Subordonnées complétives
Une subordonnée complétive est une proposition sélectionnée comme argument d'un verbe d'une autre proposition.
En (1), la complétive e vijes lazhet est sélectionnée comme sujet de la copule équative eo.
(1) | Ar muiañ aon | am-oa eo | [ | e vijes lahet ]. | ||
le plus peur | R.1SG-avait est | R serais tué | ||||
'La plus grande peur que j'avais (ce que je craignais le plus) c'est que tu sois tué.' | Trégorrois, Gros (1984:126) |
En (2), la complétive petra oc'h oc'h ober est sélectionnée comme argument objet du verbe transitif gouzout, 'savoir'.
(2) | Gouvezit ervad | [ | petra oh | oh ober ]. | ||
sachez bien | quoi êtes | à faire | ||||
'Sachez bien (réfléchissez bien à) ce que vous êtes en train de faire.' | Trégorrois, Gros (1984:234) |
Syntaxe
Par définition, les propositions complétives ne sont pas optionnelles (sauf à être remplacées par un pronom vide). Ce ne sont jamais non plus des phrases matrices puisqu'elles sont sélectionnées par un verbe de la matrice.
ordre des mots
Favereau (1997:§572) note que les complétives sont des subordonnées qui ne peuvent pas précéder leur matrice. Elles sont interdites de focalisation par mouvement à l'initiale de phrase.
complémenteurs
Les complémenteurs déclaratifs qui peuvent introduire une complétive sont :
- - le complémenteur vide suivi du rannig 'e.
- - le complémenteur la(r)
- - le complémenteur déclaratif penaos
complétives infinitives
Favereau (1997:§596) relève la possibilité de complétives infinitives (Laret 'n'eus din goulenn, 'Il m'a dit de demander').
mouvement wh interne
Certaines complétives ont un ordre V2: celes qui ont été dérivées avec un mouvement interrogatif.
(2) | Me n'ouzon ket | [ | dam 'betra | oa an dra-se | ]. | |
moi ne'sais pas | à.cause quoi | était le chose-ci | ||||
'Moi je ne sais pas à cause de quoi.' | Le Juch, Hor Yezh (1983:13) |
Bibliographie
- Favereau, F. 1997. Grammaire du breton contemporain. Morlaix: Skol Vreizh, §592-602.