Kato, gato

De Arbres
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Le nom kato, katev dénote des 'gâteaux (achetés en pâtisserie)'. C'est un nom collectif dont le singulier est katoenn 'un gâteau'. Le nom collectif haut-vannetais kateù 'gâteaux', au singulier dérivé katiùenn, est selon Delanoy (2010) emprunté au gallo gatew 'gâteau'. C'est en tout cas un emprunt transparent au domaine roman.


(1) Ya, pep katoenn un apprenti bennak en neus dékoret.
oui chaque gâteaux.SG un apprenti quelconque 3SGM a décor.é
'Oui, un apprenti a décoré chaque gâteau.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2016)


Morphologie

nombre

Le nom kato est collectif, mais d'autres formes plurielles co-existent.


(2) 'Barzh ar bouloñjerezh, ar c'hatoioù n'int ket dreicht.
dans le boulangerie le 1gâteau.x ne1 sont pas extra
'Dans la boulangerie, les gâteaux ne sont pas extras.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (05/2016)


variation dialectale

Favereau (2016-) donne katew, une variante cornouaillaise et bas-vannetaise katéo /katew/ et Pourlet katé. Favereau relève au 19° à Arz er hattéau 'les gâteaux' et kattéau a yoheu, Un dorh fars ag ur gatéauen, 'les gâteaux, en tas, Une tourte de far et un gâteau traditionnel'. Deshayes (2003) confirme le nom collectif katèu avec un relevé de 1904.

Le nom kato, katoenn ou sa variante vannetaise katiùenn, sont en compétition dans leur forme et leur interprétation avec l'emprunt non-transformé, singulier, gato. Cet emprunt plus frais est documenté en cornouaillais ou en trégorrois.


(3) A : Ne debra ket gato ? B : Gra sur a-walc'h !
ne1 mange pas gâteau fa.it sûr assez
'Il ne mange pas de gâteaux ? - Oh si certainement !'
Trégorrois (Bégard), locuteurs nés en 1915, 1920
Yekel (2016:'goulenn nac'h')


(4) Goul ' ra er c'huizin la ma zo bet fichet pep gato.
demander R fait en.le 5cuisine que si est été décor.é chaque gâteau
'Il demande en cuisine si chaque gâteau a été décoré.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (05/2016)


dérivation

Deshayes (2003) relève le nom massique katewaj en 1992.

Sémantique

compétition lexicale

Le nom katoenn ou sa variante vannetaise katiùenn sont aussi en compétition lexicale avec le breton standard gwastell, kouign, kach et le léonard skotenn.

Deshayes (2003) pour gatew et Favereau (2016-) pour katew' convergent pour noter que ce nom dénote uniquement des gâteaux achetés dans le commerce, et non pas faits à la maison. Le léonard skotenn est en compétition sur cet usage.

Diachronie

Deshayes (2003) relève gatéau en 1723 'gâteau de pâtisserie' et son dérivé gatèuour 'faiseur de gâteaux' en 1904. Il considère que ce gatew est un emprunt datant de la fin de l'ancien français, après 1198 où le mot est écrit gastel dont l'emprunt donnera gwastell, mais avant 1636 où apparaît la graphie moderne.