Infinitives narratives
De Arbres
Révision datée du 4 juin 2011 à 13:45 par M. Jouitteau (discussion | contributions) (→quelques relevés)
Dans les petites propositions, où le temps verbal n'est pas réalisé par des morphèmes dédiés, un temps anaphorique est calculé comme directement consécutif à l'ancrage temporel qui le précède.
(1) | Hag hi | ha | mont. | ||||||
et elle | et | aller | |||||||
'Et elle s'en alla.' | Léon, | Fave (1998:136) |
Analyse
Le passage ci-dessous de Ar Barzhig (1976:44), où le temps de la proposition principale n'est pas réalisé morphologiquement, révèle quelques fondamentaux sur cette structure.
Echuiñ a reas ar veilhadeg. Matriona ne gomze ket eus ar pezh e oa tremenet. Met setu diwezhat en noz - me ne soñjen ken er paotr-kozh, se 'zo sklaer - pa oan o labourat e sioulder an izba (trouz ebet nemet mesk ar c'hwiled-du ha titirin an horolaj), me o klevout Matriona a-greiz-holl en he c'horn teñval: "Gwechall, Ignatitch, eo bet darbet din dimeziñ gantañ."
- 1. Tout d'abord, l'hypothèse d'une ellipse de copule (me (a zo/a oa) o klevout) est à écarter. Le temps passé du texte forcerait la réalisation d'une copule qui n'est élidée qu'an temps présent.
- 2. Seul le marquage temporel est absent sur le verbe infinitif. Le marquage aspectuel est intouché: la marque aspectuelle o, marquant la coïncidence temporelle, est réalisée.
- 3. L'infinitif klevout, 'entendre' reçoit une interprétation correspondant au passé simple: il s'agit d'une action très ponctuelle, l'auteur est surpris que Matriona parle soudain (a-greiz-holl). Ce qui est intéressant, c'est que le temps morphologique réalisé le plus proche en amont du texte n'est pas un passé simple, mais un imparfait. On voit donc que le temps associé à klevout n'est pas calculé sur le temps morphologique le plus proche en amont dans le texte.
- 4. Le temps de l'action de klevout peut être cerné sémantiquement.
- Il est inclus dans le temps qualifié par l'adverbe de mise en scène (haut dans la structure) diwezhat en noz, 'tard dans la nuit',
- Il est inclus dans le temps de la subordonnée de temps pa oan o labourat e sioulder an izba, 'quand j'étais en train de travailler dans le calme de l'izba' (plausiblement sur le bord-fin de ce temps).
- On peut donc dire que le temps de l'action de klevout est directement consécutif à l'ancrage temporel plus proche dans sa proposition.
quelques relevés
(1) | Hag un amezeg, | Job Ch., un dro, | yaouank ivez, | aet d'ar marc'had. | |||
et un voisin | Job Ch. un fois | jeune aussi | allé à le marché | ||||
'Et un voisin, Job Ch., jeune aussi, était parti au marché.' | |||||||
Léon, Mellouet & Pennec (2004:79). |
(2) | P'oa | deuet | er maez, | partiet al loan | kuit. | ||
quand était | sorti | en.le dehors | parti le bête | ptc | |||
'Quand il est sorti, le cheval était parti.' | |||||||
Léon, Mellouet & Pennec (2004:79) |
(3) | E-lec’h mont, | avat, setu-hi hag | [SC | azezañ | war ar skabell-bediñ ], | ||
[[P.e|en]-lieu aller | cependant voici-3SGF que | asseoir | sur le chaise-prier | ||||
ha gant he dorn | duvaneget | [SC | diskouez ur plas | d’ar breur Arturo ] | |||
et avec son main | noir.ganté | montrer un place | à le frère Arturo | ||||
'Mais au lieu de s'en aller, la voila qui s'assied sur le prie-Dieu | |||||||
et de sa main gantée de noir, désigne une place au frère Arturo.' | |||||||
standard, Drezen (1990:22) |
après la copule
Le Gléau (1973:42) signale des structures particulières, où des infinitives apparaissent après l'emploi de la copule eo.
(2) | Diouzh | an oberoù | eo | barn | an dud. | ||
selon | le actes | est | juger | le gens | |||
KAV. (1909:10), cité dans Le Gléau (1973:42) |
(3) | Neket | er goañv | eo | mont | da glask bleuñv. | |
ne.est.pas | en]].le hiver | est | aller | à chercher fleurs | ||
BAL. (1860:172), cité dans Le Gléau (1973:42) |
Le Gléau (1973:42): "Ces tours traduisent une évidence, puis une nécessité"
Ces tournures pourraient être des cas d'ellipse du modal dav.