Te !, C'hwi !

De Arbres

L'interjection Te ! ou C'hwi ! opère une prise à témoin de l'interlocuteur.


(1) N'eo ket awalh ar boan a vez, med ar frejou a vez, te !
ne est pas assez le 1peine R est mais le frais R est toi
'C'est pas le tout, le mal que l'on a, mais les frais qu'on a, toi ! (rends-toi compte !).'
Trégorrois, Gros (1984:100)


Syntaxe

Ces interjections ont la distribution et l'interprétation d'un bloc syntaxique plus large, Te oar 'Tu sais' et C'hwi oar 'Vous savez'. Suivant que le verbe gouzout 'savoir' est effacé en syntaxe ou après grammaticalisation, il s'agit d'une ellipse ou d'une apocope.


(2) An arhant a ya e-kerz hennez, c'hwi !
le argent R1 va en.possession celui.là vous
'(mais) l'argent qu'il me coûte, celui-là... vous ! (ne comprenez-vous pas ?)'
Trégorrois, Gros (1984:101)


(3) Ar re-ze zo pinvidik, te !
le ceux- est riche toi
'Mais (dis-donc), ceux-là sont riches ! (sous-entendu : tu as l'air d'en douter).'
Trégorrois, Gros (1984:208)


compatibilité avec une question

L'hypothèse d'un effacement du verbe de Te oar 'Tu sais' prédit correctement la compatibilité avec les questions (puisque le breton tolère les questions in-situ).


(4) Piw e' ar zac'had brenn, -te ?
qui est le sac.ée son toi
'Qui c'est ce sac de son ?' (cette bonne femme)
Breton central, Favereau (1984:354)


Gros (1984:100,208) caractérise ces pronoms comme des pronoms explétifs, c'est-à-dire sans contenu sémantique. Ce ne sont cependant pas des explétifs puisqu'ils dépendent de l'adresse (par exemple, tutoiement et vouvoiement).