Différences entre les versions de « Pelloc'h »

De Arbres
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


* [[Trevidig (1975)|Trevidig, T.G. 1975]]. 'Diwar sterva hag arver an adverb-amzeriañ pelloc'h', ''[[Hor Yezh]]'' 105 :1-30. (''[[Hor Yezh]]'' 113-114 :97-101).
* [[Trevidig (1975)|Trevidig, Trevor G. 1975]]. 'Diwar sterva hag arver an adverb-amzeriañ pelloc'h', ''[[Hor Yezh]]'' 105 :1-30. (''[[Hor Yezh]]'' 113-114 :97-101).





Version du 28 octobre 2022 à 10:58

L'adjectif pelloc'h est le comparatif de supériorité de pell 'loin'. L'adverbe pelloc'h signifie 'dorénavant, désormais' et aussi, dialectalement, de manière argumentative évaluative, 'finalement'.


Morphologie

C'est de façon transparente la grammaticalisation de la forme comparative de supériorité de l'adjectif pell.


Adverbe

orientation vers le locuteur

L'adjectif pelloc'h est orienté dans l'espace ('plus loin') ou le temps ('plus tard').

L'adverbe pelloc'h a hérité de cette orientation, et est précisément orienté sur le locuteur. Pelloc'h signifie 'dorénavant, désormais' et aussi, dialectalement, de manière argumentative, 'finalement'.


(1) Diwar hiziv e vo peoc'h, en ti-mañ pelloc'h, a drugarez Doue.
à.partir.de aujourd'hui R4 sera paix en.le maison-ci finalement de1 merci Dieu
'A partir d'aujourd'hui, grâce à Dieu, cette maison vivra finalement en paix.'
Perrot (1943:48)


'finalement'

répartition dialectale

Cette lecture est la plus dialectalement restreinte. Trevidig (1975) la relève en Léon et Basse-Cornouaille, ce qui se vérifie en corpus au XX° et en élicitation au XXI° siècle.


(2) Me jouch ar bla-mañ pelloc'h e planto patatez e-lec'h plantañ pour.
moi (R1) pense le an-ci finalement R4 plantera patates au.lieu planter poireaux
'Je pense que cette année finalement elle plantera des patates au lieu des poireaux.'
Plougerneau, M-L. B. (04/2016b)


(3) Pelloc'h goude oan deuet mat d'an aotrou, ha meur a vanne gwin a roas din a-c'houdevezh.
finalement après étais ven.u bien à1 le monsieur et plus de1 verre vin R1 donna à.moi depuis
'J'étais finalement bien vu par le curé, et il m'a offert bien des coups depuis.'
Léon (Bodilis), Ar Floc'h (1985:26)


(4) Ehana a ri pelloc'h dispac'ha ha termi ?
cesser R1 feras finalement agiter et geindre
'Tu vas t'arrêter à la fin de t'agiter et de geindre ?'
Riou (1941:7)


L'adverbe pelloc'h de sens 'finalement' n'est pas reconnu partout, même en Léon (Lesneven/Kerlouan, A. M. 04/2016b).


Diachronie

La diachronie des sens de pelloc'h est documentée précisément dans Trevidig (1975).

Dès le vieux breton, on relève une instance de pelloc'h de sens temporel (Trevidig 1975:3, citant Fleuriot 1964:290 et Fleuriot 1964b:261, 283, 334).

En moyen breton, le Catholicon en 1464 ne comporte pas d'occurrences de pelloc'h, mais de multiples exemples de sens temporels existent dans d'autre oeuvres KLT, comme Le mirouer de la Mort composé en 1519. Trevidig (1975:3) remarque que pelloc'h est toujours utilisé avec une négation et comme hiviziken ou (ne) mui, se traduit par 'désormais'.

Les exemples de Le Gonidec (1847) établissent des occurrences sans la négation.


  • Pelloc'h / Hiviziken é vézinn furoc'h.
'A l'avenir je serai plus sage.'
Le Gonidec (1847:60)
  • Pelloc'h / Diwar-vrémâ é zinn aliesoc'h d'ho kwélout.
'Dorénavant j'irai plus souvent vous voir.'
Le Gonidec (1847:245)


Le sens argumentatif évaluatif 'finalement' apparaît dans le dictionnaire de Moal (1890).


(1) Pelloc'h ez eus goaz anezhañ.
finalement R+C est homme P.lui
'Enfin, le voila homme !'
Léon, Moal (1890:238)


Bibliographie