Différences entre les versions de « Da ! »

De Arbres
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|(1)|| O, || Ya || '''da !''' || Ya || '''da !'''
|(1)|| Ac'hañ, || '''ya''' || '''da''', || 'michañs !
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||| [[interjection|Aha !]] || [[ya|oui]] || sûr ! || [[emichañs|j.espère]]
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||| colspan="15" | 'Hé, hé ! J'y compte bien !'
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||||||||||| colspan="15" | ''Standard'', [[An Here (1996)|An Here (1996]]:18)
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|(2)|| O, || Ya || '''da !''' || Ya || '''da !'''
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||| [[interjections|Oh !]] || [[ya|oui]] || sûr ! || [[ya|oui]] || sûr !   
||| [[interjections|Oh !]] || [[ya|oui]] || sûr ! || [[ya|oui]] || sûr !   
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|||colspan="10" | 'Oh ! oui, Oh ! oui, certainement !'
||| colspan="15" | 'Oh ! oui, Oh ! oui, certainement !'
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|||||||colspan="10" | ''Standard'', [[An Here (2003)|An Here (2003]]:24)
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== Diachronie ==
== Diachronie ==


Il s'agit d'un emprunt du domaine roman vers le domaine celtique, mais la datation de cet emprunt est dans une fourchette très large. Le ''da'' dans le ''oui da'' français vient d'une formation en ''diva'', où ''di'' est l'impératif de ''dire'' et ''va'' celui de ''aller''. L'ensemble a formé une [[interjection]] qui s'est simplifiée en ''dia'' puis ''dea'', ''da''. Ils s'employaient en isolation, puis n'ont plus servi qu'à renforcer l'affirmation ou la négation (Diament 1972). [https://www.cnrtl.fr/etymologie/da CNRTL] relève ''oïl dea'' en 1396 et ''ouy da'' en 1606. Si l'affirmation ''oui-da'' a disparu du français standard du XXI°, elle apparaissait encore comme évidemment contemporaine fin XIX° puisque dans les traductions de mots encore plus anciens la contiennent dans Bos (1891).
Il s'agit d'un emprunt du domaine roman vers le domaine celtique, mais la datation de cet emprunt est dans une fourchette très large. Le ''da'' dans le ''oui da'' français vient d'une formation en ''diva'', où ''di'' est l'impératif de ''dire'' et ''va'' celui de ''aller''. L'ensemble a formé une [[interjection]] qui s'est simplifiée en ''dia'' puis ''dea'', ''da''. Ils s'employaient en isolation, puis n'ont plus servi qu'à renforcer l'affirmation ou la négation (Diament 1972). [https://www.cnrtl.fr/etymologie/da CNRTL] relève ''oïl dea'' en 1396 et ''ouy da'' en 1606. Si l'affirmation ''oui-da'' a disparu du français standard du XXIe, elle apparaissait encore comme évidemment contemporaine fin XIXe puisque dans les traductions de mots encore plus anciens la contiennent dans Bos (1891).




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Version actuelle datée du 23 octobre 2023 à 06:14

La particule de discours da ! se trouve en breton standard en renforcement de l'interjection ya 'oui'.


(1) Ac'hañ, ya da, 'michañs !
Aha ! oui sûr ! j.espère
'Hé, hé ! J'y compte bien !'
Standard, An Here (1996:18)


(2) O, Ya da ! Ya da !
Oh ! oui sûr ! oui sûr !
'Oh ! oui, Oh ! oui, certainement !'
Standard, An Here (2003:24)


Morphologie

répartition dialectale

L'usage de Ya da ! est standard (Kervella 2002b:61), et se retrouve dans des dialectes traditionnels. Menard & Bihan (2016-) en relèvent des exemples dans Inisan (1878a). Boutier (1986) utilise ya da ! en breton oral de Kerien en Nord Cornouaille. Ya da ! 'Bien sur !' est courant sous la plume d'Angela Duval. À Bégard, Yekel, Georgelin & Ar C'hozh (2015-) relèvent da ! après ya, geus 'si' ou ket 'pas', là où on trouverait en standard eta 'donc' ou son abrégé 'ta (N'eo ket 'ta ?).


Diachronie

Il s'agit d'un emprunt du domaine roman vers le domaine celtique, mais la datation de cet emprunt est dans une fourchette très large. Le da dans le oui da français vient d'une formation en diva, où di est l'impératif de dire et va celui de aller. L'ensemble a formé une interjection qui s'est simplifiée en dia puis dea, da. Ils s'employaient en isolation, puis n'ont plus servi qu'à renforcer l'affirmation ou la négation (Diament 1972). CNRTL relève oïl dea en 1396 et ouy da en 1606. Si l'affirmation oui-da a disparu du français standard du XXIe, elle apparaissait encore comme évidemment contemporaine fin XIXe puisque dans les traductions de mots encore plus anciens la contiennent dans Bos (1891).