Différences entre les versions de « Maléfactif et bénéfactif »

De Arbres
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|||colspan="4" | 'Il (nous) fait un temps pitoyable.'|||| ||''Vannetais'', [[Herrieu (1994)|Herrieu (1994]]:153)
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|(3)|| Louiz ||a zo ||marvet ||unan bennag|| '''dezañ''' ive.
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| || Louiz ||[[R]] [[zo|est]]|| mort ||[[unan|un]] [[bennak|quelconque]] ||à.[[pronom incorporé|lui]] [[ivez|aussi]]
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|||colspan="4" | 'Un parent quelconque de Louis est mort aussi.'|||| ||||||||''Trégorrois'', [[Gros (1970)|Gros (1970]]:155)
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|||colspan="4" | 'Les fleurs que je vous avais données jaunissent. Il est temps de leur donner de l'eau.' ||||||''Léon'', [[Seite (1975)|Seite (1975]]:64)
|||colspan="4" | 'Les fleurs que je vous avais données jaunissent. Il est temps de leur donner de l'eau.' ||||||''Léon'', [[Seite (1975)|Seite (1975]]:64)
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== Horizons comparatifs ==
En français de Nantes (Jouitteau & Rezac 2008) ou en occitan du Couserans, la lecture non-argumentale bénéfactive a évolué dans une lecture dite de "datif éthique". De tels clitiques, inconnus en breton, peuvent alors s'accumuler dans un ordre dialectalement variable.
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|(1)|| Que || le '''se me''' minja ||(''Aulus'')|| Que le '''me se''' minja || (''Lescure'').
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|| ||EXPL?/C|| le se me mange |||| EXPL?/C|| le me se mange
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| ||colspan="4" | 'Il le mange.' ||||||''Occitan du Couserans'', [[Ensergueix (2012)|Ensergueix (2012]]:42)
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Version du 27 juillet 2014 à 20:03

Un maléfactif ou un bénéfactif est un pronom optionnel, non-argumental, qui exprime qu'une action est bien ou mal orientée en faveur de quelqu'un.e.


  • Il te me nous a fait un de ces réveillons!
  • Je vais te lui remonter les bretelles ça va pas être long.
  • Le petit m'a fait les oreillons.


La préposition da, canoniquement utilisée en breton pour introduire l'expérienceur, y introduit aussi les maléfactifs et les bénéfactifs.


(1) Torret zo bet ma memproù din.
cassé est été ma membres à.moi
'On m'a cassé les membres.' Le Scorff, Ar Borgn (2011:82)


(2) Amzer truek a ra deomp...
temps pitoyable R fait à.nous
'Il (nous) fait un temps pitoyable.' Vannetais, Herrieu (1994:153)


(3) Louiz a zo marvet unan bennag dezañ ive.
Louiz R est mort un quelconque à.lui aussi
'Un parent quelconque de Louis est mort aussi.' Trégorrois, Gros (1970:155)


Le système langagier choisit de façon plus ou moins arbitraire ce qui conventionnellement sera reçu comme bénéfactif ou non. En (3), la préposition gant est prototypique de l'accompagnement. Le contexte montre cependant clairement que le locuteur sait que l'eau serait au bénéfice des fleurs. Aucun marqueur bénéfactif n'apparaît.


(3) Ar bleuniou am-boa roet deoh a zo o veleni. Poent eo lakaad dour ganto!
le fleurs avais donné à.vous R est à jaun.ir. temps est mettre eau avec.eux
'Les fleurs que je vous avais données jaunissent. Il est temps de leur donner de l'eau.' Léon, Seite (1975:64)


Horizons comparatifs

En français de Nantes (Jouitteau & Rezac 2008) ou en occitan du Couserans, la lecture non-argumentale bénéfactive a évolué dans une lecture dite de "datif éthique". De tels clitiques, inconnus en breton, peuvent alors s'accumuler dans un ordre dialectalement variable.


(1) Que le se me minja (Aulus) Que le me se minja (Lescure).
EXPL?/C le se me mange EXPL?/C le me se mange
'Il le mange.' Occitan du Couserans, Ensergueix (2012:42)


Bibliographie

  • Jouitteau, M. & M. Rezac, 2008. 'The French Ethical Dative. 13 syntactic tests', Bucharest Working Papers in Linguistics, IX (1): 97-108. pdf sur lingBuzz/000719.