Différences entre les versions de « Interrogatives polaires »

De Arbres
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Le [[complémenteur]] ''ha'' du breton standard a disparu en trégorrois et en breton central, où le marquage interrogatif résulte soit d'une [[intonation]] particulière, soit de la particule interrogative ''daoust hag eñ'' ([[Wmffre (1998)|Wmffre 1998]]:44, [[Gros (1970)|Gros 1970]]:25). L'interrogatif ''ha(g) (eñ)'' y existe en [[enchâssées]].
Cette particule [[Q]] ''ha(g)'' du breton standard a disparu en trégorrois et en breton central, où le marquage interrogatif résulte soit d'une [[intonation]] particulière, soit de la particule interrogative ''daoust hag eñ'' ([[Wmffre (1998)|Wmffre 1998]]:44, [[Gros (1970)|Gros 1970]]:25). L'interrogatif ''ha(g) (eñ)'' y existe en [[enchâssées]].
[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§529) considère, lui, que la particule interrogative ''ha'' "est devenue rare, donc plus emphatique".




===== horizons comparatifs =====
===== horizons comparatifs =====
[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§529) rapproche ''ha'', anciennement ''a'', du ''a'' gallois, de même sens.


En breton, la morphologie de la particule Q ''ha(g)'' est identique à celle du [[&|marqueur de coordination]] et à celle du [[complémenteur ha(g)]] qui apparaît comme [[tête]] [[C]] des [[subordonnées]]. En occitan du Couserans, la particule Q des questions polaires peut être ''que'', [[homophone]] (entre autres) du [[complémenteur]] introduisant les [[complétives]].   
En breton, la morphologie de la particule Q ''ha(g)'' est identique à celle du [[&|marqueur de coordination]] et à celle du [[complémenteur ha(g)]] qui apparaît comme [[tête]] [[C]] des [[subordonnées]]. En occitan du Couserans, la particule Q des questions polaires peut être ''que'', [[homophone]] (entre autres) du [[complémenteur]] introduisant les [[complétives]].   

Version du 16 octobre 2016 à 14:57

Les questions oui/non, sont celles auxquelles on peut répondre par 'oui' ou par 'non'. On les appelle aussi les questions polaires, ou comme ces questions portent l'interrogation sur toute la phrase, on les appelle aussi les questions totales.


(1) Ha dont a raio da ger?
Q venir R fera à 1maison Trégorrois, Stephens (1990:163)
'Reviendra-t-il?'


Les questions oui/non existent aussi en enchâssées (introduites en français par si):


(2) Goulenn a reer ouzor an-unan ha n'eo ket an anv-ze eun distresadur [...]
demander R fait.IMP à.IMP le-un si ne est pas le nom-ci un .peint.ation
'On se demande si ce nom n'est pas une transformation.'
Léonard (Cléder), Seite (1998:88)


Morphologie

Une question Oui/Non ressemble à une phrase déclarative, à laquelle s'ajoute un marqueur de question. La morphologie de ce marqueur peut être un morphème ou une intonation montante imposée sur la phrase. Ces morphèmes ou l'intonation montante réalisent une particule interrogative glosée 'Q' sur ce site.


en matrices

intonation montante

En (1), la seul marqueur de question est l'intonation montante (1).


(1) Ar vro a zo kaer ive?
le pays R est beau aussi
'L'intérieur est beau aussi?' Léon (Cléder), Seite (1998:58)


L'intonation montante ne peut réaliser une tête de question oui/non qu'en matrice. L'alternative morphémique est de placer devant le verbe fléchi une particule hag, hag-eñ, daoust hag-eñ. Ces alternatives morphémiques n'existent pas dans tous les dialectes.

En (2), la locutrice rejette systématiquement daoust et hag-eñ. Seul ha(g) est toléré si et seulement si l'ordre des mots après lui est celui d'une matrice sans ha(g) (donc Ha dont 'raio adarre, mais pas * e teuio adarre).


(2) (* Daoust) ha dont ' raio adarre?
Q et/que venir (R1) fera encore?
* ((Daoust) hag (-eñ)) e teuio adarre?
Q et/que expl (R4) viendra encore?
'Reviendra-t-il?' Scaër/Bannalec, H. Gaudart (04/2016b)


(3) Kloñ (m)oc'h? / * (hag (-eñ)) oc'h kloñ?
malade êtes / et/que expl êtes malade?
'Êtes-vous malade?' Scaër/Bannalec, H. Gaudart (04/2016b)

ha(g)

La particule ha(g) peut seule introduire une question oui/non en matrice (ou en enchâssée).


(1) Ha da Bariz ec'h i?
Q à1 Paris R iras
'Iras-tu à Paris?' Tréguier, Leclerc (1986:205)


(2) Ha klevet hoc'h eus a-wechoù [ PRO displegañ an taolennoù e misionoù hor bro]?
Q entendu 2PL a parfois expliquer le tableaux en missions notre pays
'Avez-vous parfois entendu expliquer les tableaux dans les missions de notre pays?'
Standard, Kervella (1933:39)


Cette particule Q ha(g) du breton standard a disparu en trégorrois et en breton central, où le marquage interrogatif résulte soit d'une intonation particulière, soit de la particule interrogative daoust hag eñ (Wmffre 1998:44, Gros 1970:25). L'interrogatif ha(g) (eñ) y existe en enchâssées. Favereau (1997:§529) considère, lui, que la particule interrogative ha "est devenue rare, donc plus emphatique".


horizons comparatifs

Favereau (1997:§529) rapproche ha, anciennement a, du a gallois, de même sens.

En breton, la morphologie de la particule Q ha(g) est identique à celle du marqueur de coordination et à celle du complémenteur ha(g) qui apparaît comme tête C des subordonnées. En occitan du Couserans, la particule Q des questions polaires peut être que, homophone (entre autres) du complémenteur introduisant les complétives.


(1) Que cau hèr caudà'u?
Q faut faire chauffer-le
'Il faut le faire chauffer?' Occitan du Couserans, Ensergueix (2012:55)


(2) Que credi qu 'i hossa.
EXPL?/C crois C 'y est
'Je crois qu'il y est.' Occitan du Couserans, Ensergueix (2012:86)

ha daoust ha(g)

Ha daoust ha(g) est cité par Trépos.


(2) Ha (daoust ha) klañv oc'h?
Q malade êtes
'Est-ce que vous êtes malade?', Trépos (2001:§381)


daoust ha(g)

Daoust ha(g) est relevé en Léon, en Goëlo (Koadig 2010:101), en Cornouaille (Skragn 2002), en breton central (Wmffre 1998:44) et en breton standard (Kervella 1993, Menard & Kadored (2001...).


(2) Daoust hag afer den eo an dra-se?
Q affaire quelqu'un est le chose- Standard, Menard & Kadored (2001:§'den')
'Est-ce que ça regarde quelqu'un?'


(3) daoust hag alïes [...] n'hon deus-ni ket e zouget war hent an ifern?
Q souvent ne 1PL a-nous pas le porté sur route le enfer
'Ne l'avons-nous pas souvent porté sur la route de l'enfer?' Léon, Perrot (1912:842)

daoust hag eñ

Daoust hag eñ (da-c'houzout-hag-eñ/'Est-ce que...') est relevé en Basse-cornouaille dans Menard (1995). La forme hag eñ est signalée en trégorrois par Le Dû (2012:99). Ces formes sont exogènes à Quimperlé.

Il ne semble pas y avoir de différence sémantique entre la forme hag simple et la forme hag eñ. Syntaxiquement, les forme hag eñ est, elle, suivie directement par le verbe tensé.


(3) Daoust hag eñ e ranke ar re yaouank gwechall chom da veskañ ar ribot hep ober amann?
Q R devait le ceux jeune autrefois rester à1 battre le ribot sans faire beurre
(litt.) 'Est-ce que les jeunes autrefois devaient battre la baratte sans faire de beurre?'
'Est-ce que les jeunes autrefois devaient frotter sans conclure?', Basse Cornouaille, Menard (1995:18)

eskø

La particule eskø, emprunt transparent à la particule Q des matrices du français, est relevé en bas-vannetais.


(3) [eskø so ta:w ʁe be:w ]
est-ce que y.a toujours ceux vivant
'Est-ce qu'il y (en) a encore des vivants?’ Bas-vannetais, Cheveau (2007:213)


c'hwistim hag(-eñ)

La particule c'hwistim est utilisée en Petit Trégor et en Goëlo (Leclerc 1986:205, Koadig 2010:101).

Son étymologie est transparente (c'hwi 'estim, /vous estimez/, 'vous pensez (que...)'), mais pas explicative car ha(g) n'est pas utilisé en tête des complétives.


(4) C'hwistim (hag / hag-eñ) ec'h i da Bariz?
Q Q R iras à1 Pariz
'Est-ce que tu iras à Paris?' Goëlo, Koadig (2010:101)

en enchâssées

Il n'existe pas, à travers les dialectes, de particule Q enchâssée phonologiquement vide. En (1), il n'est pas possible de ne pas prononcer ha en initiale de proposition, comme ce serait le cas en complétive.

(1) Kontant e vichen bet ma meche gouezet (ha)* Yann a ganfe.
content R4 serais été si4 avais su si Yann R1 chanterait
'J'aurai été content de savoir si Yann chanterait.' Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


Certaines particules Q sont identiques morphologiquement en matrice et en enchâssées. Dans certains dialectes, des différences émergent comme c'est le cas dans d'autres langues. Le français distingue ainsi les particules des questions oui/non suivant que la proposition est une matrice (est-ce que P) ou une enchâssée (Je me demande si P).


ha(g), hann

La particule ha(g) se trouve aussi en enchâssées sous la même forme qu'en matrices en standard et dans la plupart des dialectes, mais la distinction matrice/enchâssée émerge en cornouaillais, où la particule enchâssée est différenciée par la présence d'une voyelle nasale.


(2) N’oun ket hann ema chomet haoñ ba'n ger.
ne'sais pas si est resté lui à le maison
'Je ne sais pas s'il est resté à la maison.'
Cornouaillais (Saint-Yvi), German (2007:174)


hag-eñ

L'interrogatif hag-eñ breton existe aussi en enchâssées.


ha(g) vs. hag-eñ

Leclerc (1986:205) semble impliquer que lorsqu'il y a un mouvement de focus dans cette enchâssée, la forme est alors hag et non hag-eñ. La particule -eñ serait donc, au moins dans cette variété, en distribution complémentaire avec d'autres éléments entre ha(g) et le verbe fléchi. C'est aussi l'avis de Merser (2011:56), selon qui la forme ha(g) apparaît lorsqu'un constituant après lui occupe la place préverbale (ordres V2 en enchâssées). La forme hag eñ apparait lorsque le verbe de la subordonnée le suit directement, ou parfois devant la négation ne. Rivero (1999), travaillant avec les données de Stephens, et Bihan & Press (2003:187) pointent la même complémentarité. Il semble donc y avoir une unanimité sur le sujet, au mois pour ce qui concerne le trégorrois.


(3) N'ouzon ket ha lennet en deus al levr.
N'ouzon ket hag- en deus lennet al levr.
ne'sais pas si 3SGM a lu le livre
'Je ne sais pas s'il a lu le livre.'
Trégorrois (données Stephens), Rivero (1999:81-82)


(5) N'ouzon ket { ha dont a raio. / hag- e teuio }.
ne'sais pas si venir R fera si-3SGM R viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.'
Merser (2011:56)


Avec une négation, hag comme hag-eñ sont possibles, ce qui montre que n'est pas uniquement une opération de dernier ressort pour préserver l'ordre des mots.


(7) Goulennet em boa diganti hag-() ne felle ket dezhi dont.
demandé 1SG avait à.elle si ne plaisait à.elle venir
'Je lui avais demandé si elle (ne) voulait (pas) venir.'
Bihan & Press (2003:187)


(1) Me meus ket soñj vie puniset ar vugale.
moi 1SG.a pas souvenir Q était puni le enfants
'Je ne me rappelle pas si les enfants étaient punis.'
Le Juch, Hor Yezh (1983:21)


ma

Merser note que l'usage de ma est "rejeté par les puristes". Effectivement, au début du XX°, l'Académie bretonne (1922:153) recommande de distinguer ma, mar, 'si' conditionnel; mar bez brao an amzer, 'si le temps est beau', de ha, 'si' "dubitatif": n'ouzon ket ha brao e vezo an amzer, 'Je ne sais si le temps sera beau'. Par cette recommandation prescriptiviste, elle signale donc déjà l'existence d'une variation. Selon Bihan & Press (2003:187), l'utilisation de mar(d) en questions polaires est un trait des plus jeunes locuteurs, qui reprennent un usage autrefois typique du breton central.


(1) N'ouzon ket {mard/hag-eñ} eo aet ma gwreg d'ar gêr.
ne'sais pas si/si-3SGM est allé mon femme à'le maison
'Je ne sais pas si ma femme est rentrée.' Bihan & Press (2003:187)


(2) N'ouzon ket { ma / hag-eñ } e teuio.
ne'sais pas si/si-3SGM R viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.' Merser (2011:57)


Selon Merser (2011:57), le 'si' interrogatif se rend de plus en plus par le complémenteur ma en Haute-Cornouaille. En fait, la forme ha(g) ou hag-eñ peut même y être agrammaticale.


(3) N'uion ket {ma /* hag(-eñ) } neus lennet al levr.
ne'sais ket si a lu le livre
'Je ne sais pas si il a lu le livre.' Scaër/Bannalec, H. Gaudart (04/2016b)


On relève effectivement des particules Q en enchâssées réalisées en ma chez Guilloux en vannetais.


(3) Hañni en des gouiet a-oudé ma ou doé kavet mad en tri deloh.
N R.3SGM a su depuis si 3PL avait trouvé bon le trois truite
'No one knew since if they liked the three trout.'
'Personne depuis n'a su s'ils avaient aimé les 3 truites.'
Vannetais, Guilloux (1992:94) cité par Schapansky (1996:184)

la ma

En Haute-cornouaille, le complémenteur déclaratif la(r) peut précéder la particule Q enchâssée ma.


(5) N'uion ket (la) ma teuio.
ne'sais ket (que/si) si4 viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.' Scaër/Bannalec, H. Gaudart (04/2016b, 05/2016)


(6) Goul 'ra er c'huizin la ma zo bet fichet pep gato.

'Il demande en cuisine si chaque gateau a été décoré.', Scaër/Bannalec, H. Gaudart (05/2016)

la(r)

La(r) peut être le seul marqueur Q (ou précéder une particule Q vide).


(6) N'uion ket la(r) teuio.
ne'sais ket (que/si)4 viendra
'Je ne sais pas s'il viendra.' Scaër/Bannalec, H. Gaudart (05/2016)


bea

(4) Mendare be(a) eo gwir pe n'e ket ar pez e lavar.
je.me.demande si est vrai ou ne'est pas le morceau R dit
'Je me demande si c'est vrai ou pas ce qu'il dit.' Sein, Fagon & Riou (2015:44)

Syntaxe

site d'apparition en matrices

Les particules Q des questions oui/non peuvent apparaître précédées d'un topique suspendu (1).


(1) Tostennoù Kistinid ha glannoù ar Blaouezh ha bout am bo ar joa d'ho kwelet c'hoazh ur wezh?
buttes Kistinid et rives le Blavet Q être R.1SG aurai le joie de vous voir encore un 1fois
'Buttes de Kistinid et rives du Blavet, est-ce que j'aurai encore une fois la joie de vous voir?'
Vannetais, Herrieu (1994:215)


Les particules Q des questions oui/non peuvent ne pas être l'élément qui satisfait à l'ordre à verbe second: en (1) l'explétif bez' suit la particule interrogative ha, en (2) c'est l'explétif bet.


(2) Ha bet oc'h bet ec'h ober un droig...?
Q expl êtes été à faire un 1tour.DIM
'Es-tu allé faire un petit tour...?' Vannetais, Ar Meliner (2009:178)


analyse

(3) [ForceP Force° [QP [ModeP NEG [FinP Fin
topique suspendu adjoints scéniques Q négation ne explétif rannig-verbe
structure de la périphérie gauche en interrogatives

ordre des mots en enchâssée

Q-V2

L'intervenant entre ha(g) et le verbe peut être un adverbe comme alies, 'souvent', ou un explétif comme bez'.


(1) N'ouzon ket hag (alies / bez a) noa choa da ganañ.
ne'sais pas si souvent avait joie de1 chanter
'Je ne sais pas si il avait (souvent) du plaisir à chanter.' Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


Ha(g) peut aussi tolérer les ordres de mots SVO (à sujet initial) ou OVS, à objet initial.


(2) Kontant e vichen bet ma meche gouezet ha Yann a ganfe.
content R4 serais été si4 avais su si Yann R1 chanterait
'J'aurai été content de savoir si Yann chanterait.' Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


(3) N'ouzon ket hag (sonj) em eus (sonj) dac'h tout.
ne'sais pas si souvenir ai souvenir de tout
'Je ne sais pas si je me souviens de tout.'
Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


L'antéposition d'un objet prosodiquement lourd requiert une prosodie particulière, mais reste grammaticale.


(4) N'ouzon ket hag //sonj dac'h tout// em eus.
ne'sais pas si souvenir de tout ai
'Je ne sais pas si je me souviens de tout.' Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


focus?

Selon l'Académie bretonne (1922:294), en léonard, le terme directement après ha(g) semble porter une lecture de focus. N'ouzon ket ha dont a ri feteiz est traduit par 'Je ne sais si « venir tu feras ».', ... ha te a zeuio feteiz, '...si « c'est toi qui viendras ».' et ...ha feteiz et teuï par '...si « c'est demain » que tu viendras.' Le système vannetais avec mar, en contraste, est vu comme une perte en expressivité.

*Q-V3

Deux adverbes peuvent par contre être agrammaticaux en intervenants.

(5) N'ouzon ket hag (* alies) abred (* alies) ez a (alies) da gousket.
ne'sais pas si souvent tôt souvent R va souvent pour1 dormir
'Je ne sais pas si il allait (souvent) se coucher tôt.'
Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)

réponses à une question oui/non

Répondre à une "question oui/non" par l'affirmative en français implique de prendre en compte si cette question est négative ou positive (oui vs. si).


En breton, cette prise en compte s'étend aux réponses négatives, où le verbe fléchi est répété.


(2) Plijout a ra dit? - (Në) ra kët!
plaire R fait à.toi - ne fait pas
'Ça te plait? - Non!' Goëlo, Koadig (2010:42)


Pour en savoir plus, se reporter à la fiche sur les réponses aux questions.

Sémantique

Certains adverbes ont besoin du contexte de l'interrogation pour être autorisés dans la phrase. Par exemple, biskoazh en (3) est autorisé par la présence de ha qui marque l'interrogation. La phrase déclarative correspondante serait agrammaticale ou interprétée comme négative (*Klevet ac'h eus en deus biskoazh bet aon.)


(4) Ha klevet ec'h eus en defe biskoazh bet aon?
Q entendu R.2SG a R.3SGM aurait jamais eu peur
'As-tu entendu qu'il aurait jamais (la moindre fois) eu peur?' Standard, Menard & Kadored (2001:§'biskoazh')

Stylistique

Dans les questions polaires où le locuteur attend une réponse positive, l'usage de la négation est préféré (Bouzeg 1986:37).


(1) 'Ma ket distanet al laezh ?
est pas refroidi le lait
'Le lait est-il refroidi?' Haut-cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:37)


(2) 'Peus ket anavezet Soaz ?
3.a pas connu Soaz
'Avez-vous connu Soaz?' Haut-cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:37)


Horizons comparatifs

Haegeman (1996) cite un dialecte de néerlandais où une particule Q et un mot interrogatif apparaissent tous deux dans la même phrase. Rizzi (2013) analyse of comme une particule Q qui a attiré le mot interrogatif dans son spécifieur.


(1) Ik weet niet wie of Jan gezien heeft. variété de néerlandais, Haegeman (1996)
je sais pas qui si Jan vu a
'Je ne sais pas qui a vu Jan'

Bibliographie

breton

  • Hemon, R. 1969. 'Hag-eñ', Ar Bed Keltiek 126 : 155-156.
  • Rivero, M.L. 1999. 'Stylistic verb-movement in yes-no Questions in Bulgarian and Breton', Crossing Boundaries, advances in the theory of Central and Eastern European languages, Kenesei, Istvan (éd.), Amsterdam, John Benjamins, 67-90.

horizons comparatifs

  • Haegeman, Liliane. 1996. An Introduction to Government-Binding Theory. Oxford: Blackwell.