Différences entre les versions de « Les appositions »

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== Terminologie ==
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[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:588) utilise pour les appositives le terme de 'relatives juxtaposées'.
[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§588) utilise pour les appositives le terme de 'relatives juxtaposées'.
 
[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§589) utilise le terme de 'structure relative participiale' pour les appositives dont le prédicat est un [[participe]].  




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Version du 5 août 2014 à 12:23

L'apposition est une notion plus descriptive que formelle. On parle d'apposition quand de deux structures juxtaposées, l'une, appelée l'appositive, définit ou modifie l'autre, appelée l'ancre.

Les appositives peuvent être de deux types sémantiques: restrictives ou non-restrictives.


Appositives non-restrictives

L'apposition nominale typique est ainsi du type: Yann, ma mignon, 'Yann, mon ami', où l'appositive ma mignon modifie de façon non-restrictive l'ancre Yann. En (1), l'adverbe amañ, 'ici', est l'ancre modifiée par l'apposition adverbiale keit-all de façon non-restrictive.


(1) Mar don harluet amañ, keit all, gant kalzig eus ma c'henvroiz...
si suis exilé ici si.loin autre avec beaucoup.DIM de mon com.patri.otes Standard, Drezen (1990:30)
'Si je suis exilé ici, si loin, avec beaucoup de mes compatriotes...'


Appositives restrictives

L'apposition peut aussi être utilisée en breton avec une sémantique restrictive (de type 'un bébé aux joues roses').

Morphologie

On note des structures appositives dont le détachement est marqué par une pause prosodique, parfois signalée à l'écrit par une virgule.


(6) [ Ur mell paotr]x, [ diskoaz ledan dezhx ].
un grand gars 2.épaule large à.lui
'Un sacré gaillard aux épaules larges.' Le Scorff, Ar Borgn (2011:76)

syntaxe

Dans ces structures n'apparaît aucun complémenteur. L'ordre des mots est fixe: le groupe nominal qui est modifié, l'ancre, précède directement la petite proposition qui commence par le prédicat suivi directement par son sujet.


(1) [DP ancre [SC prédicat sujet ] ]


L'ancre co-réfère obligatoirement avec un ou plusieurs pronoms dans l'appositive. Ce pronom peut apparaître dans le prédicat comme dans le sujet de la petite proposition.


(2) Neuze e oa eun dudi gweled niver [DP ar merhed [SC ganto c'hoaz o hoefou uhel ] ].
alors R était un plaisir voir nombre le femmes avec.eux encore leur coiffes haut
'C'était alors un plaisir de voir le nombre de femmes qui portaient encore la haute coiffe.'
Léonard, Seite (1998:78)


(3) [ eur mell gwezenn ]x [ glas-kaol hex deliou ]
un grand arbre vert-chou son feuilles
'Un grand arbre aux feuilles vert-chou' Léonard (Cléder), Seite (1998:44)


(4) [ [Peziou daoulagad]x dezox] o selled ouzin-me.
morceaux 2.œil à.eux à regarder à.moi-moi
'me regardant avec de grands yeux' Trégorrois, Gros (1970:154)

forme réduite

Sur le patron sémantique de l'appositive attributive Y, /X à Y/, on obtient une forme réduite en Y /son X/. Le possesseur ancre, qui coréfère avec l'argument d'une préposition attributive da (paotred, blev melen dezho) coréfère dans une forme réduite avec le le déterminant possessif du possédé (paotred o blev melen).

La pause prosodique ne semble plus possible dans cette structure réduite.


(1) E sujidi nemeto a oa ar mul Alejandro ha [ [ daou gi-bleizx ] [ox mouezhioù braouac’hus ] ].
son sujets seulement.eux R était le mule Alejandro et deux1 chien-loup leur voix terrif.iant
'Ses seuls sujets étaient la mule Alejandro et deux chiens-loups aux aboiements terrifiants.'
Standard, Drezen (1990:49)


On note alors parfois une disparition de l'article défini en tête de l'ancre, ce qui est réminiscent de la structure d'état construit.


(5) Sellout a reas kurius ouzh [ paotrx [ ex sae wenn ] ].
regarder R fit curieux à gars son robe1 blanc
'Il regarda, curieux, l'homme en robe blanche.' Standard, Drezen (1990:29)

Terminologie

Favereau (1997:§588) utilise pour les appositives le terme de 'relatives juxtaposées'.

Favereau (1997:§589) utilise le terme de 'structure relative participiale' pour les appositives dont le prédicat est un participe.