Différences entre les versions de « Takenn »

De Arbres
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|(2)|| N'em-eus || ket || kousket || '''eun dakenn'''|| en noz-mañ.
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|||[[ne]]'[[R]]<sup>[[4]]</sup>.1SG-[[kaout|a]] || [[ket|pas]] || [[kousk|dormi]] || [[art|un]]<sup>[[1]]</sup> goutte || [[P.e|dans]] [[noz|nuit]]-[[DEM|ci]]  
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Version du 15 mars 2022 à 18:09

Le nom takenn, tapenn dénote une 'unité minimale de liquide', une 'goutte'.


(1) Daou zeiz 'zo n'e-neus bet na tamm na takenn.
deux1 jour y.a ne R4.3SGM-a eu ni morceau ni goutte
'Depuis deux jours il n'a eu ni à manger ni à boire.'
Trégorrois, Gros (1970b:§'takenn')


Morphologie

variation dialectale

La carte 25 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de une goutte d'eau. On y voit la forme takenn, tapen ultra-minoritaire en breton central et en vannetais, avec ailleurs les formes banne, bannac'h, lomm, berad, beradenn. Pour le haut-vannetais, Delanoy (2010) confirme tapenn 'goutte'.

En breton standard, le nom takenn s'est répandu pour 'goutte', réservant banne, bannac'h à la sémantique d'un 'verre à boire'.


onomatopée et idéophone

Le nom takenn est composé de façon transparente de l'onomatopée tak, qui exprime un choc ponctuel de contact restreint, suivie du suffixe singulatif -enn. Ce suffixe exocentrique en fait un nom féminin.

L'interjection Tak ! 'Pan !, Toc !' est construite sur la même onomatopée (le bruit d'un choc, mais moins léger). La racine est aussi idéophonique car pour la production du son /tak/, l'appareil articulatoire produit un seul choc ponctuel de contact restreint avec la plosive /t/.

Sémantique

Takenn a aussi un usage de minimiseur général qui n'est pas spécialisé sur les liquides.


(2) N'em-eus ket kousket eun dakenn en noz-mañ.
ne'R4.1SG-a pas dormi un1 goutte dans nuit-ci
'Je n'ai pas fermé l'oeil cette nuit.'
Trégorrois, Gros (1970b:§'takenn')


En usage de nom nu, takenn peut servir de seconde partie de la négation (ne glevan takenn, /ne1 entends goutte/, 'Je n'entends absolument rien.', Favereau 1997:284).


Horizons comparatifs

La grammaticalisation de takenn en minimiseur qui peut servir de seconde partie de la négation est comparable à celle du français goutte.