Yezh

De Arbres

Le nom yezh est féminin. Il dénote une 'langue'.


(1) gouest da virout o yezh da vont da goll
capable de1 garder leur2 langue de1 aller à1 perdre
'capables d'empêcher leur langue de disparaître'
Press (1986:8)
cité dans Tallerman (1997:215)


Morphologie

dérivation

Le préfixe du duel div- obtient divyezhek 'bilingue', divyezhegezh 'bilinguisme'.

Le préfixe arall- obtient arallyezh 'de langue étrangère' (Menard & Kadored 2001)

Le suffixe agentif -our obtient yezhour ou yezhourez 'linguiste'.


Syntaxe

modification

La modification adjectivale par un nom de langue, comme dans ar yezh vrezhonek, littéralement 'la langue bretonne', est relativement peu usitée, mais attestée sous la plume de locuteurs natifs. On relève ar yezh vrezhonek chez Berthou (1985:46), et hon yezh vrezhonek chez Drezen (1942:11 a viz Kerzu).


(2) ul lod vat eus ar vistri n'anavezont ket ar yezh vrezhonek.
un part 1bon de le 1maître.s ne1 connaître pas le langue 1bretonne
'Une bonne partie des maîtres ne connaissent pas le breton.'
Standard, Ar C'halvez (1960)


L'évitement de ar yezh vrezhonek au profit du nom de langue brezhoneg peut être dû à un effet de redondance qui est moins ressenti dans la modification des noms propres, des constructions pourtant similaires (cf. Ker Gemperle 'Quimperlé', Bro-Wened 'pays vannetais', Bro-C'hall 'France'). Le même effet est notable en français (La ville de Pont-Château, mais Je parle français, Dis-le en français., vs. #?Je parle la langue française, #? Dis-le en langue française). L'évitement est aussi parfois dû à la perception que cette structure serait un calque du français (indépendamment de sa réalité, par hypercorrection).


L'équivalent du français 'la langue littéraire' est obtenu par ar yezh lennek (Kervella 1970) ou ar yezh lennegel Hemon 2000:§140,10).

Sémantique

Le nom yezh a peu de concurrents sémantiques, à part des emprunts.


(3) [ koˈzeˑl ʁɐ o bɛʁn lɑ᷉ ˈgɐʃu ]
Kaozeal a ra ur bern lañgachoù. Graphie standard
parler R1 fait un tas langue.s
'Elle parle plein de langues.'
Cornouaillais (Briec), Noyer (2019:241)