Tar(v)-

De Arbres

Le préfixe tar(v)- est un intensifieur, ou dénote un 'mâle'. C'est la grammaticalisation assez peu productive de tarv 'taureau, mâle'.


(1) Hounn'zh oa be' targasha !
celle-là était été à4 mâle1.chat
'Elle avait été draguer.' (les matous)
Breton central, Favereau (1984:353)


Kervella (1947:§886) donne tarvhed, tarvenebek.

Favereau (1993) donne tar-, 'mâle': tarwgouez, 'sanglier'; tarw-grilh, 'langouste mâle'; tar-gwrac'h, 'courlazeau'; tarw-ki, 'chien mâle, personne agressive'; tarw-marc'h, 'étalon'; tarw-petis, 'arabelle'.


Morphologie

mutation

Les dialectes ne sont pas uniformes quant à la lénition déclenchée par tar(v)- (cf. carte 254 du NALBB 'matou').


(2) /ur pex tərga:x /
un morceau taureau.1chat
'un grand matou.'
Vannetais (Groix), Ternes (1970:226)


(3) tarkaz 'matou, pieuvre', Favereau (1993), targasha 'chasser le matou' Favereau (1984:353)

targazh 'matou' (Menard & Bihan 2016-)


(4) e hoz tarkaz

'un vieux filou'
Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:45)


(5) tarvezw 'bien éméché' (Favereau 1993), 'ivre-mort' (Menard & Bihan 2016-)

tarrevreg 'gros cul, enculé, lourdaud' (Favereau 1993)


Diachronie

Selon Deshayes (2003:'tarw'), le préfixe en tar(v)-, vient du vieux breton taruu- dénotant le taureau.


À ne pas confondre

Il existe deux autres préfixes pouvant être réalisés en /tar-/- :


Le dérivé tarvoal ('bien chauve' Favereau 1993, 'chauve' Menard & Bihan 2016-) peut venir d'une corruption d'un composé en tal 'front'.