Concordance des temps

De Arbres

Parfois, la concordance des temps est surprenante. Ci-dessous, quelques relevés qui incluent les différences de modes.


Léon (Cléder), Seite (1985:33)
(1) Ma veze savet moh ganeom, eo evid gelloud laza unan d'an nebeuta, eur wech ar bloaz.
si4 était élevé cochons avec.nous est pour pouvoir tuer un pour1 le peu.le.plus un 1fois le an
'Si nous élevions des cochons, c'était pour pouvoir en tuer un, au moins, une fois l'an.'


Temps

passé/présent

Lorsque le temps de la matrice est au passé, la circonstancielle introduite par pa peut ne pas respecter la concordance des temps et être au temps morphologique présent. C'est vérifié à Groix (Ternes 1970:322), ainsi qu'en Léon.


(3) /pəd-on iwaŋk, məwa premətet /
Pad-on yaouank, me 'oa prometet.
quand-suis jeune moi.était promis
'Quand j'étais jeune, j'étais fiancée.' Groix, Ternes (1970:322)


(4) /pəd-on bijãn, məmbez labure məŋgwalX /
Pad-on bihan, me mb'oa labouret mem gwalc'h.
quand-suis petit moi.avait travaillé mon.satiété
'Quand j'étais petite, j'ai travaillé mon content.' Groix, Ternes (1970:322)


(5) an den-ze ne efe ket boesoñ a-rôk ma on dimêt tea.
le homme-ci ne1 buvait pas alcool avant que suis marié à.lui
'Cet homme là ne buvait pas avant que je ne l'épouse.' Sein, Fagon & Riou (2015:'boesoñ')


(6) Pa vez kalm a-wechoù, n'oa ket neseser deomp tachadoù lakat al lien...
quand1 est calme à-fois ne1était pas nécessaire à.nous parfois mettre le voile
'Quand il faisait calme, parfois on n'avait pas à mettre la voile...' Léon (Plougerneau), Elégoët (1982:36)


L'exemple (6) illustre la situation structurale inverse où c'est la circonstancielle qui apporte la morphologie du passé alors que la matrice, elle aussi interprétée au passé, est réalisée avec une morphologie du présent.


(6) pe vɛn eo ebaz aʁ paʁk evez sklɛʁ o lagad Duault, Avezard-Roger (2004a:140)
quand étais dans le parc R est clair leur2 oeil
'Quand elles étaient aux champs, leurs yeux étaient clairs.'

Modes

conditionnelle

En (1), la conditionnelle semble introduire une proposition ... à l'indicatif.

(1) Ha c'hwi, ma flah bihan, ma 'ho pije gwelet an traou-ze,
et vous mon2 fille petit si '2PL COND.PASS vu le choses-,
e oa eet ar bleo diwar ho penn
R était allé le chevelure de votre3 tête
'Et vous, ma petite fille, si vous aviez vu ces choses-là, vous auriez perdu (tous) vos cheveux.'
Trégorrois, Gros (1984:23)


habituatif

Fave (1998:140) note une concordance sémantique entre matrice et enchâssée. En (x), le verbe de la matrice est marquée morphologiquement pour l'imparfait. Sémantiquement, il signifie 'avoir l'habitude de rester', mais l'habituatif n'a pas de marque en breton en dehors des verbes 'être' et 'avoir'. Dans l'enchâssée, cependant, le verbe 'avoir', qui lui, peut marquer l'habituatif, le doit. C'est d'autant plus remarquable que l'habituatif n'est pas sémantiquement présent sur ce verbe (il attendait jusqu'au moment d'obtenir X et non pas *il attendait jusqu'à l'habitude d'obtenir X/ obtenir X d'habitude).


(2) Ar marh a jome beteg m'e neveze.
le cheval R1 restait jusqu'à que avait.HAB.Imparfait
'Le cheval attendait jusqu'à obtenir ce qu'il voulait.'
'Littéralement: Le cheval attendait jusqu'à ce qu'il avait.' Léon, Fave (1998:140)


Terminologie

Le terme de 'concordance des temps' correspond en breton à kenglot an amzerioù.