Ma !

De Arbres

L'interjection Ma ! a un spectre d'utilisations très large. Elle est traduite de façons variées ; 'Eh bien !', 'Eh ben', ou 'Tanpis !' ou 'Bien !' ou 'Bon !', 'Ah ça !', 'Voilà !'...


(1) Ma, kenavo ivez, ha grit mat war-dro ar verc'hig koant !
voila au.revoir aussi et faites bien autour le 1fill.ette belle
'Voila, au revoir, et soignez bien ce petit ange … ' (avec impatience)
Standard, Kervella (2001:4)


'Eh bien !', 'Eh ben !', 'Ben !'

réaction à qqch. avant, devant

Cet usage de Ma ! provient probablement de Mat ! 'Bon ! Bien !', qui pose un jugement de valeur sur ce qui vient de se passer. Cependant, il a évolué vers la possibilité d'exprimer une réaction sans contenu de valeur.


(2) Ma, aet eo kuit !
bon all.é est parti
'Bon le voilà parti !'
Standard, Biguet (2017:7)


Cette évolution est parallèle à l'interjection Bien ! en français. L'interjection Eh bien ! impose de calculer la pragmatique de la phrase en référence avec ce qui précède (Tu sais, le chat, eh bien, il est guéri), ou avec en rapport avec le contexte. En français, Gaston Lagaffe en train d'essayer de casser une noix dit Ben, celle-ci, elle est dure, que Monfort (2007:7) traduit Ma, houmañ, kalet eo !). Perdu dans le brouillard, il dit Ben, quel brouillard !, que Monfort (2007:11) traduit Ma ! Pebezh latar !).


(3) Ma, souezhet 'vefen mar befe ur penn labous war e bark...
Eh ben ! surpr.is serais si serait un tête oiseau sur son1 champ
'Eh ben, je serais surpris si le moindre oiseau était dans son champ… '
Standard, Monfort (2007:3)


(4) Ma, bugale, spi 'meus n'en deus den all ebet klevet anv eus an danvez spontus-se !
eh bien enfant.s espoir 1SG a ne1 3SG a personne autre aucun entend.u nom de le matière horrible.
'Eh bien, les enfants, j'espère que personne d'autre n'a eu vent de ce produit dangereux !'
Standard, Moulleg (1978:21)


'Bon !' après une prise de décision

Après une décision prise, et avant d'annoncer l'explication ou la paraphrase de cette décision.


(5) Ma ! Selaou… Emañ an noz o kouezhañ...
Bon ! écoute est le nuit à1 tomber
'Bon ! Écoute … La nuit tombe … '
Standard, Bannoù-Heol (2000:12)


(6) Ma, klaskomp piv n'eo ket !
Bon ! cherchons qui ne1 est pas
'Bon, procédons par élimination !'
Standard, Bzh5 (2007:7).


(7) Ma, Aet on.
Bon ! all.é suis
'Bon, j'y vais.'
Standard, Kerrain (2015b:136)


Sous ce sens, Ma ! est en compétition avec Boñ !, de même sens.


(8) Boñ, Kregiñ a ran...
Bon ! commencer R1 fais
'Bon, je commence... '
Standard, Kerrain (2015b:57)

'Bon !' impatience

(9) Ma, aet omp pe n'omp ket ?
bon all.é sommes ou ne1 sommes pas
'Bon, on part ou quoi ?'
Standard, Ar Menn (2015:4)

'Mais !' étonnement, stupeur

L'interjection Ma ! 'Mais !, Mais enfin !' pourrait être dérivée de la conjonction d'opposition met 'mais'.



(1) Ma ! Silzig eo ! Met petra an diaoul !?!.
mais ! saucisse est mais quoi an diaoul
'Mais ! … C'est de la saucisse ! Mais qu'est-ce que !?!'
Standard, Bannoù-Heol (2000:5)


A, ma ! 'Ah ça ! Ah mais c'est sur !' verum focus

Cette interjection focalise sur la véracité de la phrase produite après (verum focus). Elle explique l'état de fait constaté avant (en 1, la découverte d'hommes glacés dans une vieille voiture).


(1) A, ma, hehoo ! Gwechall ne veze ket tommet ar c'hirri 'vel ma vezont bremañ...
Ah ça ! Heho ! autrefois ne|1 était pas chauff.é le 5voiture.s comme que4 sont maintenant
'Ah, ça, heho ! Dans le temps les voitures n'étaient pas chauffées comme maintenant !'
Standard, Monfort (2007:3)

'Bah !', 'Bof !', relativisation

Sous cette lecture de relativisation, Ma ! est une variante de Ba !, Bo !.


(1) Ma ! An diedoù galian-se o deus gweredoù berrbad.
Bah ! le potion.s gaul.ois. 3PL a effet.s court1.dure
'Bah ! Ces potions gauloises ont des effets de courte durée !'
Standard, Preder & Armor (1977:29)


(2) Maa, 'ta !, Deus …
Bah donc ! viens
'Baaah, quoi, Viens … '
Standard, Monfort (2007:17)


(3) Ma, eme Vari, me ne ouzon ket ivez.
bah dit1 Mari moi ne1 sais pas aussi
'Bah, dit Marie, moi je ne sais pas non plus.'
Léonard, Lagadeg (2006:46)


(4) Ma ! Dre forzh trampouilhat !
bah par force bidouiller
Bah ! À force de bidouiller !
Standard, Monfort (2007:12)