Maeron, maeronez
Le nom maeron, maeronez 'marraine' est compté par Izard (1965) dans le système des noms de parenté.
(1) | Jañn, | honnez | a | oa | maeronez | din. | |||||||||||||
Jañn | celle.là | R | était | marraine | à.moi | ||||||||||||||
'Jañn, elle était ma marraine.' | |||||||||||||||||||
Trégorrois, Gros (1984:137) |
Morphologie
variation et répartition dialectale
La carte 454 de l'ALBB montre une distribution de maeron 'marraine' sur toute l'aire parlante. On voit que la finale en -ez n'est pas utilisée partout. On relève des formes mamm-paeron, littéralement "mère-marraine" de façon sporadique.
Dans l'ALBB, on voit que dans le vannetais, l'emprunt maren au français marraine est bien installé. C'est aussi la forme relevée à Sein par Fagon & Riou (2015).
composition
La racine romane en /mɛr/ 'mère' a reçu un suffixe -on, comme le masculin en miroir paeron 'parrain' est bâti sur une racine en /pɛr/ 'père' et ce même suffixe -on.
Diachronie
Selon Deshayes (2003), màeron attesté dès 1499 avec mazron ou 1659 avec maëron 'marraine', est emprunté au latin matrona, matrone 'dame'. L'existence en breton d'une suffixation en -on suggère cependant une dérivation bretonne sur une racine romane /mɛr/. La racine romane /mɛr/ descend du latin mater. En ancien français, on relève aux environs de 1200 la forme orthographiée mere 'mère' (CNRTL).
Deshayes (2003) note que le gallois màerones 'laitière' n'est pas apparenté.