Différences entre les versions de « Verbes infinitifs »
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| ||NEG.chose||[[R]] [[COP|était]]||3PL voir.INF||P.[[DET]] colline | |||
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Les différentes formes des désinences verbales sont détaillées dans Ernault (1899). | Les différentes formes des désinences verbales sont détaillées dans Ernault (1899). | ||
Version du 15 octobre 2010 à 12:03
Il existe de nombreux travaux sur les propriétés nominales des verbes infinitifs en breton (Timm 1990, Jouitteau 2005a,b...), ainsi que dans les langues celtiques en général (v. Le Roux 1957:44).
Morphologie
En breton, ce n'est pas l'infinitif du verbe qui fournit son radical, mais son participe passé. Le verbe infinitif skeiñ, 'frapper', au participe passé sko-et, 'frappé', se conjugue en utilisant le radical /sko/.
Le Gléau (1973:§44) propose de distinguer trois sortes de morphologies infinitives:
1) les infinitifs "à désinence expressive", comme le suffixe -eta.
2) les infinitifs radicaux sans désinence
"usuels dans tous les parlers, on les emploie surtout lorsque la valeur nominale domine: élément d'un nom composé; élément de la conjugaison périphrastique; infinitif après préposition; infinitif après préfixe."
3) les infinitifs à désinence quelconque
"Dans ce dernier cas, la désinence -iñ est toujours correcte et particulièrement fréquente en dialecte vannetais."
On peut signaler la désinence en -et, qui existe sur certains verbes infinitifs à cause des risques de confusion avec le participe passé.
(1) | Nitra | e oé | ou kuelet | én devalen. | ||
NEG.chose | R était | 3PL voir.INF | P.DET colline | |||
'It was nothing to see them going downhill.' | Vannetais, Guilloux (1992:45) |
Les différentes formes des désinences verbales sont détaillées dans Ernault (1899).
Propriétés nominales
Les structures verbales apparaissent à l'infinitif dans toutes sortes de constructions prototypiquement nominales.
(2) | Ar gouzout lenn | eo | an alc'hwez | da vont | e ti | an deskadurezh. | |
DET savoir lire | est | DET clef | P aller | P maison | DET éducation | ||
'Savoir lire est la clef d'entrée dans le monde de l'éducation.' | |||||||
FHAB. (1907:83), cité dans Le Gléau (1973:44) |
(3) | Skuizh on. | Ur gwall eostiñ | zo bet. | ||||
fatigué suis | DET INT moisson | R été | |||||
'Je suis fatigué. On a eu de sacrés foins.' | |||||||
FHAB. (1908:285), cité dans Le Gléau (1973:44) |
(4) | Etre | veui | ha | neui ema. | |||||
entre | noyer | & | nager est | ||||||
litt. 'Il est entre noyer et nager.' > 'Il est entre la vie et la mort.' | |||||||||
Le Berre & Le Dû (1999:80) |
DP nemet VP
'nemet' sélectionne deux termes de catégorie grammaticale égale. Or, il est possible de le trouver sélectionnant un DP comme son terme de gauche, et un verbe infinitif comme son terme de droite. C'est un indice lourd qu'il sont de même catégorie.
(2) | ar bugel-se | ne ra ken [DP tra ] | nemet | [VP gouelañ ] | ||
DET enfant-là | NEG fait ADV chose | seulement | pleurer | |||
'Cet enfant ne fait que pleurer.' | dico an Here (1995:§'nemet') |
Dérivation
Il existe des indices que le verbe infinitif ne reste pas in-situ dans le VP. Par exemple, en (3), l'auxiliaire gouzout sélectionne une structure verbale étendue dont le verbe infinitif dont a manifestement bougé: il apparaît plus haut que le site d'origine de son sujet tout an dud, qui a laissé in-situ son quantifieur flottant, tout.
(3) | An dud | a ouie | dont tout _ | da di Mémère | neuze. | |||
DET gens | R savait | venir tous | P maison Mémère | alors | ||||
'Les gens venaient alors tous chez Mémère.' | Bas-Cornouaillais (Treboull), Hor Yezh (1983:75-76) |
Bibliographie
- Ernault, E. 1899. 'Les formes de l'infinitif breton', Zeitschrift für Celtische Philologie 2, 382-402.
- Timm, L. 1990. ‘Some observations on the syntax of the Breton verbal noun’, Ball, Fife, Poppe, Rowland, Celtic Linguistics: Readings in the Brythonic Languages Festschrift for T. Arwyn Watkins, Current Issues in Linguistic Theory 68, Benjamins, 189-208.