Résomption du sujet
La résomption du sujet est une structure où un sujet dans son emplacement canonique est doublé par un pronom incorporé dans une préposition sémantiquement nulle. Cette construction n'est signalée qu'en Cornouailles. La résomption du sujet est restreinte à la présence de la négation syntaxique.
restriction à la personne 3
Trepos (2001:444) "A la forme négative, la troisième personne peut-être renforcée par la préposition conjuguée anezañ: lui, anezi: elle, anezo: eux, elles."
(3) | Ne glev netra anezañ. | |||||
Neg entend.3SG rien P.3SGM. | ||||||
'Il n’entend rien.' | Trépos (2001:444) |
(3) | Ne hello ket sevel ken anezi. | |||||
Neg pourra.3SG pas lever plus P.3SGF | ||||||
'Elle ne pourra plus se lever.' | Trépos (2001:444) |
(3) | Ne rafent ket an dra-se anezo, koulskoude! | ||||
Neg feraient neg la chose-là P.3PL, cependant! | |||||
'Ils ne feraient tout de même pas celà!' | |||||
Trépos (2001:444) |
sans restriction à la personne 3
La restriction à la troisième personne pourrait ne pas être présente dans tous les dialectes. Le traducteur de Cosey utilise des structures de résomption du sujet en négatives (1)a sans restriction sur la personne comme illustré en (1)b.
(1)a. | N'he deus | ket kavet | netra, | anezhi | ||||
NEG a.3SGF | NEG trouvé | rien | P.3SGF | |||||
'Elle n'a rien trouvé.' | traducteur Cosey, | Kavell ar Bodhisattva, Jonathan 4, p.28 |
(1)b. | N'em eus | kavet | riboull all ebet, | ac'hanon | ||||
NEG R.1SG ai | trouvé | chemin autre aucun | P.1SG | |||||
'Je n'ai trouvé aucun autre chemin.' | traducteur Cosey, | Kavell ar Bodhisattva, Jonathan 4, p.33 |
à ne pas confondre
La résomption du sujet à la cornouaillaise doit être contrastée avec des constructions du faux sujet, présente dans tous les dialectes, et qui peuvent aussi accidentellement utiliser la préposition 'eus' avec une pronom incorporé de 3SG, dans une phrase qui se trouve être négative.
Ci-dessous, la phrase est négative et le syntagme nominal préverbal lie la préposition 'eus' qui porte ses traits de genre et de nombre 3. Ici, ce qui montre qu'il ne s'agit pas d'une résomption du sujet à la Cornouaillaise est le fait que la préposition 'eus', si on rétablissait l'argument ar bannah gwin-ze à sa droite, ne disparaitrait pas (eur veskennad eus ar bannah gwin-ze).
(4) | [Ar bannah gwin-ze]3SGM | na oa ket | eur veskennad | anezañ.3SGM | |||
Det verre vin-là | NEG-R était NEG | Det dé.à.coudre-contenu | P.3SGM | ||||
'cette goutte de vin-là (ce verre de vin-là), il n'y en avait pas plein un dé à coudre.' | |||||||
trégorrois, | Gros (1984:14) |
Bibliographie
- Blanchard, N. 2004. ‘L’utilisation pédagogique des textes du concours ‘Ar Falz’’, La Bretagne Linguistique 13, numéro spécial Dialectologie et Géolinguistique, CRBC : UBO, Brest, 13-30.
- Gros, Jules 1984. Le trésor du breton parlé III. Le style populaire, Brest: Emgleo Breiz - Brud Nevez.
- Trépos, P. 2001 [1968, 1980, 1996], Grammaire bretonne, 1968 édition Simon, Rennes.- 1980 édition Ouest France, Rennes; 1996, 2001 édition Brud Nevez, Brest.