tellement pressé de partir qu'il a laissé toutes ses affaires.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2016)


exclamative, ken Adj.

Avec une exclamative, le terme de la comparaison peut n'être pas réalisé phonologiquement.


(7) Nag a sac'hadoù poultr a zo reket evit ober un toull ker bras !
que de1 sach.ée.s poudre R est d.û pour faire un trou si grand
'Que de poudre il a fallu pour faire un trou si grand !'
Vannetais, Herrieu (1994:147)


complémenteur exclamatif

C'est sans doute de cet usage qu'à été créé le complémenteur exclamatif ken... !, mais celui-ci n'a pas de formes alternatives en ker, kel.


(8) Ken ma çet ma bragoù !
tant est pas mon2 pantalons
'Tant que c'est pas ma culotte !'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (03/2017)

reduplication autour de ken (nec'het ken ez on)

Les relatives en ken peuvent redoubler le prédicat qu'elles modifient. Ernault (1879-1880:158) signale ces structures comme courantes en Petit Trégor.


(1) Me 'vad, emon-me, a zo nehet ken ez on nehet.
moi cependant dis-je-moi R1 est inquiet tant R+C,4 suis inquiet
'Moi, dis-je, je suis inquiet, je suis vraiment inquiet !'
Trégorrois, Gros (1984:63)


La négation y apparaît parfois explétive, sans import sémantique.


(2) Tomm eo din, ken n' eo tomm !
chaud est à.moi autant ne1 est chaud
'J'ai un de ces coups de chaud !'
Standard, Drezen (1990:12)


Le second prédicat, qui est redupliqué après ken, peut n'être pas prononcé.


(3) Ar bugel-ze a labour ken e ra _[ø]_.
art enfant- R travaille autant R fait
'Cet enfant travaille énormément.'
Trégorrois, Gros (1984:50)


(4) Teadadoù etreze ken e oa _[ø]_.
langue.coup.s entre.eux autant R était
'Des coups de langue, entre eux, un max!'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:10)


(5) Ma sac'h, pounner ken a oa _[ø]_, e oa digempouezet ma red gantañ...
mon2 sac lourd tant R était lourd R était 1.équilibr.é mon2 course avec.lui
'Décidément trop lourd, mon sac déséquilibrait ma course … '
Standard, CAPES 2005, traduction Hanotte (2000)


reduplication de ken (ken-ha-ken, kenken)

L'adverbe ken peut être lui-même rédupliqué.


(1) … ha me droug en ennon kenken a oa !
et moi mal en en.moi tant.tant R était
'Et mon sang s'est mis à bouillir !'
Trégorrois (Bulien), Bodiou-Stephens (12/2021)


La réduplication peut s'opérer autour de la coordination avec ken-ha-ken ('tant que tant', Poher, Favereau 1997:§311).


(2) Ha goude-se ar re-se ouie dont tout setu vie blag ken-ha-ken.
et après-ça le ceux- AUX venir tous voila était "blague" autant-et-autant
'Et après tous ceux-là venaient et on blaguait tant et tant.'
Bas-Cornouaillais (Tréboul), Hor Yezh (1983:76)


(3) Oh en em ganna e oant ken-ha-ken.
à+C,4 se1 battre étaient autant-et-autant
'Ils se battaient à qui mieux mieux.'
Cornouaillais (Plozévet), Goyat (2012:204)


Diachronie

Pour une vue diachronique sur la gradation dans les comparatives d'égalité, se reporter à Nurmio & Russel (2021).


À ne pas confondre

Les autres formes adverbiales ou prépositionnelles de ken, 'ne … plus, seulement', ou 'jusqu'à', sont invariables.

Il existe aussi un morphème différent, le préfixe ken- qui dénote une notion de collectif, ainsi qu'un nom ken 'peau' qui a grammaticalisé en un suffixe -gen, -ken (Deshayes 2003:'ken').

En guérandais, la préposition d'accompagnement (vannetais get, KLT gant) existait sous la forme ket, ked (Mathelier 2017).

Bibliographie