Pelec'h

De Arbres
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Pelec'h, littéralement 'quel-lieu', est l'interrogatif de lieu statique et dynamique en breton standard et en KLT.


(1) Pelec'h emaoc'h bet ?
êtes allé
'Où êtes-vous allé ?'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:35)


Il a aussi une lecture non-interrogative d'indéfini.


(2) Ingal eo peleh beza paour.
égal est être pauvre
'Peu importe où être pauvre.'
Trégorrois, Gros (1989:'ingal')


Phonologie

variation dialectale

La variation dialectale de la réalisation de l'interrogatif de lieu est documentée dans la carte 423 de l'ALBB pour la traduction de 'Où (est-il)?', et dans la carte 014 de Le Dû (2001), par une traduction de Où?.

accentuation

En breton standard et généralement, l'interrogatif pelec'h en isolation est accentué sur sa dernière syllabe (Hemon (1975c:§273). C'est le cas de tous les composés en pe- (Kervella 1995:§70).


Morphologie

composition

Pelec'h est constitué du préfixe interrogatif pe- suivi du nom lec'h 'lieu'.


répartition dialectale

La forme dans tout le vannetais est 'ba men? de ven? emen?.


(2) E men ma éan ?
est lui
'Où est-il ?'
Vannetais, chanson Le marquis de Pontcallec (Le Mercier d'Erm 1926:69)


Syntaxe

(e) pelec'h

Le même locuteur peut utiliser pelec'h et e pelec'h.


(1) Peleh eo chomet al lostenn-ze adarre ?
est rest.é le trainard- encore
'Où est encore resté ce trainard-là ?'
Trégorrois, Gros (1984:483)


(2) E peleh e vez prenet an traou-ze ?
en R est achet.é le choses-
'Où sont achetées (où achète-t-on) ces choses-là ?'
Trégorrois, Gros (1970:32)

intensifieur

L'interrogatif pelec'h peut être suivi de bennak (Kervella 1995:§476).

Plusieurs intensifieurs nominaux venant des noms tabous peuvent aussi suivre pelec'h.


(1) Peleh ar béd e-neus klenket ma binviou ?
le monde R.3SGM a rang.é mon2 outil.s
'Où diable a-t-il rangé mes outils ?'
Trégorrois, Gros (1984:49)


(4) N'ouzon ket da beleh ar foeltr ez eo bet eet.
ne sais pas à1 le foudre R+C est été all.é
'Je ne sais où diable il est allé.'
Trégorrois, Gros (1984:319)

Sémantique

Pelec'h, en standard, marque la provenance, la location ou la destination.


variation dialectale

En vannetais, l'interrogation de lieu distingue la provenance de la destination, en utilisant respectivement peban et emen.


(1) ... hag a c'houlenn gete a beban int ha d'e men eh aont.
et R demande avec.eux de1 sont et à1 R+C vont
'Et il leur demande d'où ils sont et où ils vont.'
Vannetais, Herrieu (1994:235)


Horizons comparatifs

En français familier, le mot interrogatif de lieu est , qui a développé d'autres lectures. Ces lectures ne sont pas relevées en breton.


(1) D'où tu viens pas ?!

(2) D'où tu connais plus ma mère ?!

(3) D'où je me suis inscrite frauduleusement ?!


Le d'où semble juste marquer une désapprobation outragée de la part du locuteur, ou une marque purement exclamative. Cet élément d'où peut apparaître en fin de la phrase uniquement sous son sens canonique (cf. Tu viens pas d'où?), montrant qu'il s'agit d'éléments syntaxiquement distincts.