Bisig

De Arbres

Le nom bisig est un hypocoristique qui dénote un 'petit chat'. Il est surtout utilisé au vocatif, dans les huchements.


Morphologie

variation dialectale

Ernault (1879-1880) relève les différentes formes trégorroises bisig! 'petit chat', bisekh, pl. bisegho à Trévéréc, bichekh à Lanrodec, milbisekh, misekh 'minet'.

Pour les différentes formes de reduplications pour appeler un chat auprès de soi, se reporter à l'article sur les huchements.


horizons comparatifs

Ernault (1879-1880) relève biche et pss pss en Haute-Bretagne, qu'il compare à puss(y) en anglais.

A Nantes, l'adresse aux enfants vient probablement de cette racine à dénotation féline, mais les générations du XXe l'ont réinterprété comme l'animal sauvage biche en français.

  • adresse à une fillette, ma petite bichette, bichounet, Nantes 1950, (H. Brossas, c.p.)
  • biche, bichon, bichette, j'ai des trous à ma chaussette !, jeux d'élimination, Nantes 1950, (H. Brossas, c.p.)


Sémantique

dimension hypocoristique

Le concurrent lexical kazh 'chat' supplante bisig partout dans la carte 364 de l'ALBB. Ceci montre que la forme bisig n'est détachée nulle part de sa valeur hypocoristique.

D'autres stratégies hypocoristiques sont en concurrence. Le Dû (2012a:'ma') note ainsi l'effet hypocoristique de la production adulte me gaz bien (standard adulte ma c'hazh bihan), pour traduire 'mon petit chat-chat'. Il l'analyse comme "une faute volontaire de mutation, par affection, comme avec un enfant".

Expression

bisigoù, 'chatons végétaux, boutons'

Ernault (1879-1880) donne bisegho halek 'chatons du saule' à Trévéréc, bichego, bicheio halek à Pleudaniel et à Plouezec, qui sont aussi réalisés par kejer: kéjer bihan kéjer halek à Lanrodec, Trévéréc.

A Plouezec, Ernault relève aussi bichego ros 'des boutons de rose'.

Sans dimension hypocoristique, le nom dénotant les boutons végétaux est broñs, bronsoù (Suilhet eo ar broñsoù krec'h-traoñ 'les boutons sont brûlés de haut en bas', Angela Duval 1962, Ar suilh-raden).