Différences entre les versions de « -antez, -entez »
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|(1)|| Douarneneziz ||o deus anv da || vezañ distag-meurbet|| o c'halon ||ouzh ar baour'''entez'''.||||''Standard'', [[Drezen (1932)|Drezen (1932]]:14) | |(1)|| Douarneneziz ||o deus anv da || vezañ distag-meurbet|| o c'halon ||ouzh ar baour'''entez'''.||||''Standard'', [[Drezen (1932)|Drezen (1932]]:14) | ||
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| || douarnen[[-iz (PL.)|istes]] || 3PL [[kaout|a]] nom [[da|de]]<sup>[[1]]</sup>|| [[bezañ|être]] [[di-|dé]].attaché-[[meurbet|très]]|| [[POSS|leur]]<sup>[[2]]</sup> coeur || [[ouzh|de]] [[art|le]]<sup>[[1]]</sup> pauvr[[-entez|eté]] | | || douarnen[[-iz (PL.)|istes]] || 3PL [[kaout|a]] nom [[da|de]]<sup>[[1]]</sup>|| [[bezañ|être]] [[di-|dé]].attaché-[[meurbet|très]]|| [[POSS|leur]]<sup>[[2]]</sup> [[kalon|coeur]] || [[ouzh|de]] [[art|le]]<sup>[[1]]</sup> pauvr[[-entez|eté]] | ||
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|||colspan="4" | 'Les douarnenistes sont réputés prodigues.' | |||colspan="4" | 'Les douarnenistes sont réputés prodigues.' |
Version du 28 janvier 2019 à 12:27
Le suffixe -entez, ou -antez, forme des noms abstraits.
(1) | Douarneneziz | o deus anv da | vezañ distag-meurbet | o c'halon | ouzh ar baourentez. | Standard, Drezen (1932:14) | |
douarnenistes | 3PL a nom de1 | être dé.attaché-très | leur2 coeur | de le1 pauvreté | |||
'Les douarnenistes sont réputés prodigues.' |
Trépos (2001:76) donne braventez 'beauté', garventez 'rudesse', follentez 'folie'.
Goyat (2012:322) donne /fa'lente/, fallentez 'mauvaiseté', /ʒys'tente/, justentez 'justesse', /kọ'zɛ nte/, kozentez 'vieillesse', /ledã'nente/, ledanentez 'largeur'.
Helias 1986:13) donne paourentez 'pauvreté' sur l'adjectif paour 'pauvre'.
Morphologie
base
La base est la plupart du temps adjectivale, mais peut aussi être verbale (/ka'rãnte/, karantez, 'amour', Goyat 2012:322).
dérivation
Selon Le Bayon (1878:14), les finales en -an̄té dénotent un état extrême et sont dérivées de la forme du superlatif de l'adjectif. Il donne gullan̄té, 'amélioration'.
Cependant, il donne aussi fallan̄té, 'perversité' (qui n'est pas réalisé en *gwashantez).
genre
Selon Le Bayon (1878:14), les finales en -an̄té sont de genre incertain. Il donne les masculins pillan̄té 'abondance', largan̄té 'générosité', et les féminins peuran̄té 'pauvreté' et karan̄té 'amour'.
variation dialectale et allomorphes
-ante
Trépos (2001:75, 76) signale une forme vannetaise qu'il orthographie ante ou -anté.
-enti, -anti
Favereau (1997:§161) considère que -enti et -anti sont des allomorphes cornouaillaise et vannetaise de -entez. Il donne comme dérivations équivalentes:
- ar baourentez, 'la pauvreté', le trégorrois ar brawentez, 'la gentillesse', berrentez, 'gêne', bras(s)entez, 'grandeur', follentez, 'folie', furentez, 'sagesse'
et
- mezhventi, 'alcoolisme'
Il donne les paires:
- skuizhentez et le cornouaillais skuishenti, 'fatigue'
- kozhentez, et le cornouaillais koshenti, 'ancienneté'
Répartition dialectale
-entez vs. -euri
Le suffixe -antez, -entez est concurrencé localement par d'autres suffixes formant des noms abstraits. Le Gall (1957) donne ainsi à l'Hôpital-Camfrout, avec le suffixe -euri, braveuri, 'beauté'. Il signale que la forme braventez "des dictionnaires" y est inutilisée.
-entez vs. autres suffixes
On trouve en breton le suffixe emprunté -entez en concurrence avec les suffixes -der, -ter, -ded, -idigezh et -erezh.
(3) | traduction | dérivé en -entez | forme concurrente | |||
'antiquité' | kozente | kozder (Vallée) | ||||
'avarice' | pizente | pizder (LeGon.) | ||||
'indifférence' | divanierente | dizeblanter (Vall.) | ||||
'impureté' | diburente | dic'hlanded (Le Gon.) | ||||
'inaliénabilité' | diwerzablente | diwerzidigez ou diroïdigez (Le Gon.) | ||||
'hérédité' | herente | hererez (Vallée) | ||||
propositions de corrections de Jaffrennou (1914) par Le Roux (1915:82) |
Diachronie
Irslinger (2014:97) considère que ‑entez dérive du vieux breton -ant (Fleuriot 1964:348), suivi de -ez, au genre hésitant, qui dérive d'une racine en *‑iio̯ /ā‑.
Le suffixe -entez a été emprunté au français à différente époques successives. Le prescriptiviste celtisant Le Roux (1915:82) accepte ainsi 'relâchement' laoskente, qui remonte au moyen breton, mais rejette avec virulence les formations diburente, diwerzablente proposées par Jaffrennou (1914).