Différences entre les versions de « Structure prédicative équative »

De Arbres
Ligne 94 : Ligne 94 :
| ||colspan="4" | 'La langue qu'un homme parle est un monde dans lequel il vit et agit...'
| ||colspan="4" | 'La langue qu'un homme parle est un monde dans lequel il vit et agit...'
|-
|-
| ||||||||colspan="4" | ''breton Cornouaillais (bigouden)'', [[Helias (2002)|Helias (2002:II,117)]], cité dans [[Rezac (2009)]].
| ||||||||colspan="4" | ''Cornouaillais (bigouden)'', [[Helias (2002)|Helias (2002]]:II,117), cité dans [[Rezac (2009)]].
|}
|}



Version du 7 juin 2013 à 13:51

Une source considérable de résomption du sujet, en breton, est la résomption prédicative équative.

En (1), au sujet masculin singulier hemañ est associée la propriété d'être eur paotr fin. Dans la petite proposition qui contient le prédicat eur paotr fin, un pronom résomptif du sujet, masculin singulier, apparaît incorporé dans une préposition sémantiquement vide. La relation de coréférence est signalée par une coïndexation par l'indice x.


(1) Hemañx a oa [SC eur paotr fin anezañx].
celui.ci R était le gars fin P.lui
'Celui-ci était malin.' Léon, (Cléder) Seite (1998:8)


Sémantique

Cette construction est reconnaissable par sa sémantique très ciblée: elle associe toujours une propriété à une entité. La copule eo, a zo y est d'ailleurs surreprésentée.


(2) [DP Eur houblad euz an oll loened]z a zo anezoz.
le couple de le tous animaux R est P.eux
'Ils sont un couple de tous les animaux (chaque animal).' Léon, (Cléder), Fave (1998:136)

Propriétés syntaxiques

Contrairement à la résomption à la Cornouaillaise, les résomptifs ne sont pas restreints en personne dans la résomption prédicative équative.


(3) Nix, Breur Arzhur, a zo da vezañ [SC menec’h ac’hanompx ]
nous Frère Arthur R est pour être moines P.nous
'Nous, frère Arthur, sommes destinés à être moines.' Standard, Drezen (1990:53)


Le résomptif en an tamm anezhañ

L'élément résomptif peut être un pronom faible incorporé dans une préposition support (eus/a), mais aussi un DP anaphorique contenant ce pronom faible incorporé.


(1) - "Mab va breur-kaer eo," emeziz [SC sec'h a-walc'h [DP an tamm anezhi ]z ]...
fils mon beau-frère est dit-elle sèche assez le morceau P.elle
'C'est le fils de mon beau-frère, dit-elle assez sèchement.' (litt: sèche assez le morceau de elle)
Standard, Ar Barzhig (1976:44)


(2) ar blenier, [SC lorc'hus ha reut a-walc'h an tamm anezh].
le conducteur orgueilleux et raide assez le morceau P.lui
'le conducteur, fier et raide'.
Trégorrois (Kaouenneg)/Standard, ar Barzhig (1976:57)


Quelques relevés

(4) Ne oan ket gant ma c'hentañ treizhadenn, hogen argadet e voe [SC an douaradez ac'hanon].
ne étais.1SG pas avec mon première traversée, mais frappé R fut le terrienne P.moi
gant ar santad ken iskis-se, hini ar beajour taolet trumm en ur bed dianav.
avec le senti tant étrange- celui le voyageur jeté soudain dans le monde inconnu
'Je n'en étais pas à ma première traversée, loin de là, mais la terrienne que je suis fut frappée d'un sentiment si étrange, celui d'un voyageur projeté dans un monde inconnu.'
(Beyer 2009:36)


(5) Ar yez ma ra ganti un den a zo [SC anezi eur bed ma vev ha ma striv ennañ ]...
le langue que fait avec.3SGF un homme R est P.elle un monde que vit et agit dans.lui
'La langue qu'un homme parle est un monde dans lequel il vit et agit...'
Cornouaillais (bigouden), Helias (2002:II,117), cité dans Rezac (2009).


(5) Krugell gavr-Iniz a zo anezhi [SC ur run douar].
tumulus gavr-iniz R est P.elle un colline terre
'Le Tumulus de Gavrinis est une colline de terre.' Drezen (1932:55), cité dans Le Gléau (1973:18).


  • Eñ a oa anezhañ ur penn yen.
Standard, Drezen (1990:38)
  • El Monte a oa anezhañ, war an uhel, da wini ha da verjezoù alamandezenned an domani, ur gouelec’h kromm dizolo.
Standard, Drezen (1990:25)
  • Ar maouezed, Kouarintin, e-giz ar bleunioù o livioù koant, a zo anezho, e melezour ar bed-mañ, un damskeud eus kened an Aotrou Doue.
Standard, Drezen (1990:56)

Diachronie et verbe 'avoir'

On trouve en 1790 des emplois de cette sorte de résomption avec le verbe 'avoir', lui-même formé sur le verbe 'être'.


(5) Hor c'here n'en deus anezhañ nag erv nag ant.
notre cordonnier ne 3SGM a P.lui ni planche.de.terre ni sillon
'Notre cordonnier n'a aucun bien.' MG.:143, cité dans Le Gléau (1973:17).