Différences entre les versions de « A »
Ligne 419 : | Ligne 419 : | ||
==== diachronie et horizons comparatifs ==== | ==== diachronie et horizons comparatifs ==== | ||
[[Widmer (2017)|Widmer (2017]]:226) considère qu'une ancienne préposition de type ''of''/''de'' qui sélectionne uniquement l'objet d'un [[transitif]] (le [[patient]]) ou le troisième argument d'un [[ditransitif]] (ni l'[[agent]] ni le [[patient]]) émerge en moyen breton. [[Hemon (1975]]:114–115) et [[Ernault (1897c)|Ernault (1897c]]:199–207) considèrent qu'elle s'installe largement à la fin du XIX°. | [[Widmer (2017)|Widmer (2017]]:226) considère qu'une ancienne préposition de type ''of''/''de'' qui sélectionne uniquement l'objet d'un [[transitif]] (le [[patient]]) ou le troisième argument d'un [[ditransitif]] (ni l'[[agent]] ni le [[patient]]) émerge en moyen breton. [[Hemon (1975)|Hemon (1975]]:114–115) et [[Ernault (1897c)|Ernault (1897c]]:199–207) considèrent qu'elle s'installe largement à la fin du XIX°. | ||
[[German (2007)|German (2007]]:175) relève en moyen gallois l'usage d'un pronom sujet incorporé dans la préposition ''o'' (''Pwyll Pendeuic Dyued''; ''Pedeir Keinc y Mabinogi''). Il rapporte aussi l'exemple de [[Heusaff (1996)|Heusaff (1996]]:30) en gallois moderne. | [[German (2007)|German (2007]]:175) relève en moyen gallois l'usage d'un pronom sujet incorporé dans la préposition ''o'' (''Pwyll Pendeuic Dyued''; ''Pedeir Keinc y Mabinogi''). Il rapporte aussi l'exemple de [[Heusaff (1996)|Heusaff (1996]]:30) en gallois moderne. |
Version du 11 février 2017 à 18:59
La préposition a1 est parfois utilisée indifféremment de la préposition eus, dont elle fournit le radical lors d'une incorporation pronominale.
(1) | al liv eus | ar wezenn, | al liv anezhi | |
le couleur de | le1 arbre | le couleur de.elle | ||
'la couleur de l'arbre', 'sa couleur' |
La préposition a est aussi une préposition outil, ou préposition support, qui est sémantiquement transparente et semble n'avoir pour fonction que de fournir un matériel morphologique pour une incorporation pronominale.
Morphologie
mutation
La préposition a1 déclenche une lénition sur le groupe nominal qui la suit.
(1) | Darn a red | a1-gleiz, | darn all | a1-zehou... | (< Kleiz, Dehou) | |
certain R court | à-gauche | certain autre | à-droite | |||
'Certains courent à gauche, d'autres à droite.' | ||||||
Trégorrois (Kaouenneg), ar Barzhig (1976:36) |
On trouve parfois des exceptions.
(2) | mǝ anawa mat | ar vwes | nɛ͂n | zi ʃom akosti | |||
Me 'anava mat | ar vaouez | an hani | 'zo ' chom a-kostez. | ||||
moi connait bien | le 1femme | le hini | est à rester à-côté | ||||
'Je connais bien la femme qui habite à côté.', | Bas-vannetais, Nicolas (2005:48) |
composés
La préposition a apparaît dans de nombreux composés prépositionnels:
(1) | [ betad | ǝrǝt | avǝzǝl | mi | frasǝt ] | ||||
Betaat | a rit | a-vuzul | m'eh | vrasait. | |||||
bête.devenir | R faites | à-mesure | que R | grandissez | |||||
‘Vous devenez plus bête en grandissant.’ | Bas-vannetais, Nicolas (2005:26) |
variation dialectale
Les pronoms incorporés apparaissent sur la droite du composé. Il y a une petite variation dialectale dans la réalisation du pronom incorporé.
(2) | 1SG | a-han-on/ a-han-an | 1PL | a-han-omb/ a-han-amb | |
2SG | a-han-ous/ a-han-as | 2PL | a-han-oh | ||
3SGM | a-ne-hou | 3PL | a-ne-hai | ||
3SGF | a-ne-hi | Vannetais du XIX°, Guillome (1836:90-91): 'de', a, ag. |
(3) | C'hwi | a gemera | ac'hanin e'it | un azen | pe petra? | |
vous | R1 prend | P.moi pour | un âne | ou quoi | ||
'Tu me prends pour un âne ou quoi?' | Le Scorff, Ar Borgn (2011:110) |
(4) | Jôzeb, | pa zec'h de Lañnijen, | c'hui | zei da welet | nounn. | |
Joseph, | quand1 viendrez à Lanijen | vous (R1) | viendra pour1 voir | P.moi | ||
'Joseph, quand tu passeras par Lanvenegen, tu viendras me voir.' | ||||||
Lanvenegen, Haute-cornouaille, Martin (1929:181) |
Préposition spatiale
de provenance
La préposition a1 peut avoir un sens de provenance. Elle provoque la lénition (cf. a1-gleiz, 'à droite', carte [1] de l'ALBB).
(1) | Nikun | ne da tre, | 'met a1 Vreiz e ve. | |||||||
personne | ne va postpos. | sauf de Bretagne R serait | ||||||||
'Personne ne pénètre, à moins d'être né en Bretagne.' | Léon, | Kerrien (2000:12) |
prépositions complexes
Sous ce sens de provenance, elle sert à composer des prépositions complexes comme a-zindan.
Ledunois (2002:250): "Il est souvent difficile pour les prépositions dérivées formées sur a de savoir s'il faut en faire une préposition à part entière ou une variante de la préposition de base. La question se pose en particulier lorsqu'on peut utiliser indifféremment l'une ou l'autre. Avec le couple dindan/a-zindan le doute n'est guère permis dans la mesure où la première suppose l'absence de mouvement et la seconde la présence de mouvement."
eus a, deus a
La préposition a1 peut apparaître devant un syntagme nominal sélectionné par la préposition eus (Le Gonidec1838 :186-7) si le nom est indéfini ou si c'est un nom propre.
(2) | An buhez Sant Gwenole | abat kentaf | eus a Landevennec. | |||||||
le vie saint Gwenole | abbé premier | P P Landevennec | ||||||||
'La vie de Saint-Gwénolé premier abbé de Landévennec.' | Léon (Berrien), 1580 | GW. |
(3) | Ar plac'h yaouank, | ne ouie doare eus a netra, | a zo souezet. | |||
le fille jeune | ne savait façon de de rien | R1 est étonné | ||||
'La jeune femme, qui ne savait rien de rien, est étonnée.' | Léon (Saint Pol de Léon), Milin (1922:402) |
préposition spatiale statique
Utilisée avec des désignations de directions, a n'a pas de sens de provenance:
(3) | Darn a red a-gleiz, | darn all a-zehou... | ||||||||
certain R court à-gauche | certain autre à-droite | |||||||||
'Certains courent à gauche, d'autres à droite.' | ||||||||||
'*Certains couraient venant de la gauche, d'autres venant de la droite.' | Trégorrois (Kaouenneg), ar Barzhig (1976:36) |
La préposition a a aussi un sens spatial statique dans les prépositions complexes telles que a-us (da) ou a-zioc'h, 'au-dessus'.
Elle sert à former une multitude de prépositions complexes, comme a-ere e vlev, 'par (le lien de) ses cheveux' (Académie bretonne 1922:153).
variation dialectale
Gros (TBP.I) note que dans le sens spatial, la préposition a a été remplacée en trégorrois moderne par euz ou deuz, et quelque fois par deuz a.
Préposition outil
préposition fonctionnelle "à tout faire"
Parfois, a semble être une préposition à tout faire, semblable en cela au français 'à' ou 'de'.
(1) | Eur marmouz bennag | e-nevoa libistret | ar prenestr | a goh-saout. | |||
un singe quelconque | 3SGM-avait barbouillé | le fenêtre | de merde-vache | ||||
'Quelque galopin avait enduit la fenêtre de bouse de vache.' | Gros (1970b:§'libistra') |
(2) | Hennez a oa | e bord | eur batiment | a lïen. | |||
celui.ci R était | dans bord | un bâtiment | à voile | ||||
'Celui-là était à bord d'un navire à voiles.' | Gros (1970b:§'lien') |
partitif
C'est aussi la préposition qui apparaît sous la portée de la négation pour réaliser un partitif (n'eus ket a vara, 'Il n'y a pas de pain'), des comparatifs de supériorité comme en (3) ou des quantifieurs comme en (4).
(3) | Aliesoh | a grohen leue | a ya da zeha | evid a grohen buoh. | |||
souvent.plus | de peau veau | R va à sécher | que de peau vache | ||||
'On fait sécher plus de peaux de veaux que de peaux de vaches.' | |||||||
(Il meurt plus de jeunes que de vieux) | Gros (1970b:§'leue') |
(4) | É nep tu | ne vehé kavet | kement a sord | guskemanteu | èl é Breih. | |||||
en nep côté | ne serait trouvé | autant de sorte | costumes | comme en Bretagne | ||||||
'Nulle part on ne trouverait autant de sortes de costumes qu'en Bretagne.' | vannetais, IB. (1910:19) |
tournure distributive pep a
(5) | Kontit deom | pep | a1 gontadenn. | |||
contez à.nous | chaque | de histoire | ||||
'Contez-nous chacun une (votre) histoire).' | Cornouaillais (Bigouden), Trépos (2001:§317) |
variation dialectale
L'Académie bretonne (1922:152) note en vannetais un emploi plus complet et plus régulier de a : mirit outan a wall-ober, 'empêchez-le de faire (du) mal', qui serait en concurrence avec, dans d'autres dialectes, l'usage alternatif de da: da wall-ober.
Préposition support: ac'hanout, anezhi...
La préposition support a1 est finalement utilisée comme support morphologique par défaut pour un pronom clitique (en breton, les pronoms faibles sont obligatoirement incorporés). La préposition est alors entièrement explétive, sémantiquement équivalente au pronom seul, d'où une terminologie centrée sur ce pronom: Le Gléau (1973:17) appelle 'pronom composé tonique' le composé morphologique que la préposition support a forme avec un pronom incorporé. Timm (1995) parle de "forme pronominale a".
On trouve cette préposition support avec un pronom objet, mais aussi sujet, résomptif ou non (Timm 1995). Elle est de morphologie égale à la préposition a sélectionnée ou sémantiquement pleine, sauf qu'il n'en existe pas de forme sans pronom incorporé. Elle n'apparaît jamais lorsque son objet est inincorporable (lorsque c'est un nom lexical, ou un démonstratif).
support d'objet pronominal
La préposition a1 sert prototypiquement de support d'incorporation à un pronom objet postverbal comme en (1).
(1) | Te, | marteze | a hellfe | kana | anezi. | |||||
toi | peut.être | R pourrait | chanter | P.elle | ||||||
'Toi, tu pourrais peut-être la chanter.' | Léon, (Cléder) | Seite (1998:21) |
Le pronom apparaît morphologiquement incorporé dans la préposition.
En (2), le quantifieur flottant oll a vu son complément 3PL être évacué de sa position in-situ pour s'incorporer en un fondu morphologique dans la préposition explétive a.
(2) | Greet | am-eus | anez-oi | oll _i . | ||||||
fait | R.1SG-a | P.elles | tous (elles) | |||||||
'Je les ai toutes faites (les troménies).' | Léon, (Cléder) | Seite (1998:21) |
distribution
illicite antéposé
La préposition support en a est illicite dans la zone pré-tensée (Timm 1995:3). Lorsqu'antéposé devant le verbe tensé, l'objet pronominal apparaît obligatoirement sous forme de pronom fort indépendant.
(3) | ( C’hwi / * Ac’hanoc’h ) | am eus gwelet | er marc’had | gant ur garrigellad avaloù. | Kerrain (2001) | ||
vous / P.vous | R.1SG a vu | dans.le marché | avec un1 chariot.ée pommes | ||||
'C'est vous que j'ai vu au marché avec un chariot de pommes.' |
Comme souligné dans Timm (1995:28,fn8), cela marque un contraste avec la préposition a/eus qui est sélectionnée par une expression (ober forzh eus...), et peut apparaître à l'initiale.
(4) | Lezomp ar sujet. | Anezhañ | ne ran forzh | _ . | Malmanche (1973), cité dans Timm (1995:28,fn8) | |
laissons le sujet | P.lui | ne1 fais cas | ||||
'Laissons le sujet. Il ne m'importe pas.' |
sous l'objet indirect
En (4), on peut voir que la préposition de racine a- accueillant l'objet pronominal 3SGF, apparaît après la préposition accueillant l'objet indirect.
(4) | Méd | lavar din | anezi | da welet. | ||||||
mais | dis à.moi | a.elle | pour1 voir | |||||||
'Mais dis-la moi pour voir.' | Léon, (Cléder) | Seite (1998:7) |
diachronie et répartition dialectale
Une alternative à l'incorporation dans la préposition support a est de cliticiser le pronom objet devant la tête verbale. Cette possibilité est archaïsante en standard et pour les dialectes du centre, surtout sur les verbes tensés.
(3) | Marijo | neus | (o | frenet / prenet anezho). | ||||||
Marijo | a.3SG | les | acheté / acheté P.eux | |||||||
'Marijo (les) a achetés.' | Douarnenez, [HD 2010] |
Hemon (2000:§69) signale de rares exemples d'objets en préposition support en moyen breton.
Favereau (1997:§248) situe le glissement de la forme proclitique à la préposition support "courant 17°, surtout après 1700". Hemon (2000:§69) considère que cette forme se répand nettement seulement à partir de la seconde moitié du XVIII° siècle.
La répartition géographique des stratégies d'incorporation du pronom faible objet sont documentées par l'ALBB:
- carte 288, traduction de 'Si je la voyais je lui dirais.'.
- carte 287, traduction de 'Tu ne peux pas me voir'.
Les dialectes sont aussi inégaux dans leur date d'adoption du système, et l'adoption du système en préposition support peut ne pas concerner également tous les paradigmes verbaux. Au début du XX°, l'Académie bretonne (1922:151) considère qu'en Léon, c'est un emploi "récent et abusif" pour les "verbes à un mode autre que l'infinitif".
Un dialecte donné peut aussi ne pas être homogène. En 1922, l'académie bretonne dans la revue Buhez Breiz considère encore que l'usage de la préposition support ac'hanoun, ac'hanout est un trait du Léon, en opposition avec le Trégor pour lequel ils donnent des formes proclitiques (Per hi gwelas, 'Pierre la vit'). Dès le XVIII°, Le Brigant (1779:21) donnait cependant, à Tréguier, èn a sko anon, eñ a sko ac'hanon, 'Lui me frappe'.
Quelle que soit la date du basculement, à travers les dialectes et à travers les paradigmes, celui-ci est net en breton moderne dans les variétés du standard, en cornouaillais ou en Trégor. Ce basculement n'a pas eu lieu en vannetais.
l'hypothèse d'un glissement à partir du partitif
Favereau (1997:§248) propose que le basculement s'est opéré à partir de la forme sémantiquement partitive de la préposition a: Kemerit anezhi aurait glissé de 'Prenez-en' en 'Prenez-la', avec en réaction une distinction de la lecture partitive par l'utilisation de la préposition diouzh, Kemerit diouti.
Cependant, les exemples donnés par Hemon en moyen breton montrent clairement des référents animés, ce qui montre qu'à cette date déjà et au moins dans certains dialectes, la préposition support était utilisée hors de la lecture partitive. L'hypothèse partitive n'explique pas non plus une entrée de la préposition support par les paradigmes de l'infinitif.
quid des objets du verbe kaout?
Dans tous les dialectes, les objets proclitiques sont incompatibles avec le verbe kaout/endevout, 'avoir' lorsqu'il est conjugué. La seule option avec ce verbe, lexical ou auxiliaire, est donc une préposition a support. En (4), le verbe infinitif kaout reçoit un objet proclitique va. Cette option n'est pas disponible plus loin dans la phrase puisque le verbe est conjugué et que la place proclitique est occupée par le marqueur du sujet. C'est la forme ac'hanon qui apparaît alors.
(4) pa na de quet falvezet deoc'h va c'haout evit ho Salver,
- ho pezo ac'hanon da viana evit ho Parner., breton 1718, RP.:142.
Quid alors des objets du verbe kaout conjugué avant le XVIII°? Etaient-ils ineffables?
Comment ces objets étaient-ils réalisés puisque la place proclitique y est interdite? En particulier, l'option qui est possible en vannetais moderne d'objet direct après le verbe 'kaout' est restreinte à la personne 3, donc comment étaient réalisés les objets du verbe 'avoir' aux autres personnes?
- Gant queuz bras e-m-eus ef clasquet (J.:189), Moyen breton
- Cafet ... onn-eux ef (J.:101), Moyen breton
support de sujet pronominal
La préposition a peut aussi accueillir un pronom anaphorique du sujet, dans les cas de résomption du sujet comme la résomption du sujet 'à la Cornouaillaise' ou la construction prédicative équative.
(2) | Hemañ | a oa | eur paotr fin | anezañ. | ||||||
celui.ci | R était | un gars fin | P.lui | |||||||
'Celui-ci était malin.' | Léon, (Cléder) | Seite (1998:8) |
(3) | [mə zo ˈdɛd a bɛn | da ˈgõpʁən ˈnaɔ̯̃ | a ˈpoʃə | nø ʃə ˈkoːs | tijõ ˌnõ] | |
Me zo deuet a-benn | da gompren anezhañ | a-bosubl | n'en deusx ket kaozeet | ouzhin anezhañx. | ||
moi est venu à.bout | de1 comprendre P.lui | même.si | ne' R.3SG a pas parlé | à.moi P.lui | ||
'J'ai réussi à le comprendre quand bien même il ne m'a pas parlé.' | ||||||
Moëlan, Cheveau & Kersulec (2012-évolutif:Moëlan,'a-bosubl') |
On voit aussi apparaître cette préposition support dans des tournures réfléchies.
(4) | An nor | a zigoras | anezhi | hec'h-unan. | Konan (1980:173), cité dans Timm (1995:10) | |
le porte | R1 ouvrit | P.elle | son-un | |||
'La porte s'ouvrit toute seule.' |
(5) | Aet eo er-maez | anezhañ | e-unan. | Kervella, 253, cité dans Timm (1995:7) | |
allé est dehors | P.lui | son-un | |||
'Il est sorti de lui-même [de son propre chef, seul].' |
diachronie et horizons comparatifs
Widmer (2017:226) considère qu'une ancienne préposition de type of/de qui sélectionne uniquement l'objet d'un transitif (le patient) ou le troisième argument d'un ditransitif (ni l'agent ni le patient) émerge en moyen breton. Hemon (1975:114–115) et Ernault (1897c:199–207) considèrent qu'elle s'installe largement à la fin du XIX°.
German (2007:175) relève en moyen gallois l'usage d'un pronom sujet incorporé dans la préposition o (Pwyll Pendeuic Dyued; Pedeir Keinc y Mabinogi). Il rapporte aussi l'exemple de Heusaff (1996:30) en gallois moderne.
(1) | Ac yna edrych | ohonaw fe | ar liw yr erchwys. | Moyen gallois, German (2007:172) | |||
et là regarda | P.lui lui | sur couleur le meute. | |||||
'Et il regarda la couleur de la meute.' |
(2) | nid oes dim | ohono efe | 'n canu. | Gallois (Morgannwg), Heusaff (1996:30) | |||
NEG COP NEG | P.lui lui | à chanter | |||||
'Il n'est pas en train de chanter.' |
a ne pas confondre
D'autres prépositions entièrement fonctionnelles existent en breton, en particulier les prépositions assignatrices de Cas, souvent da.
Terminologie
Le terme breton pour 'support' est skor, ce qui donne l'expression araogenn skor, 'préposition support'.
Glanndour (1981:6) utilise le terme araogenn raganv-gour pour anezhañ.
Bibliographie
- Cheveau, L. 2007b. 'The Direct Object Personal Pronouns in Lorient Area Breton', Studia Celtica 41, Cardiff: University of Wales Press.
- Ernault, E. 1901. 'Sur les mots bretons get (a), gant, rak, meurbet, a, da, douaren', Zeitschrift für Celtische Philologie 3, 304-307.
- Gros, Jules 1970. TBP.I Le trésor du breton parlé I. Le langage figuré, chapitre II.
- Ledunois, J. P. 2002. La Préposition Conjuguée en breton, thèse, Skol-Veur Roazhon, Atelier National de Reproduction des Thèses. (p.234-).
- Stephens, J. 1982. Word order in Breton, Ph.D. thesis, School of Oriental and African Studies, University of London.
- Timm, L., 1995. 'Pronominal A-forms in Breton: A discourse-based analysis', Journal of Celtic Linguistics 4:1-34.