Différences entre les versions de « Possession »

De Arbres
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== Terminologie ==
== Terminologie ==


[[Kervella (1947)]] utilise ''perc'hennañ''.
[[Kervella (1947)]] utilise ''perc'hennañ''. [[Gourmelon (2014)]] utilise ''perc'henniezh''.
 


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 7 septembre 2016 à 16:07

La possession est une relation entre deux entités, animées ou non. Le possesseur est le rôle thématique qui marque la possession d'une entité.

La langue bretonne distingue grammaticalement les rôles sémantiques de la possession, de l'attribution (da1 Vona) et de l'accompagnement (gant Mona).


En breton, le rôle de possesseur est assumé par:

Les prépositions dénotant la possession sont: e-kerzh, e-dalc'h.


Syntaxe

la possession inaliénable

Dans le cas des expressions de possession inaliénable, comme avec les parties du corps, on note des comportements grammaticaux non-canoniques. En (1), l'expression pour 'donner le sein' n'utilise pas d'article. L'expression 'fermer la bouche' pour 'se taire' prend un article indéfini bien qu'il soit peu plausible que l'enfant ait plus d'une bouche.


(1) Kaer em-oa rei ø bronn dezi, ne zerre ket eur genou.
beau R.1SG-avait donner sein à.elle ne1 fermait pas un bouche.
'J'avais beau lui donner le sein, elle ne fermait pas la bouche.'
Trégorrois, Gros (1989:'bronn')


En (2), c'est le déterminant possessif qui est utilisé (et non pas l'article défini comme en français standard).


(2) Yann e-neus trohet e viz.
Yann R.3SGM-a coupé son doigt
'Yann s'est coupé le doigt (* son doigt).' Trégorrois, Gros (1989:'biz')


(3) Ma vije laosket o brid ganto war o moue.
si serait laissé leur bride avec.eux sur leur crinière
'Si on leur laissait la bride sur la crinière (le cou).' Trégorrois, Gros (1970b: 'brid')


(4) E ma goûg ha rac’h 'm eus bet unan. O ! Na droug !
dans mon2 gorge et tout 1SG a eu un Oh que mal
'J’en ai eu aussi un [furoncle] à la gorge. Oh ! Comme ça fait mal!' Haut-vannetais (JMh), Louis (2015:218)


Le possessif n'apparaît pas dans l'argument du verbe kaout de possession.


(1) Pipi e-neus eur gorzaillenn êz.
Pipi R-a un gosier1 facile
'Pierre a un gosier facile (complaisant, se dit d’un ivrogne).'
Trégorrois, Gros (1989: 'êz’)

variation dialectale

Les dialectes varient dans leurs stratégies pour exprimer la possession. La plupart des dialectes utilisent le verbe kaout, mais Ternes (1970:300) relève à Groix le verbe / bijew /.


(1) bijeẃ əndra:-zaj
moi possède le chose-ci
'Je possède cela.' Groix, Ternes (1970:300)


Sémantique

La possession, amenée par le verbe kaout/endevout, est une relation d'une relative permanence par rapport à l'attribution ou à l'accompagnement, ce dernier étant caractérisé par la non-permanence. L'opposition verbale kaout/bezañ gant dépasse la notion de possession puisqu'on la retrouve sur le thème des maladies.


(2) Ar berranal a zo get Yann. / Yann en deus berranal.
le court-souffle R est avec Yann Yann 3SGM a court-souffle
'Yann est essouflé (d’avoir fait un effort physique important).'/
'Yann souffre d’un problème respiratoire.' Haut-vannetais, Louis (2015:113)


Horizons comparatifs

(1) Leila a de longues mains de pianiste.

Ils ont un château en Espagne.
Ma porte compte sept gonds.
Ma porte a sept gonds.
La chambre de Jeanne est jaune.


Terminologie

Kervella (1947) utilise perc'hennañ. Gourmelon (2014) utilise perc'henniezh.

Bibliographie

breton

  • Kersulec, P-Y. 2008. 'Doare ar perc'hennañ er c'hentañ gour lies e plasoù zo e Kernev-Izel, Kernev-Uhel, Gwened-Izel ha Gwened-Uhel (klokadennoù hag evezhiadennoù war eostad an ALBB)', Hor Yezh 255.


théorie

  • Guéron, Jacqueline. 2005. 'Inalienable Possession', Martin Everaert And Henk Van Riemsdijk (éds.), The Blackwell companion to Syntax, Blackwell Publishing, vol II, chap.35.