Différences entre les versions de « Résomption du sujet »

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La résomption du sujet est une structure où un sujet dans son emplacement canonique est doublé par un pronom incorporé dans une préposition sémantiquement nulle. Cette construction n'est signalée qu'en Cornouailles. La résomption du sujet est restreinte à la présence de la négation syntaxique.
A travers les langues du monde, la [[résomptivité|résomption]] du sujet, c'est-à-dire le redoublement des marques du [[sujet]] par un pronom [[anaphorique]], n'est pas rare.  


En (1), en français familier, on voit le pronom féminin singulier ''elle'' reprendre anaphoriquement le [[DP|groupe nominal]] [[tête]] de [[relative]] ''une fin''.


  Trepos (2001:444)
 
  "A la forme négative, la troisième personne peut-être renforcée par la préposition conjuguée
  anezañ: lui, anezi: elle, anezo: eux, elles."


(1) ''Voila une '''fin''' qu''''elle''' me plait'' !


{| class="wikitable"
 
|(3)|| Ne  glev    netra '''anezañ'''.
En langue bretonne, plusieurs phénomènes différents impliquent des [[résomptifs]] du [[sujet]] :
|-
 
| || Neg entend.3SG rien    P.3SGM.
 
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=== la [[résomption prédicative équative]] ===
|||colspan="4" | 'Il n’entend rien.'|||| Trépos (2001:444)
|}




{| class="wikitable"
{| class="prettytable"
|(3)|| Ne    hello  ket sevel  ken  '''anezi'''.
|(1)|| '''Hemañ''' || a oa || || eur paotr fin || '''anezañ'''.
|-
|-
| || Neg pourra.3SG pas lever  plus P.3SGF
||| [[Les Démonstratifs|celui.ci]] || [[R]] [[COP|était]] || <font color=green>[</font color=green><sub>[[SC]]</sub> || [[un, ul, ur|un]] [[paotr|gars]] [[fin (Adj.)|fin]] || [[a|P]].[[pronom incorporé|lui]] <font color=green>]</font color=green>
|-
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|||colspan="4" | 'Elle ne pourra plus se lever.'|||| Trépos (2001:444)
||| colspan="15" | 'Celui-ci était malin.'
|-
||||||| colspan="15" | ''Léonard, (Cléder)'', [[Seite (1998)|Seite (1998]]:8)
|}
|}




{| class="wikitable"
{| class="prettytable"
|(3)|| Ne  rafent  ket  an    dra-se  '''anezo''', koulskoude!
|(2)|| Ur gwir || '''voreb''' || ar peragoù || hag || ar penaozioù || '''anezhi'''.
|-
|-
| || Neg feraient neg  la chose-là  P.3PL,    cependant!
||| [[un, ul, ur|un]] [[gwir|vrai]]<sup>[[1]]</sup> || [[moereb|tante]] || [[an, al, ar|le]] [[perak|pourquois]] || [[&|et]] || [[an, al, ar|le]] [[penaos|comment]].[[-ioù (PL.)|s]] || [[a|P]].[[pronom incorporé|elle]]
|-
|-
|||colspan="4" | 'Ils ne feraient tout de même pas celà!'
||| colspan="15" | 'C'était une vraie miss comment pourquoi.'
|-
|-
||||||||||| Trépos (2001:444)
||||||| colspan="15" | [[Menard & Kadored (2001)|Menard & Kadored (2001]]:'penaos')
|}
|}




=== à ne pas confondre ===
=== la [[résomption du sujet 'à la Cornouaillaise']] ===


La résomption du sujet à la cornouaillaise doit être contrastée avec des constructions du faux sujet qui peuvent aussi utiliser la préposition 'eus'. Ci-dessous, la phrase est négative et le syntagme nominal préverbal lie la préposition 'eus' qui porte ses traits de genre et de nombre 3. Cependant, ici, la préposition 'eus', si on rétablissait son argument à se droite, ne disparaitrait pas (''eur veskennad '''eus''' ar bannah gwin-ze''). 


 
{| class="prettytable"
{| class="wikitable"
|(3)|| araok || || teuio || '''honnezh''' || d'ar || gêr || anezh'''i'''
| (4) || '''[Ar bannah gwin-ze]<sub>3SGM</sub>''' || na oa ket || eur veskennad || '''anezañ<sub>.3SGM</sub>'''
|-
||| [[a-raok|avant]] || [[R]]<sup>[[4]]</sup> || [[dont|viendra]] || [[DEM|celle.là]] || [[da|à]] [[an, al, ar|le]] || <sup>[[1]]</sup>[[kêr|maison]] || [[a|P]].[[pronom incorporé|elle]]
|-
|-
| || Det verre vin-là || NEG-R était NEG || Det dé.à.coudre-contenu ||P.3SGM
||| colspan="15" | 'avant qu'elle ne retourne à la maison'
|-
|-
| ||colspan="4" | 'cette goutte de vin-là (ce verre de vin-là), il n'y en avait pas plein un dé à coudre.'
||||||| colspan="15" | ''Cornouaillais, (Douarnenez)'', [[Timm (1995)|Timm (1995]]:21)  
|-
|  ||||||||||||''trégorrois'',|| Gros (1984:14)
|}
|}


== Bibliographie ==
== Syntaxe ==
 
L'ensemble morphologique [[préposition support]]-[[pronom incorporé]], contrairement à un vrai sujet, n'est pas licite à l'initiale de phrase. Selon [[Timm (1995)|Timm (1995]];26), ce sont des [[anaphores]] du sujet mises en [[apposition]] sans effet de [[focus]].


* Blanchard, N. 2004. ‘L’utilisation pédagogique des textes du concours ‘Ar Falz’’, ''La Bretagne Linguistique'' 13, numéro spécial Dialectologie et Géolinguistique, CRBC : UBO, Brest, 13-30.


* Trépos, P. 2001 [1968, 1980, 1996], ''Grammaire bretonne'', 1968 édition Simon, Rennes.- 1980 édition Ouest France, Rennes; 1996, 2001 édition Brud Nevez, Brest.
[[Category:fiches|Categories]]

Version actuelle datée du 30 août 2023 à 07:06

A travers les langues du monde, la résomption du sujet, c'est-à-dire le redoublement des marques du sujet par un pronom anaphorique, n'est pas rare.

En (1), en français familier, on voit le pronom féminin singulier elle reprendre anaphoriquement le groupe nominal tête de relative une fin.


(1) Voila une fin qu'elle me plait !


En langue bretonne, plusieurs phénomènes différents impliquent des résomptifs du sujet :


la résomption prédicative équative

(1) Hemañ a oa eur paotr fin anezañ.
celui.ci R était [SC un gars fin P.lui ]
'Celui-ci était malin.'
Léonard, (Cléder), Seite (1998:8)


(2) Ur gwir voreb ar peragoù hag ar penaozioù anezhi.
un vrai1 tante le pourquois et le comment.s P.elle
'C'était une vraie miss comment pourquoi.'
Menard & Kadored (2001:'penaos')


la résomption du sujet 'à la Cornouaillaise'

(3) araok teuio honnezh d'ar gêr anezhi
avant R4 viendra celle.là à le 1maison P.elle
'avant qu'elle ne retourne à la maison'
Cornouaillais, (Douarnenez), Timm (1995:21)

Syntaxe

L'ensemble morphologique préposition support-pronom incorporé, contrairement à un vrai sujet, n'est pas licite à l'initiale de phrase. Selon Timm (1995;26), ce sont des anaphores du sujet mises en apposition sans effet de focus.