Différences entre les versions de « Pelec'h »

De Arbres
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|(2)|| '''E peleh''' ||e vez prenet ||an traou-ze?
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| || [[P.e|dans]] où || [[R]] [[vez|est]] acheté || [[art|le]] choses-[[DEM|là]]
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|||colspan="4" | 'Où sont achetées (où achète-t-on) ces choses-là?'|||||| ''Trégorrois'', [[Gros (1970)|Gros (1970]]:32)
|||colspan="4" | 'Où sont achetées (où achète-t-on) ces choses-là?'|||||| ''Trégorrois'', [[Gros (1970)|Gros (1970]]:32)

Version du 27 juin 2017 à 08:55

Pelec'h, littéralement quel.lieu, est l'interrogatif de lieu statique et dynamique en breton standard.


(1) Pelec'h emaoc'h bet?
êtes allé
'Où êtes-vous allé?' Haut-cornouaillais (Riec), Bouzeg (1986:35)


Il a aussi une lecture non-interrogative d'indéfini.


(2) Ingal eo peleh beza paour.
égal est être pauvre
'Peu importe où être pauvre.' Trégorrois, Gros (1989:'ingal')


Morphologie

composition

Pelec'h est constitué du préfixe interrogatif pe- suivi du nom lec'h, 'lieu'.

accentuation

Comme tous les composés en pe-, pelec'h est accentué sur la seconde syllabe.


variation dialectale

La variation dialectale de la réalisation morphologique de l'interrogatif de lieu est documentée dans la carte 423 de l'ALBB pour la traduction de 'Où (est-il)?', et dans la carte 014 de Le Dû (2001), par une traduction de Où?.


(2) E men ma éan?
est lui
'Où est-il?'
Vannetais, chanson Le marquis de Pontcallec (Le Mercier d'Erm 1926:69)


Syntaxe

(e) pelec'h

Le même locuteur peut utiliser pelec'h et e pelec'h.


(1) Peleh eo chomet al lostenn-ze adarre?
est resté le trainard- encore
'Où est encore resté ce trainard-là?' Trégorrois, Gros (1984:483)


(2) E peleh e vez prenet an traou-ze?
dans R est acheté le choses-
'Où sont achetées (où achète-t-on) ces choses-là?' Trégorrois, Gros (1970:32)

intensifieur

L'interrogatif pelec'h peut être suivi de bennak (Kervella 1995:§476).

Plusieurs intensifieurs nominaux peuvent aussi suivre pelec'h.


(3) Peleh ar béd e-neus klenket ma binviou?
le monde R.3SGM-a rangé mon outils
'Où diable a-t-il rangé mes outils?' Trégorrois, Gros (1984:49)


(4) N'ouzon ket da beleh ar foeltr ez eo bet eet.
ne sais pas à le foudre R est été allé
'Je ne sais où diable il est allé.' Trégorrois, Gros (1984:319)

Sémantique

Pelec'h, en standard, marque la provenance, la location ou la destination.


variation dialectale

En vannetais, l’interrogation de lieu distingue la provenance de la destination, en utilisant respectivement peban et emen.


(1) …hag a c’houlenn gete a beban int ha d’e men eh aont.
et R demande avec.eux de1 sont et à1 R+C vont
'Et il leur demande d’où ils sont et où ils vont.' Vannetais, Herrieu (1994:235)

Horizons comparatifs

En français familier, le mot interrogatif de lieu est , qui a développé d'autres lectures. Ces lectures ne sont pas relevées en breton.


(1) D'où tu viens pas?!

(2) D'où tu connais plus ma mère?!

(3) D'où je me suis inscrite frauduleusement?!


Le d'où semble juste marquer une désapprobation outragée de la part du locuteur, ou une marque purement exclamative. Cet élément d'où peut apparaître en fin de la phrase uniquement sous son sens canonique (cf. Tu viens pas d'où?), montrant qu'il s'agit d'éléments syntaxiquement distincts.