Différences entre les versions de « Participe »

De Arbres
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|(2)|| Konta 'reer ||e-noa ||''hemañ'' ||'''greet''' marhad ||gand an Aotrou Nin.
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Version du 19 mars 2014 à 11:58

Le participe est la forme adjectivale des verbes lexicaux, qui apparaît dans les temps composés.

La même forme est utilisée en breton pour les participes passés (1) et les participes passifs (2).


(1) [ mǝ ʃǝ ɔ͂ ɟɥǝlǝt ]
Meus ket gwelet.
1SG.a pas le vu
‘Je ne l'ai pas vu.’ Bas-vannetais, Cheveau (2007:208)


(2) Furchet piz eo bet ar harter gant ar bolised.
cherché fin est été le quartier par le policiers
'La police a ratissé le quartier.' Ar Merser (2009:§ 'ratisser')


Morphologie

radical + -'et'

Le participe passé du verbe se forme avec le radical d'une part, et souvent le suffixe -et d'autre part.

C'est le participe passé du verbe qui fournit son radical, et non son infinitif.

Par exemple, le verbe infinitif skeiñ, 'frapper', au participe passé sko-et, 'frappé', se conjugue en utilisant le radical /sko/.

Les verbes irréguliers comme mont le montrent clairement:


(2) N'eus ket aet den ebet da baour e trempañ e zouar.
ne est pas allé personne aucun à1 pauvre à fumer son1 terre
'Personne n'est tombé dans la pauvreté en fumant sa terre.'
Léon,Mellouet & Pennec (2004:93)


participes sans -'et'

Il existe quelques cas de participes passés sans suffixe -et:

 Hingant (1868:§87):
 
 87.
 Tous les verbes bretons ont un participe passé terminé en 
 et; il y en a quelques-uns (en très petit nombre) qui ont deux
 participes passés, comme 
 mervel, qui a maro et marvet, 
 et arruout ou erruout qui a arru ou erru et arruet ou erruet
 pour participes passés.
 
 Mais que l'on se défie de ces participes passés, qui comme 
 maro, arru ou erru, etc., ne sont pas terminés en et; on peut aller 
 contre l'usage en employant l'un à la place de l'autre. Toutes
 les fois que l'on peut changer le temps composé en temps simple,
 on peut employer le participe passé terminé en et, mais on ne
 peut pas employer l'autre, ainsi dans cet exemple: 
 
 'Il était arrivé pendant que j'étais là'; 
 on peut dire : 'il arriva pendant que j'étais là', 
 errued é oa émpad ma oann eno, 
 et non pas, erru é oa émpad ma oann eno,
 
 etc.

variation dialectale

L'ALBB illustre la variation dialectale de la réalisation morphologique du participe passé de quelques verbes:

carte 207: traduction de 'appelé'
carte 277: traduction de 'attendu'
carte 398: traduction de 'enflé'
carte 400: traduction de 'tombé'

En haut-cornouaillais, la marque -et du participe est "presque inaudible" (Riec, Bouzeg 2012 c.p.).

Distribution

Parfois, un participe passé est le premier élément de la phrase. L'auxiliaire tensé apparaît alors juste après. Ces ordres de mots sont traités dans la fiche sur les ordres à participe préverbal.

Lorsque le participe n'est pas le premier élément de la phrase, il peut apparaître dans différentes positions post-tensées.

Dans l'enchâssée en (2), le participe passé graet, 'fait', apparaît après son sujet.


(2) Konta 'reer e-noa hemañ greet marhad gand an Aotrou Nin.
cont.er R fait.IMP avait celui.ci fait marché avec le monsieur Nin
'On raconte qu'il avait passé marché avec monsieur Nin.' Léon, (Cléder) Seite (1998:7)


mouvement optionnel dans IP

Dans le champ du milieu, le participe passé peut, dans ce qui semble optionnel, opérer un petit mouvement au-dessus de son sujet (voir les ordres verbe-sujet).

Le participe passé peut apparaître dans le champ du milieu, plus haut que le sujet de la phrase (Jouitteau 2005/2010).


On voit que le participe est monté au-dessus du sujet quand il a laissé dans son site d'origine son quantifieur kalz. Le participe passé a plausiblement opéré un petit mouvement montant dans le champ du milieu en (3).


(3) Marteze ivez n'he doa ket klasket Matriona _ kalz war o lerc'h.
peut-être aussi ne 3SGF avait pas cherché Matriona <cherché> beaucoup sur leur suite
'Peut-être aussi que Matriona n'avait pas beaucoup cherché à les trouver.'
Trégorrois (Kaouenneg)/Standard, Ar Barzhig (1976:34)


En breton de Saint-Yvi en (4), les faits sont similaires. Le sujet an nen qui apparaît séparant le participe passif de son quantifieur est un pronom impersonnel. Le participe verbal kas est manifestement remonté au-dessus du sujet.


(4) Ba'n amzer oan yaouank vi ket kas 'nenn _ kalz d'ar skol.
dans le temps étais jeune était pas envoyé IMP <envoyé> beaucoup à le école
'Du temps de ma jeunesse, on n'était pas souvent envoyé à l'école.'
Breton de Saint Yvi, German (2007:174)