Weisser (2019)

De Arbres
  • Weisser, Philipp. 2019. 'A Remove-based theory of the Complementarity Effect in Breton', Andrew Murphy (éd.), Structure Removal, Linguistische Arbeits Berichte 94, Universität Leipzig, 1–28.


 abstract:
 "In this paper, I discuss the so-called Complementarity Effect of f-agreement in the Celtic language Breton: Verbal f-agreement is only ever overt if the agreement controller (i.e. the subject) is covert. I argue that this peculiar phenomenon provides an argument that the covertness of the subject should be analysed as being due to syntactic removal rather than due to the presence of a phonologically empty element in the subject position. Theories of pro-drop in terms of an empty pro have no handle to derive why verbs only agree with elements that are phonologically null. In an alternative theory of pro-drop which makes use of the syntactic operation REMOVE, it can be modelled that removal of a pronoun from the subject position leaves the f-features of the pronoun unattached and in accordance with the reintegration property of the operation, these features will be reattached on a functional head that eventually will be realized as a part of the verb. Under these assumptions, the presence of f-features on the verb is an immediate consequence of removal of the pronoun and therefore straightforwardly models the complementary distribution of verbal agreement and its controller."


Il s'agit d'une exploration du système d'accord breton, et en particulier du mécanisme qui obtient que la réalisation d'un accord verbal s'accompagne d'une absence de sujet pronominal postverbal (le mécanisme que la littérature antérieure suppose résulter d'un processus d'incorporation du pronom sujet, sous forme de pronom réalisé ou de pronom vide déclenchant l'accord par ses traits interprétables).

Un mécanisme syntaxique très local permet d'enlever une tête D dans la structure syntaxique, et le verbe en récupère alors les traits interprétables.

La proposition est que les pronoms sujet qui ont des traits de topique ou de focus ne seraient pas enlevables car ces traits, présents sur D, ne seraient alors pas retrouvables.

  • L'auteur postule que tous les pronoms préverbaux sont dans ce cas, ce qui leur aurait évité d'être enlevés dans la structure. Cela impliquerait donc que tous les sujets préverbaux sont soit des topiques soit des focus, et jamais dérivés par une necessité formelle d'obtenir V2, ce qui n'est pas le cas.
  • Les pronoms écho devraient déclencher un accord pauvre puisque leur impact sur la structure informationnelle est encodé. Ce n'est pas le cas.
  • Les sujets devant la négation devraient aussi déclencher des faits d'accord divergents selon qu'ils sont focalisés ou pas. Ce n'est pas le cas (mais ce problème existe pour toutes les hypothèses actuellement existantes).

L'hypothèse n'explique pas pourquoi dans les cas d'accord pauvre, la forme sur le verbe n'est pas sa racine mais la forme 3SG.


errata

  • p. 16, l'auteur, de culture germanique, interprète la propriété V2 du breton comme signifiant qu'exactement un seul élément précède le verbe fléchi. Ce n'est le cas ni en breton, ni dans les variétés V2 des langues romanes. Ce raccourci n'a cependant pas d'impact immédiat sur son analyse.
  • p. 18, l'auteur nomme eus le verbe 'avoir' en breton. Ce n'est vrai dans aucun dialecte (l'infinitif en est kaout, kavout ou endevout...). Cette erreur provient d'une confusion entre le verbe 'avoir' et la préposition eus autour duquel ce verbe est consruit dans l'analyse de Jouitteau & Rezac (2006).