Différences entre les versions de « -er, -our »
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=== -er, -our vs. -iad === | === -er, -our vs. -ad, -iad === | ||
[[Vallée (1980)|Vallée (1980]]:XVII) note que la différence sémantique entre le suffixe ''-er, -our'' et le suffixe ''[[-ad, -iad]]'' "distingue les sens actif et passif". Il compare: | |||
(1) ''donezoner'', ''donezonour'', 'donateur' et ''donezoniad'', 'donataire' | |||
: ''dilezer'', ''dilezour'', 'cédant' et ''dileziad'', ''cessionnaire' | |||
== A ne pas confondre == | == A ne pas confondre == |
Version du 4 mars 2014 à 14:27
Le suffixe nominalisant -er ou -our est un suffixe qui obtient un agent, surtout pour la formation des noms de métier ou de fonction.
(1) | ar blenier, | lorc'hus ha reut a-walc'h | an tamm anezhañ. | |
le conducteur | orgueill.eux et raide assez | le morceau P.lui | ||
'le conducteur, fier et raide'., Trégorrois (Kaouenneg)/Standard, ar Barzhig (1976:57) |
Trépos (2001:76) donne eoster, 'moissonneur'; kemener, 'tailleur'; miliner, 'meunier', et pour le vannetais (p.78) barnour, 'juge', marhadour, 'marchand'.
Morphologie
-er vs. -our
Selon Vallée (1980:XVII), la forme -our est "plus celtique", et est préférée pour la formation de "noms d'agents supérieurs, d'hommes de science". Kervella (1947:§833) le suit et compare kaner, 'personne qui chante' à kanour, 'artiste chanteur', et liorzher, 'personne qui travaille dans les jardins' à liorzhour, 'paysagiste'.
Cette différence sémantique potentielle entre -er et -our croise une différence dialectale.
variation dialectale
Merser (2009): Le Vannetais préfère les mots en -our, mais le pluriel reste en -erion. eur Gwenedour, 'un Vannetais' / Gwenederion, 'des Vannetais' gwentour, 'vanneur' / gwenterion, 'des vanneurs'
genre
Les suffixes en -er, -our sont masculins. Une suffixation additionnelle en -ez obtient un nom féminin (Kervella 1947:§833).
nombre
Les suffixes en -er, our imposent un pluriel en -ien ou -ion au masculin, et en -ezed au féminin (Kervella 1947:§833).
(2) | Kalz euz pesketerien Treboul | a zo | o | zud-koz ginidig | diwar | ar mêz. | |
beaucoup de pêcheurs Treboul | R est | leur | grand-parents natif | de | le campagne | ||
'Beaucoup de pêcheurs de Tréboul ont leurs grand-parents qui viennent de la campagne.' | |||||||
Léon (Cléder), Seite (1998:57) |
allomorphe en -aer?
Le suffixe -er semble pouvoir se trouver sous la forme -aer.
Kervella (1947:§833) donne glaouaer, pilhaou(a)er, pesketaer, merc'hetaer, qui sont réductibles à une suffixation sur une base verbale suffixée en -a, -aoua, -eta.
Kervella (1947:§833) donne aussi skolaer, 'enseignant' et gwenaer, 'veneur'.
Sémantique
La sémantique du suffixe excède les noms de métier.
(3) | Damverzout a ra bremañ ar c’housker furmoù all, | maouezed peuzziwiskoc’h | an eil re eget ar re all. | ||
semi.remarquer R fait maintenant le dormeur formes autre | femmes presque.déshabillé.plus | le second que le ceux autre | |||
'Le rêveur commence à remarquer d'autre formes, des femmes presque plus dénudées les unes que les autres.' | |||||
Standard, Drezen (1990:12) |
-er, -our vs. -ad, -iad
Vallée (1980:XVII) note que la différence sémantique entre le suffixe -er, -our et le suffixe -ad, -iad "distingue les sens actif et passif". Il compare:
(1) donezoner, donezonour, 'donateur' et donezoniad, 'donataire'
- dilezer, dilezour, 'cédant' et dileziad, cessionnaire'
A ne pas confondre
Selon Kervella (1947:§833), certaines finales en -er viennent d'un emprunt de nom français en -eur. Il cite malazer, trezher et keflusker. Cependant, le suffixe -eur du français peut aussi former les noms d'agent et les noms de machines effectuant une fonction, et il est donc probable que l'un renforce l'autre. La possibilité nouvelle de former des noms de choses en -er donne des pluriels en -erioù (trezherioù).
Kervella (1947:§833) cite baper(-ioù), 'papier(s)' comme un mot qui n'a pas de suffixe en -er, car féminin. Ce mot est cependant noté comme masculin dans Favereau (1993).