Différences entre les versions de « Strouilh »

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== Diachronie  et horizons comparatifs ==
== Diachronie  et horizons comparatifs ==


Le nom ''strouill'' est attesté depuis 1530 en breton (''en fanc ha strouill'' 'dans la fange et l'ordure', [[J.]], dans ''La Passion'', traduit par [[La Villemarqué (1865)|La Villemarqué 1865]]). [[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:'strouilh') postule un [[emprunt]] à l’ancien français ''[[*]] estrouille'' attesté par son participe passé ''estrouillié'' 'sali, taché, souillé de boue' (''leurs harnois estoient tout estrouillies'', ''Chroniques'' de Jean Molinet, XV°, [http://micmap.org/dicfro/search/dictionnaire-godefroy/estrouilli%C3%A9|Godefroy 1901]).
Le nom ''strouill'' est attesté depuis 1530 en breton (''en fanc ha strouill'' 'dans la fange et l'ordure', [[J.]], dans ''La Passion'', traduit par [[La Villemarqué (1865)|La Villemarqué 1865]]). [[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:'strouilh') postule un [[emprunt]] à l'ancien français ''[[*]] estrouille'' attesté par son participe passé ''estrouillié'' 'sali, taché, souillé de boue' (''leurs harnois estoient tout estrouillies'', ''Chroniques'' de Jean Molinet, XV°, [http://micmap.org/dicfro/search/dictionnaire-godefroy/estrouilli%C3%A9|Godefroy 1901]).


[[Honnorat (1935)]] croise, sans donner ses références exactes, les entrées de dictionnaires bretons de Le Gonidec, Troude et d'Ernault et les entrées en français du Larousse, de dictionnaires d'argot et du dictionnaire du vieux français [[Godefroy (1901)]]. Il présente les correspondances:
[[Honnorat (1935)]] croise, sans donner ses références exactes, les entrées de dictionnaires bretons de Le Gonidec, Troude et d'Ernault et les entrées en français du Larousse, de dictionnaires d'argot et du dictionnaire du vieux français [[Godefroy (1901)]]. Il présente les correspondances:

Version du 2 juillet 2022 à 16:51

Le nom strouilh dénote la 'saleté, brouillasse' (Deshayes 2003).


Morphologie

dérivation

  • bastrouilhiñ [bas'tʁuji] 't[â]cher', Breton central, Lozac'h (2012-2019)
  • mastrouilhañ, mastrouilhal [mas'truʎəl] 'barbouiller, dégueulasser, souiller', Lozac'h (2012-2019)
  • distrouilh 'insalissable, pas salissant'
  • strouilhoù 'salopiots'
Pe-lec'h é bet ar strouilhou 'n-om frotañ ?
'Où sont allés se frotter les salopiots ?', Poullaouen, Lozac'h (2012-2019)

Diachronie et horizons comparatifs

Le nom strouill est attesté depuis 1530 en breton (en fanc ha strouill 'dans la fange et l'ordure', J., dans La Passion, traduit par La Villemarqué 1865). Deshayes (2003:'strouilh') postule un emprunt à l'ancien français * estrouille attesté par son participe passé estrouillié 'sali, taché, souillé de boue' (leurs harnois estoient tout estrouillies, Chroniques de Jean Molinet, XV°, 1901).

Honnorat (1935) croise, sans donner ses références exactes, les entrées de dictionnaires bretons de Le Gonidec, Troude et d'Ernault et les entrées en français du Larousse, de dictionnaires d'argot et du dictionnaire du vieux français Godefroy (1901). Il présente les correspondances:

  • strouilh, stroullhen 'boue, sale, salope, souille' et le français stouille, estrouille "de même sens"
  • bastrouill, vastrouil 'souiller, barbouiller, gâcher, embrouiller' et le français badrouille, vadrouille, barbouillage
  • moustrouilh 'souillé, sale' et le français mistrouillon 'souillon'


En français moderne, le nom strouille, comme le nom breton strouilh, dénote une 'bouillie sale, un 'mélange de restes de poissons utilisés en amorçage à la pêche'.