Voyelles épenthétiques

De Arbres

Dans la langue, une voyelle est parfois présente pour des raisons uniquement phonologiques, comme par exemple pour régulariser une accentuation.


Certains mots sont accentués, de façon irrégulière pour le KLT, sur la dernière syllabe. Lorsque cette syllabe est encombrée en coda de plusieurs consonnes, une voyelle épenthétique peut intervenir pour resyllabifier l'ensemble et fournir une syllabe inaccentuée en toute fin. L'accentuation est ainsi régularisée sur la pénultième.

 Falc'hun (1950c:78):
 " Après l'accent, les groupes lc'h, rc'h et même rk sont souvent dissociés par une voyelle épenthétique : (awālaH), awalc'h, « assez » ; (êraH), erc'h, « neige » ; (var lêraH), war lerc'h, « derrière » ; (kêraH), kerc'h, « avoine » ; (ar būruG), ar bourk, « le bourg » ; (ar pārèG), ar park, « le champ ». Dans ce cas, la voyelle accentuée devant l ou r intervocalique devient longue au Bourg-Blanc, alors qu'elle est brève devant le groupe consonantique. L'ALBB a parfois noté cette voyelle épenthétique, et même l'allongement de la voyelle accentuée : cf. (burok), « bourg » (carte 038, point 3) ; (fâlèĉ), « faux », et (falès), « faucille » (carte 193 et carte 194, point 54) ; (kèlaĉ), « cercle » (carte 370, p. 49). On relève de nombreuses notations analogues chez Sommerfelt (§ 119, 120).
 Le groupe lz peut être dissocié de la même façon : un texte cornouaillais présente, dans le même vers, kals, « beaucoup », et sa variante kallez (O. 383 bis). Cette variante s'entend aussi dans un disque enregistré à domicile chez un chanteur populaire (Doc. de la MFMBB)."