-ard, -er

De Arbres
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Le suffixe -ard, emprunté au français, forme des adjectifs. Cet adjectif est ensuite nominalisable avec une dérivation zéro.


(1) Ar hizier a deu amañ war-dro a zo gouezarded.
le 5chat.s R vient ici autour R1 est sauvage.sfx.s
'Les chats qui viennent ici tout autour sont des animaux sauvages.'
Trégorrois, Gros (1984:357)


Morphologie

composition

La base peut être adjectivale.


(2) Harpet war barlenn ar prenestr, tennañ a ra hir ar c'hrennard war e anal.
appuyé sur1 rebord le fenêtre tirer R fait long le 5adolescent sur son1 haleine
'Appuyé sur le rebord de la fenêtre, l'adolescent respire profondément.
Standard, Drezen (1990:14)


Goyat (2012:321) donne /ɡla:z/ glaz, 'vert' > /'ɡla:zard/, ['ɡla:zər], glazard, 'lézard'.


La base peut être nominale.


(3) 'M-eus aon ez out mañchard !
je.crois R es manche.sfx
'Je crois bien que tu es gaucher !'
Trégorrois, Gros (1984:357)


nombre

Les noms en -ard prennent un pluriel en -ed.


genre

Le féminin des noms en -ard peut être -ardenn ou -ardez.


variation dialectale -ard vs. -er

Le Roux (1915:82) note une concurrence entre les suffixes -er et -ard dans 'grognard', skragnard (Jaffrennou 1914) et skragner (La Vill.).

Il pourrait plutôt s'agir d'une variation dialectale comme dans le nom standard glazard 'lézard', localement réalisé glazer. Les deux formes glazard et glazer se trouvent aussi parfois dans la même variété dialectale, comme à Plozevet /'ɡla:zard/, ['ɡla:zər], glazard, 'lézard' (Goyat 2012:321).


(4) Stramwelet 'meus ur glazer.
quasi1.v.u 1SG.a un lézard
'J'ai entr'aperçu un lézard.'
Cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:VI)

Sémantique

Gros (1984:356) considère que les noms en -ard marquent un défaut physique. Ce n'est manifestement pas le cas dans tous les exemples. La lecture dépréciative peut être obtenue par le passage adjectival obtenu par -ard.


Diachronie

Le suffixe -ard est un emprunt au suffixe français -ard, qui a le même impact dépréciatif (Deshayes 2003:40).

D'autres emprunts peuvent converger sur -ard. Pour le haut-vannetais du XXIe, Delanoy (2010) donne goujard 'gamin', emprunt roman qu'il rapproche du français goujat.


Bibliographie