Perak
Perak est un mot interrogatif de cause ('pourquoi').
(1) | [pe'raɡ ox | ˌʃomɛt kɛjd 'al ] | ||||
Perag oh | chomet keid-all ? | |||||
pourquoi êtes | resté si.long-autre | |||||
'Pourquoi es-tu /êtes-vous resté(s) si longtemps ?' | Plozévet, Goyat (2012:196) |
Morphologie
composition
Perak est constitué du préfixe interrogatif pe- suivi de la conjonction rak, 'car'.
accentuation
Comme tous les composés en pe-, perak est accentué sur la syllabe finale (Kervella 1995:§70).
(2) /pe'ra:ɡ/ , Plozévet, Goyat (2012:125)
variation dialectale
Daouphars (2004:32) note que perak n'est jamais employé à Gourin.
dérivation
nominalisation
Perak, précédé d'un article, est nominalisé:
(3) | gouzoud ar penaoz | hag ar perag | |||
savoir le comment | et le pourquoi | ||||
'connaitre le comment et le pourquoi.' | Ar Merser (2009:343) |
Il prend alors des marques de pluriel prototypiques des noms.
(4) | Ur gwir voreb | ar peragoù | hag ar penaozioù | anezhi. | |
un vrai tante | le pourquois | et le comments | P.elle | ||
'C'était une vraie miss comment pourquoi.' | Menard & Kadored (2001:§'penaos') |
Syntaxe
négation, 'pourquoi pas?'
Kerrain (2001) note que la traduction du français pourquoi pas? peut être simplement perak pas, perak nann, ou petra 'virfe ('qu’est-ce qui empêcherait?'), mais aussi perak suivi d'un verbe au conditionnel.
(4) | Perak | ne vefe ket | ur vaouez ? | ||
pourquoi | ne1 serait pas | un femme | |||
'Pourquoi pas une femme?' | Kerrain (2001) |
Horizons comparatifs
L'interrogatif de cause est assez haut dans la structure dans les langues romanes. En cimbre aussi, une langue germanique parlée en Italie. Le verbe remonte haut dans la structure uniquement avec un complémenteur lui-même haut dans la structure comme en (1). Dans ces cas, le verbe apparaît au dessus de la négation.
(1) | I pin | gerift pa zaiten | umbrómm | i | hån nèt | vorlórt di korìara. | |||
je suis | arrivé en temps | car | je | ai pas | raté le bus | ||||
'Je suis arrivé à temps car je n'ai pas raté le bus.' | Cimbre, Bidese, Padovan & Tomaselli (2014:496) |