Différences entre les versions de « Vocatif »

De Arbres
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[[Gros (1984)|Gros (1984]]:100,208) les caractérise comme des [[les pronoms|pronoms]] [[explétifs]], c'est-à-dire sans contenu sémantique. Cela ne peut pas être le cas puisqu'ils dépendent de l'adresse (par xemple, tutoiement vs. vouvoiement).
[[Gros (1984)|Gros (1984]]:100,208) les caractérise comme des [[les pronoms|pronoms]] [[explétifs]], c'est-à-dire sans contenu sémantique. Cela ne peut pas être le cas puisqu'ils dépendent de l'adresse (par xemple, tutoiement vs. vouvoiement).


Le paradigme des pronoms d'adresse est restreint à la deuxième personne.
Le paradigme des pronoms d'adresse est restreint à la deuxième personne.  
Ils ont l'air restreints à cette forme pronominale au [[cas direct]], aux [[personnes]] secondes du singulier et du pluriel.
Ils sont plausiblement des [[pfi|pronoms forts]] car ils ne semblent jamais apparaître incorporés dans une préposition.
   
   



Version du 27 février 2013 à 12:10

Les groupes nominaux vocatifs sont des groupes nominaux d'adresse. Ils peuvent être lexicaux ou pronominaux. Ils semblent apparaître en incise.


(1) Ni, Breur Arzhur, a zo da vezañ menec’h ac’hanomp…
nous Frère Arthur R est pour être moines P.nous
'Nous, frère Arthur, sommes destinés à être moines.' Standard, Drezen (1990:53)


vocatifs lexicaux

Le cas vocatif n'est pas marqué morphologiquement sur les groupes lexicaux, qui peuvent apparaître à différents endroits dans la phrase.


(2) [ bõfamɛ r vɔrh mi u sypli ʃəm en u ti ]
Boñfamed 'r vourc'h, me ho supli chom en ho ti.
femmes le1 bourg moi vous supplie rester dans votre maison
'Femmes du bourg, je vous en supplie, restez chez vous.'
Vannetais (Malguénac), Le Pipec (2000:109)


Les groupes vocatifs semblent apparaître en incise, d'où leur invisibilité syntaxique. En (3), on voit que le groupe vocatif ma lapous, qui est 3SG, est invisible pour l'accord.


(3) Tapet oc'h ma lapous!
attrapé êtes mon oiseau
'T'es bien attrapé, mon coquin!' Le Scorff, Ar Borgn (2011:13)

Pronoms vocatifs

Il existe en breton un paradigme de pronoms vocatifs, c'est-à-dire de pronoms d'adresse.

Gros (1984:100,208) les caractérise comme des pronoms explétifs, c'est-à-dire sans contenu sémantique. Cela ne peut pas être le cas puisqu'ils dépendent de l'adresse (par xemple, tutoiement vs. vouvoiement).

Le paradigme des pronoms d'adresse est restreint à la deuxième personne. Ils sont plausiblement des pronoms forts car ils ne semblent jamais apparaître incorporés dans une préposition.


(1) N'eo ket awalh ar boan a vez, med ar frejou a vez, te!
ne est pas assez le peine R est mais le frais R est, 2SG
'C'est pas le tout, le mal que l'on a, mais les frais qu'on a, toi! rends-toi compte!).' Trégorrois, Gros (1984:100)


(2) An arhant a ya e-kerz hennez, c'hwi!
le argent R va en.possession celui.là 2PL
'(mais) l'argent qu'il me coûte, celui-là... vous! (ne comprenez-vous pas?)' Trégorrois, Gros (1984:101)


(3) Ar re-ze zo pinvidik, te!
le ceux-ci est riche, 2SG
'Mais (dis-donc), ceux-là sont riches! (sous entendu: tu as l'air d'en douter).' Trégorrois, Gros (1984:208)

Horizons comparatifs

Dans les langues qui ont un riche système casuel, comme le tchèque ci-dessous, le cas vocatif est aussi marqué morphologiquement sur les groupes nominaux.


(4) Kamaráde, co ten stál peněz!
camarade.VOC quoi.ACC lui.NOM moi.DAT déjà couta argent.GEN
'Mon ami, qu'est-ce qu'il m'a déjà couté d'argent!' Tchèque, M.Rezac [01/2010]