Bes-, be-, bi-
Le préfixe bes-, be- ou bi- 'deux' est comparable au bis- français (biscuit).
(1) | Ral kaoud meried | bestiaod | avase. | |||
rare avoir femmes | bègue | comme.ci | ||||
'C'est rare de trouver des filles bègues comme ça.' | Sein, Fagon & Riou (2015:'bestiaod') |
Kervella (1947:§877) donne belost, et biskorn, bigofek, bigorn, biouell, bizourc'h, bizeost, bisac'h.
Sémantique
'un en dessous', 'un en deça'
En préfixe de nom de rang ou de statut, le préfixe bes- obtient le grade en dessous (cf. le français sous-): besroue, beskont, besrener Kervella (1947:§877)
Ce préfixe est alors à comparer avec le préfixe eil-, 'sous-'.
Le Roux (1915:90) propose de former sur belost, bilost 'pénultième' (Le Gonidec 1821:141) le composé ragbilost, 'antépénultième'.
'en dessous de'
Goyat (2012:333) donne /bi'lostiɡ/, 'croupière', qui est la partie du harnais d'un cheval qui passe sous sa queue.
idée de doublement
Kervella (1947:§877), Goyat (2012:333) donnent besteod, 'bègue' (cf. Fagon & Riou 2015:'bestiaod').
'petitesse'
Le Bayon (1878:15) donne, avec le sens de "petit, part. diminutive": bihan̄, bian̄, 'petit, bref', bigorn, 'petite corne, coquille du genre sabot', bilost, 'tronçon de queue', bihouil, 'levain' (<gouil).
Diachronie
Selon Deshayes (2003:36), le préfixe bes- vient de l’ancien français vice-, par renforcement de la consonne initiale. C'est plausible pour le sens de sous-grade, mais a pu renforcer un préfixe plus ancien.
L'idée de doublement correspond au préfixe roman bi-.