Bastik !
L'interjection Bastik ! exprime la relativisation d'un fait ou d'une assertion 'Qu’importe ! Bref ! Basta !' ou la surprise 'Ah ça !, Mon Dieu ! Ciel ! Au fait !'.
(1) | Ur gaouenn ! | Bastik ! | Pebezh | korfad | aon ! | ||||||
un 1chouette | Mon Dieu ! | quel | corps.ée | peur | |||||||
'Une chouette ! Mon Dieu ! Ce qu'elle m'a effrayé !' | |||||||||||
Standard, Kervella (2001:41) |
Morphologie
composition
L'interjection Bastik ! est construite sur l'adjectif bast 'suffisant'. Le sens de relativisation s'ensuit.
- Bastik ! 'Qu’importe ! Bref ! Basta !', Cornillet (2020)
Sémantique
stupeur, réalisation
Biguet (2017:42) utilise Bastik ! pour traduire Ciel !, dans un contexte de peur stupéfaite.
(2) | An nor-dall ! | Bastik ! | Deomp | da | welet, | Milou ! | |||||||
le porte-aveugle | Ah ça ! | allons | pour1 | voir | Milou | ||||||||
'La porte d'entrée !! Ah ça ! Viens Milou ! Allons voir !...' | |||||||||||||
Standard, Kervella (2001:35) |
On le trouve manifestement dans un sens de surprise, de stupeur comme 'Mon Dieu !', ou après une réalisation 'Ah ça !'. Dans la traduction de An Here (2003:6), lorsque Tintin vient de dire que Milou est remuant, il s'exclame Bastik ! en comprenant que la laisse ne bouge plus, avant voir que Milou s'est détaché de sa laisse (Milou... Difreter... Bastik ! <regard> Milou !).
(3) | Met... | Met... | Bastik... | Petra | ' | virje ? | ||||||
mais | mais | Au fait ! | quoi | R1 | empêcherait | |||||||
'Mais ! Mais ! Au fait ! Pourquoi pas ?' | ||||||||||||
Standard, Kervella (2001:57) |
(4) | Bastik !, | Alc'hwez | ar | grizilhonoù ! | |||||||||
Sapristi ! | clef | le | menotte.s | ||||||||||
'Sapristi ! La clef des menottes !' (en les découvrant) | |||||||||||||
Standard, Kervella (2002b:4) |
(5) | Bastik ! | Setu | ar pezh | am eus | ezhomm ! | ||||||||
Sapristi ! | voici | ce.que | R.1SG a | besoin | |||||||||
'Sapristi ! Voilà mon affaire !' | |||||||||||||
Standard, Kervella (2002b:42) |
(6) | Eus | Shanghai ?... | Bastik ! | ||||||||||
de | Shangaï | Diable ! | |||||||||||
'De Shangaï ?... Diable !' | |||||||||||||
Standard, Kervella (2002:3) |
Diachronie
En français, on trouve l'interjection Baste ! dès 1534 dans Rabelais (CNRTL). C'est un emprunt à une forme conjuguée de l'italien bastare 'suffire'.