Strouilh

De Arbres

Le nom strouilh dénote la 'saleté, brouillasse' (Deshayes 2003).


Morphologie

dérivation

  • bastrouilhiñ [bas'tʁuji] 't[â]cher', Breton central, Lozac'h (2012-2019)
  • mastrouilhañ, mastrouilhal [mas'truʎəl] 'barbouiller, dégueulasser, souiller', Lozac'h (2012-2019)
  • distrouilh 'insalissable, pas salissant'
  • strouilhoù 'salopiots'
Pe-lec'h é bet ar strouilhou 'n-om frotañ ?
'Où sont allés se frotter les salopiots ?', Poullaouen, Lozac'h (2012-2019)

Diachronie et horizons comparatifs

Le nom strouill est attesté depuis 1530 en breton (en fanc ha strouill 'dans la fange et l'ordure', J., dans La Passion, traduit par La Villemarqué 1865). Deshayes (2003:'strouilh') postule un emprunt à l’ancien français * estrouille attesté par son participe passé estrouillié 'sali, taché, souillé de boue' (leurs harnois estoient tout estrouillies, Chroniques de Jean Molinet, XV°, 1901).

Honnorat (1935) croise, sans donner ses références exactes, les entrées de dictionnaires bretons de Le Gonidec, Troude et d'Ernault et les entrées en français du Larousse, de dictionnaires d'argot et du dictionnaire du vieux français Godefroy (1901). Il présente les correspondances:

  • strouilh, stroullhen 'boue, sale, salope, souille' et le français stouille, estrouille "de même sens"
  • bastrouill, vastrouil 'souiller, barbouiller, gâcher, embrouiller' et le français badrouille, vadrouille, barbouillage
  • moustrouilh 'souillé, sale' et le français mistrouillon 'souillon'


En français moderne, le nom strouille, comme le nom breton strouilh, dénote une 'bouillie sale, un 'mélange de restes de poissons utilisés en amorçage à la pêche'.