Différences entre les versions de « Possession »

De Arbres
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|(6)|| Pipi '''e-neus''' || '''eur''' gorzaillenn || êz.
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| || Pipi [[R]]-[[kaout|a]] || [[art|un]] gos.[[-ailh|ier]].[[-enn|une]]|| [[aes|facile]]
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|||colspan="4" | 'Pierre a un gosier facile (complaisant, se dit d’un ivrogne).'|||| ''Trégorrois'',  [[Gros (1989)|Gros (1989]]: 'êz’)
|||colspan="4" | 'Pierre a un gosier facile (complaisant, se dit d’un ivrogne).'|||| ''Trégorrois'',  [[Gros (1989)|Gros (1989]]: 'êz’)

Version du 4 mars 2018 à 16:59

La possession est une relation entre deux entités, animées ou non. Le possesseur est le rôle thématique qui marque la possession d'une entité.

La langue bretonne distingue grammaticalement les rôles sémantiques de la possession, de l'attribution (da1 Vona) et de l'accompagnement (gant Mona).


En breton, le rôle de possesseur est assumé par:

Les prépositions dénotant la possession sont: e-kerzh, e-dalc'h.


Morphologie

kaout, endevout, piaouiñ

Les dialectes varient dans leurs stratégies pour réaliser le verbe infinitif de sens 'posséder, avoir'. La plupart des dialectes utilisent le verbe kaout/endevout, mais dans la partie Sud-Est de l'aire parlante, on trouve aussi le verbe piaouiñ ou biaouiñ. Ternes (1970:300) relève à Groix la forme / bijew /.


(1) bijeẃ əndra:-zaj
moi possède le 1chose-ci
'Je possède cela.' Groix, Ternes (1970:300)


Pour une description de la défectivité de piaouiñ et sa variation dialectale et diachronique en vannetais, se reporter à Châtelier (2016:180-194).


Syntaxe

la possession inaliénable

Dans le cas des expressions de possession inaliénable, comme avec les parties du corps, on note des comportements grammaticaux non-canoniques. En (2), l'expression pour 'donner le sein' n'utilise pas d'article. L'expression 'fermer la bouche' pour 'se taire' prend un article indéfini bien qu'il soit peu plausible que l'enfant ait plus d'une bouche.


(2) Kaer em-oa rei ø bronn dezi, ne zerre ket eur genou.
beau R.1SG-avait donner sein à.elle ne1 fermait pas un bouche.
'J'avais beau lui donner le sein, elle ne fermait pas la bouche.'
Trégorrois, Gros (1989:'bronn')


En (3), c'est le déterminant possessif qui est utilisé (et non pas l'article défini comme en français standard).


(3) Yann e-neus trohet e viz.
Yann R.3SGM-a coupé son1 doigt
'Yann s'est coupé le doigt (* son doigt).' Trégorrois, Gros (1989:'biz')


(4) Ma vije laosket o brid ganto war o moue.
si4 serait laissé leur2 bride avec.eux sur leur2 crinière
'Si on leur laissait la bride sur la crinière (le cou).' Trégorrois, Gros (1970b: 'brid')


(5) E ma goûg ha rac’h 'm eus bet unan. O ! Na droug !
dans mon2 gorge et tout 1SG a eu un Oh que mal
'J’en ai eu aussi un [furoncle] à la gorge. Oh ! Comme ça fait mal!' Haut-vannetais (JMh), Louis (2015:218)


Le déterminant possessif n'apparaît pas dans l'argument du verbe kaout de possession.


(6) Pipi e-neus eur gorzaillenn êz.
Pipi R-a un gos.ier.une facile
'Pierre a un gosier facile (complaisant, se dit d’un ivrogne).' Trégorrois, Gros (1989: 'êz’)

partie/tout

La phrase en (7) illustre une relation de partie/tout, avec une syntaxe particulière car l'article défini n devant le nom deun 'fond' montre qu'il ne s'agit pas d'un état construit. Bouzec & al. (2017:200) donne en équivalent standardisé e deun ar stank 'au fond du vallon', donc un état construit.


(7) Alies, oa m prad ba n deun stank. Haut-cornouaillais
souvent était un champ dans un profond vallon
'Une prairie occupait souvent le creux du vallon.' Bouzec & al. (2017:200)


avec un possédé défini

A part avec certains noms abstraits, le sujet du verbe kaout ne peut pas être défini (Kervella 1947:§611, Fave 1998:59, Gourmelon 2014:15). Lorsque l'argument possédé est défini, apparaîssent des stratégies alternatives.


kaout/bezañ da

A part avec certains noms abstraits, le sujet du verbe kaout ne peut pas être défini. La possession est alors exprimée par la préposition da.


(2) Ar gontell-mañ zo din.
le 1couteau-ci est à.moi
'Ce couteau m'appartient.' Gourmelon (2014:15)


bezañ diouzh

Diouzh peut aussi traduire la possession.


(3) / né ké dox nèy / vs. /ma ké dãõ/
N’eo ket doc’h anezhi. (N’e)mañ ket dezhañ. graphie peurunvan
ne1est pas à P.elle ne1est pas à.lui
'Cela n'est pas à elle.' vs. 'Ce n'est pas à lui.' Cornouaillais (Saint-Yvi), German (1984:129,30)


Horizons comparatifs

(1) Leila a de longues mains de pianiste.

Ils ont un château en Espagne.
Ma porte compte sept gonds.
Ma porte a sept gonds.
La chambre de Jeanne est jaune.


Terminologie

Kervella (1947) utilise perc'hennañ. Gourmelon (2014) utilise perc'henniezh.


Bibliographie

breton

  • Kersulec, P-Y. 2008. 'Doare ar perc'hennañ er c'hentañ gour lies e plasoù zo e Kernev-Izel, Kernev-Uhel, Gwened-Izel ha Gwened-Uhel (klokadennoù hag evezhiadennoù war eostad an ALBB)', Hor Yezh 255.


théorie

  • Guéron, Jacqueline. 2005. 'Inalienable Possession', Martin Everaert And Henk Van Riemsdijk (éds.), The Blackwell companion to Syntax, Blackwell Publishing, vol II, chap.35.