Mañ
Le nom mañ dénote un 'baiser'. Il a eu une connotation enfantine mais semble s'être établi dans tout l'est du trégorrois.
Morphologie
variation et répartition dialectale
La variation dialectale de la traduction de '(un) baiser' est documentée dans la carte 531 de l'ALBB. Le nord de l'aire parlante utilise globalement pok, le cornouaillais et le nord vannetais bouch. Le vannetais utilise bok ou des variantes sur mignon, menon, minon. Le nom mañ, qui était signalé comme enfantin dans Ernault (1879-1880) et Vallée (1980), n'est relevée qu'à Pléguien (Plian) au début du XX°.
Les cartes 461 et 462 du NALBB répliquent ces données avec la traduction du nom baiser et son pluriel des baisers. Le nom mañ s'est répandu sur tout l'est du trégorrois. À Plougrescant en Tréguier, Le Dû (2012a) donne /mã/ mañ pour 'bécot', "surotut enfantin". Il donne aussi une forme /ɛ̃m/, pl. /ɛ̃mned/ "baiser qui claque, couic enfantin".
En concurrence, on relève toujours pok et bouch, ainsi que mignon, menon, minon en vannetais, plus une forme empruntée en beizad.
Diachronie
Vallée (1980:'baiser') cite la forme añ comme venant de la forme ancienne af, et le met en relation avec la forme enfantine mañ, ou en vannetais a. Il cite un dérivé en afadenn 'baiser'. Il donne ober a, ober añig comme enfantin.