Krial

De Arbres

Le verbe krial 'héler, appeler' est un verbe déclaratif. Il peut être intransitif (inergatif), ou comme en (1), transitif.


(1) Ma ne vijes ket deut da grïal ahanon, ne oan ket savet c'hoazh.
si4 ne1 serais pas ven.u pour1 crier P.moi ne1 étais pas lev.é encore
'Si tu n'étais pas venu m'appeler, je ne serais pas encore levé.'
Trégorrois, Gros (1970:28)


Morphologie

variation et répartition dialectale

La carte 275 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de 'pleurer'. Leñvañ est globalement une forme de l'Ouest du domaine parlant, et gouelañ du centre et de l'Est. Les formes garmat, krial et gwial sont plutôt associées à des pleurs d'enfants (avec des cris). La variation est aussi microlectale. A Plouhinec fin XXe, le verbe leñvañ est associé aux capistes, le verbe krial aux habitants de Plouhinec, et yudal aux bigoudens (NALBB, carte 005).

En (2), Eugène Chalm, originaire de Primelin dans le Cap, traduit krial par crier, et non pas pleurer. Jade (c.p. 05/2013) considère, lui, que "dans le Cap, 'crié' se dit plutôt chouet".


(2) Kalz o deus kriet diwar o aon.
beaucoup 3PL a crié de leur2 peur
'Beaucoup ont crié de peur.'
Standard, Chalm (2008:R.1.2.3)


La carte 207 de l'ALBB documente la traduction de appeler, (j'ai) appelé). On relève quelques occurrences de krial. L'ALBB trouve aussi huchal en vannetais et hopal, ainsi que les formes de galvout, galver, gervel sur la plupart du domaine parlant.

dérivation

Le préfixe di- obtient dikrial 'critiquer' de façon semblable au français décrier.


(3) Gav ket nen aes boût dikriet.
ne1 trouve pas on facile être .cri.é
'On n'aime pas être critiqué.'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:30)

Syntaxe

structure argumentale

Le verbe krial est un verbe inergatif que Gros (1984:328) cite dans les verbes sélectionnant l'auxiliaire 'avoir'.

Horizons comparatifs

Le verbe krial est emprunté au français, mais le développement d'un usage transitif est propre au breton.