Ordres à verbe initial

De Arbres

Cette fiche documente les phrases bretonnes à verbe initial (dits 'ordres V1').

Il est très rare en breton de trouver une phrase où le verbe tensé et son rannig ne soient pas précédés par un autre élément syntaxique. La position canonique du verbe tensé est la seconde position (c'est une langue 'à verbe second'; appelée langue V2).

En contraste, les autres langues celtiques (à part le moyen gallois), sont des langues dites 'à verbe initial', ou en abrégé langues V1. Leurs propositions principales ont régulièrement un élément tensé comme premier constituant. Comprendre la différence entre V1 et V2, c'est aussi comprendre la différence entre le breton d'une part et les autres langues celtiques d'autre part.

Il est plausible que la structure informationnelle joue un rôle lorsqu'un ordre à verbe initial apparaît en breton. Le mécanisme qui rend ces phrases grammaticales reste mystérieux, puisque ce n'est pas le cas que n'importe quelle phrase pourrait être à verbe initial.

cette possibilité est-elle réservée à certains dialectes? niveaux de langue?
se pourrait-il qu'il y ait un adverbe effacé devant le verbe?
tous les verbes peuvent-ils éventuellement se trouver à l'initiale?

Ci-dessous, je collecte des phrases à verbe initial en contexte. Un classement permettra peut-être de voir émerger une généralisation.


Relevés de V1

Pour le vannetais Le Bayon (1878:26), les verbes bout, 'être', monnet, 'aller' et donnet, 'venir' peuvent apparaître à l'initiale s'ils sont conjugués au temps présent. Les relevés ci-dessous confirment cette possibilité. Elles l'étendent cependant au temps passé et aux verbes rankout, dleout, 'devoir' et gallout, 'pouvoir'.

On trouve même plusieurs verbes lexicaux conjugués à l'initiale de phrase.


bezañ, 'être' et kaout, 'avoir'

Des exemples du verbe 'être' ou 'avoir' auxiliaire à l'initiale se trouvent dans tous les dialectes. On en trouve aussi aisément en corpus d'acquisition (Stephens 2000:134).


(1) É oen é choñjal get-n-eign me unañ.
R étais P4 penser avec.moi mon2 un
'Je songeais en moi-même.' Vannetais, Le Bayon (1878)


Contexte de (2): Met un deiz em boe va digoll. ('Mais un jour, j'ai eu ma récompense.')


(2) E oad o4 skingas gwerzioù Glinka.
R étions.IMP P émettre chansons Glinka
'La radio passait des chansons de Glinka.'
Trégorrois (Kaouenneg), ar Barzhig (1976:40)


(3) E oan o4 vont da zimeziñ gantañ.
R étais P4 aller pour marier avec.lui
'J'allais me marier avec lui.'
Standard, Ar Barzhig (1976:46)


(4) [ nɵne s̈Omɵ pe:l dyzɵn ]
En deunt-i chomet pell du-se.
R.3SGM ont-eux resté loin chez eux
'Ils sont restés longtemps chez eux/là-bas.'
Haute-Cornouaille (Lanijen), Evenou (1987:573)


(5) - Ur wech oa kouezhet klañv. An dra-se oa er bloavezh, a gav din, 1949.
un fois était tombé malade. le chose- était en.e année, R1 trouve à.moi, 1949.
Em oa kemeret ludu da lakaat gant an artichaod hag ar patatez tout, en avañs.
R avais pris engrais pour mettre avec le artichaut et le patates tout, en avance
'Une fois il est tombé malade. C'était l'année 1949, je crois. Et j'avais pris de l'engrais pour mettre aux artichauts et les patates, à l'avance.'
Léon, Mellouet & Pennec (2004:113)


(6) En deus tapet gloc'horennoù a-geñver d'e señturenn.
R.3SG a attrapé ampoules de1-côté de son1 ceinture.SG
'Il a attrapé des ampoules du côté de la ceinture.'
Poullaouen, XIX°, manuscrit P. Roux:121, cité dans Menard (1995:§ gloc'hor)


(7) [ wahô (o) tròho mèls̈ən wit i lônəT. ]
Oa-eñ o troc'hañ melchon evit e loened.
était-lui à4 couper trèfle pour son1 bêtes
'Il était en train de couper du trèfle pour ses bêtes.'
Haut-cornouaillais, (Lanvenegen), Evenou (1987:576)


(8) [ wize dòw dô la: wi pəsə se:zOn wizehô (o) falə de nə:r-sə ]
Veze dav dezhañ lavarout evit peseurt rezon 'veze-eñ o v-bale d'an eur-se.
était devoir à.lui dire pour quelle.sorte raison était.lui P4 marcher à heure-
'Il devait dire pour quelle raison il se promenait à cette heure.'
Haut-cornouaillais, (Lanvenegen), Evenou (1987:576)


(9) 'H on get droug ar vro.
R suis avec mal le pays
'J'ai le mal du pays.' Le Scorff, Ar Borgn (2011:79)


mont, 'aller'

mont da auxiliaire

Il existe de multiples exemples de V1 avec l'auxiliaire 'aller' du futur proche (1), avec une ellipse possible du verbe infinitif (2). C'est aussi relativement répandu dans les bandes dessinées.


(1) Selaouit mat. Ez an da rei eun dever dec'h.
écoutez bien R vais pour donner un devoir à.vous
'Ecoutez bien. Je vais vous donner un devoir.' Le Bozec (1933:10)


(2) Lavaret en doa: "Ez an da glask da anv bihan...."
dit R.3SG avait R vais pour1 chercher ton1 nom petit
'Il avait dit: "Je vais chercher ton prénom ..."',
Standard, Ar Barzhig (1976:48)

mont lexical

Mont, 'aller' dans le sens lexical, et dans l'expression gelée "mont e vakañs", 'aller en vacances':


(3)a. Setu, en ur zont d'ar gêr e choment a-sav eno neuze.
Ha neuze e veze noz o tont d'ar gêr de ar marc'had.
Ez aes diouzh ar mintin da deir eur, hag a wechoù e veze

hanternoz pe un eur pa veze e tont d'ar gêr adarre.

Donc, en rentrant à la maison, ils s'arrêtaient là.

Alors il faisait nuit pour rentrer à la maison du marché. Tu étais parti

à trois heures du matin, et des fois il était minuit ou une heure quand

tu revenais à la maison.

Léonard, Mellouet & Pennec (2004:79).


(3)b. - Ar re zo bet aet e G.A.E.C., un dra vat zo dezho: ez a unan e vakañs, hag un all o labourat.
le ceux est été allé en G.A.E.C., un chose bonne est à.eux va un en vacances et un autre à travailler
'Ceux qui sont allés en G.A.E.C., c'est un plus pour eux: un est en vacances, l'autre travaille.'
Léon, Mellouet & Pennec (2004:133)


(3)c. é han d'er gér / é hamb/ é hér

R vais à'le maison, R allons, R va.IMP
'Je vais à la maison. / nous allons / on va'
Vannetais, Le Bayon (1878:26)


(3)d. On oeit a nezé da Gerare de huèh vlé betag pearzek vlé.
suis allé de alors à Gerare de 8 an jusqu'à 14 an
'Je suis donc allé à Kerarhaye de six à quatorze ans.'
Vannetais (Plaudren), Quéré (2011:119)


(4) A yae da Bariz hag a teue d'ar gêr he unan ha ouie tamm galleg ebet anezhi.
R allait à1 Paris et R4 venait à'le maison son2 un et savait morceau français aucun P.elle
'Elle allait à Paris et revenait toute seule et elle ne savait pas du tout le français.'
Le Juch, Hor Yezh (1983:21)


dont, 'venir'

Trois exemples vannetais du verbe dont, 'venir' à l'initiale, en usage d'auxiliaire temporel (1) ou de verbe lexical (2).


(1) É tañ a gowessat
R4 viens de1 confesser
'Je viens de me confesser.' Vannetais, Le Bayon (1878)


Il s'agit en (2a) d'un titre de paragraphe dans Kammdro an ankou de Loeiz Herrieu. La phrase contient donc entièrement de l'information nouvelle (et quelle information!). La possibilité d'une tournure de style en rend l'analyse difficile. En 2b et c, on voit que cet ordre de mots apparaît aussi dans des phrases stylistiquement plus neutres, avec toujours de l'information entièrement nouvelle (focus large sur la phrase).


(2)a. E ta Brezel
R4 vient guerre
'La guerre vient.' titre de chapitre, Herrieu (1974)


(2)b. é tér
R4 vient.IMP
‘On vient.’ Vannetais, Le Bayon (1878:26)


(2)c. E ta er gouian.
R4 vient le hiver
'L'hiver arrive.'
Vannetais (Plaudren), Quéré (2011:118)


dleout, 'devoir'

Selon Goyat (2012:276), le verbe dleout, au moins à Plozévet, est autorisé conjugué en initiale de phrase. Cependant, l'initiale de ce verbe est connue pour ses transformations ou sa résistance aux mutations à travers les dialectes. Une particule pourrait donc alternativement être réalisée en initiale de verbe.


(1) /'drefiɲ be la'var ˌdɛ /
Drefen beza lavaret dezañ.
aurais.du être dit à.lui
'J’aurais dû le lui dire.' Plozévet, Goyat (2012:276)


gallout, 'pouvoir'

  • Riñset en deus e vannac’h, ha savet en un taol, tra ma chomen koazezet dirak an daol.
- 'E c’hellit mont da gousket dizoursi, emezañ en ur reiñ ur bouch din…’
Plougastell-Daoulas, Gerven, liv ruz an hesk, p.107
  • Evit pezh a sell ouzh an daou harzlammer all, n'int ket bet kavet c'hoazh.
E c'hellit krediñ e reomp hor seizh gwellañ evit lakaat hor c'hrog warno.'
Standard, An Here 1996 traduction Tintin War-zu al loar p. 18


rankout, 'devoir'

(1) E ranki atao kaout ur velo, da vont d'ar bourk.
R devras toujours avoir un vélo pour1 aller à'le bourg
'Tu devras avoir un vélo, toujours, pour aller dans le bourg.'
Léon (Plougerneau), M-L. B. (01/2016)


(2) E rankomp kaout ar menoz start da chom mui hep pec'hiñ
R devons avoir le idée forte de rester plus sans pêcher
Jézégou, Prezegennou diwar-benn ar Binijenn hag ar Briedelez , p.49
cité dans Le Gléau (1973:46).

faotañ, 'vouloir/falloir'

(4) 'Faota d'ar gouarnamant goulenn o ali g'an dud.
faut.3SG à'le gouvernement demander leur2 avis avec le gens
'Le gouvernement veut consulter les gens.'
Le Scorff, Ar Borgn (2011:28)


verbe lexical

En dehors des cas de réponses aux questions oui/non comme en (1) ou des verbes à l'impératif, qui antéposent le verbe sans même un rannig de façon productive, il est rare de trouver des exemples de verbe lexical tensé à l'initiale.


(1) Ne welez ket anezañ? Gwelan 'vat!
ne1 vois pas P.lui? vois cependant
'Ne le vois-tu pas? Mai si!' Trégorrois, Gros (1989:'gweled')


Léon

On trouve quelques rares occurrences de V1 en corpus avec des verbes lexicaux dans Mellouet & Pennec (2004), extraits de témoignages de paysans du Léon, ou dans le corpus de Plougerneau Elégoët (1982).


(2) CONTEXTE:
Magazennoù a oa, peogwir ar brikoli a oa gwerzhet de ar penn kwir, ne peze james da gont.
Il y avait des magasins, parce que les choux étaient vendus à la tête, où tu n'avais jamais ton compte...


... E peze atav des manquants. ... E kountes anezho en ur droc'hañ ha goude en ur gargañ.
R avais toujours des manquants. R comptes P.eux en couper et après en1 charger
'...Tu avais toujours des manquants. Tu les comptais en les coupant, et après en les changeant.'
Léon, Mellouet & Pennec (2004:74)


Ces faits sont répliqués en élicitation en Léon, avec un contexte contrôlé, un verbe intransitif et un verbe transitif.


CONTEXTE: Bemdez e vez memestra..., 'Chaque jour, c'est la même chose...'

(3) E tiskennan dac'h ar c'hae, evit klask ar goudor.
R4 descends de le talus pour chercher le abri
'Je descends du talus pour me mettre à l'abri.' Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


CONTEXTE: Bemdez e vez memestra..., 'Chaque jour, c'est la même chose...'

(3) E labouran va zamm douar, hag on skuizh.
R4 travaille mon morceau terre et suis fatigué
'Je travaille ma terre, et je suis fatigué.' Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b)


Vannetais

On trouve d'autres verbes lexicaux tensés à l'initiale dans le parler du Scorff, qui partage avec le léonard des caractéristiques conservatrices.


(3) E taoler houarnaj ken nend eo ur spont.
R jette.IMP fer.sfx tant ne est un honte
'On jette du fer que c'en est effrayant.'
Le Scorff, Ar Borgn (2011:14)


(4) E farder àr ar boued.
R fond.IMP sur le nourriture
'On se jette sur la nourriture.'
Le Scorff, Ar Borgn (2011:52)


Diachronie

Le phénomène ne semble pas nouveau, comme démontré en (5), dans les collocoù (ms. 1660). Ceci est consistant avec les relevés en Léon et en vannetais.


(5) Maes pa oue mui avancet en oad, petra a lavare-ên? E lavare e oa re goz.
mais quand fut plus avancé en âge quoi R disait-lui R disait R était trop vieux
'Mais quand il fut plus avancé en âge, que disait-il?'
'Il disait qu'il était trop vieux.' Prud'homme (1863:72)

Hypothèse

un adverbe élidé

Pour Gros (1970:32), il semblerait que les ordres V1 impliquent un adverbe sous-entendu (élidé) dans la position préverbale.


 Gros (1970:33):
 "Très souvent, au cours d'une conversation, on entend une phrase commençant par le verbe à la forme personnelle, qui semble arriver comme une intruse; mais en réalité elle est, dans l'esprit du sujet parlant, la suite logique de ce qui vient d'être dit auparavant. [...]
 
 e veze tennet plouz berr, 'alors (sous-entendu) on tirait la courte paille.'"


un explétif lexicalement restreint

En français, il existe de tels explétifs ((Il) faut partir, (Il)* pleut).


diachronie

Urien (1999:fn10) considère que les ordres de mots qui commencent par le rannig "témoignent d'un système verbal plus ancien". Les formes qu'il cite en exemple sont de Loeiz ar Floc'h (1867-1936).

(1) E oamp..., Léon, Ar Floc'h (1985:21,71)
(2) E c'helle..., Léon, Ar Floc'h (1985:16,65)

Cette hypothèse est consistante avec le fait que les phrases à verbes initiaux se trouvent plus souvent en vannetais et en léonard, les deux dialectes connus pour leur conservatisme diachronique.

Faux V1

Certaines phrases n'ont qu'en surface un ordre à verbe initial. Elles ne représentent pas le même mystère que les vrais ordres à verbe initial.


particules préverbales

Dans les cas où une particule préverbale est à l'initiale, le verbe n'est pas à l'initiale de la phrase.


(1) Ra 'vo glav!
C y.aura pluie
‘(Pourvu) qu'il pleuve!’


(2) Hag eo gwir an dra-se?
Q est vrai le chose-
‘Est-ce que c'est vrai?’


le verbe emañ

Le verbe emañ, 'être', qui n'est jamais précédé du rannig, contient plausiblement une particule interne, E-, qui lui permet d'être à l'initiale de phrase.


(1) éma é vâlé.
prt.est à promener
‘Il est à se promener.’ Vannetais, Le Bayon (1878:26)


(2) Ema o turlutad aze gand eur goz souflez
prt.est à bricoler avec un vieux soufflet
'Il est là en train de bricoler (perdre son temps, s'amuser) avec un vieux soufflet.' Trégorrois, Gros (1984:484)


A noter que, selon Gros, cet ordre de mots n'est pas neutre dans la structure informationnelle de la phrase.

 Gros (1984:111):
 Ema, placé en tête de la phrase, est emphatique. Il insiste sur la réalité irréfutable de la situation dans l'espace et dans le temps. [...] Ema ne figure en tête de phrase que lorsqu'il est emphatique.


particules nulles et opérateurs

Un opérateur est plausiblement présent dans les impératives, même si cette particule n'est pas réalisée morphologiquement.

(1) Gra peoc'h!
fais paix
‘(Fiche-moi/nous) La paix!’


C'est aussi le cas des réponses verbales qui reprennent le verbe de la question posée.


(2) Ne vo ket brao an amzer? Bo.
ne sera pas beau le temps? sera
‘Le temps ne sera-t-il pas beau? - Si!' Trégorrois, Leclerc (1986:69)


effacement d'un topique

Un élément préverbal saillant dans le contexte peut être syntaxiquement présent sans être prononcé. Il s'agit alors d'un effacement de topique (topic-drop). Un topique représente toujours de l'information déjà présente dans le contexte ou le co-texte. Son effacement peut donc ne pas poser de problème à l'interprétation.

La présence d'un élément préverbal dans la structure syntaxique est révélée par la réalisation du rannig a associé à la lénition (et non la forme e du rannig). Le topique donc a été présent au niveau syntaxique.


(1) A voe graet.
R fut fait
'Ce qui fut fait.' Breton léonard, Kerrien (2000:88)


(2) 'gava berpet da lâret.
R1 trouve toujours à dire
'Celui-là trouve toujours à redire.' Le Scorff, Ar Borgn (2011:30)


 Gros (1984:111):
 Le verbe se met [...] en tête de la phrase quand celle-ci fait suite à un énoncé antérieur, à une situation déjà connue de l'auditeur, qu'on ne rappelle pas, qui reste sous entendue. Cet antécédent fait que tout le monde sait de qui ou de quoi il s'agit. 


- se reporter à Gros (1984:111,2) pour de multiples exemples.


éléments non-segmentaux (gestes)

Sur la même page de Liv ruz an hesk, Yann Gerven a utilisé deux ordres à verbe initial à la suite, (oan, 'être', et hallit, 'pouvoir'). Ayant en tête l'hypothèse de Jouitteau (2004, 2005/2010:chap6) sur les gestes physiques réalisant des éléments grammaticaux, j'ai demandé à l'auteur si un geste physique était obligatoire lorsque ces phrases à verbe initial étaient prononcées (dans le roman, les locuteurs font des gestes très ostensibles juste avant l'ordre V1). Yann Gerven pensait que non.


Horizons comparatifs

Le moyen-gallois montrait une majorité d'ordres V2, avec une persistance d'ordres de mots à verbe initial.

 Willis (1997):
 "Statistical studies of Middle Welsh word order have shown a small but persistent proportion of main clauses with verb-initial order, reaching a high of 9% of all affirmative declarative main clauses in Breuddwyd Maxen (Poppe 1989) and Culhwch ac Olwen (Watkins 1988). [...]. A number of researchers have concluded that verb-initial word order is one of two options for the neutral declarative sentence in Middle Welsh (Fife and King 1991: 89, Poppe 1990: 454, 1993: 104)."

Meelen (2016) note qu’en moyen gallois, la réanalyse de l’adverbe « *ed>*yd » /‘ainsi’, en particule, a donné l’ordre suivant CVSO (complémenteur-verbe-sujet-objet):

(55) Yd af i yn agel
PRT aller.1S je PRED un ange
Je dois m’en aller tel un ange

Cet ordre CVSO se retrouve également en moyen breton :

(56) Ez oamp oll, allas, e lastez
PRT être.1P tous hélas en peine
Nous sommes tous, hélas, en peine.


Meelen (2016 :294)

Bibliographie

  • Evenou, E. 1987. Description phonologique du breton de Lanvenegen (canton du Faouet, Cornouaille), thèse Rennes II.
  • Le Bayon, A.-M. 1986 [1878]. Grammaire bretonne du dialecte de Vannes, 1878 édition Vannes: Imprimerie Lafolye, 1986 édition Hor Yezh.
  • Le Bozec, 1933. Le français par le breton, méthode bilingue, cours préparatoire, E. Thomas (ed.), Guingamp.
  • Jouitteau, M. 2005/2010. La syntaxe comparée du Breton, , éditions universitaires européennes, ISBN 978-613-1-52800-2. manuscrit en pdf ici ou ici
  • Jouitteau, M. 2004. ‘Gestures as Expletives, Multichannel Syntax’, Proceedings of WCCFL 23, B. Schmeiser, V. Chand, A. Kelleher and A. Rodriguez (eds.), (pp.422-435) Cascadilla Press.


horizons comparatifs

autres langues celtiques

  • Fife, J. and King, G. 1991. 'Focus and the Welsh “Abnormal Sentence”: A Crosslinguistic Perspective', J. Fife and E. Poppe (éds), Studies in Brythonic Word Order. Amsterdam: John Benjamins, 81-154.
  • Meelen, Marieke. 2016. Why Jesus and Job spoke bad Welsh, The origin and distribution of V2 orders in Middle Welsh, LOT dissertions, :294.
  • Poppe, E. 1989. 'Constituent ordering in Breudwyt Maxen Wledic', Bulletin of the Board of Celtic Studies 36. 43-63.
  • Poppe, E. 1990. 'Word-order Patterns in Breudwyt Ronabwy', M.J. Ball, J. Fife, E. Poppe, J. Rowland (éds), Celtic Linguistics. Ieithyddiaeth Geltaidd, Amsterdam: John Benjamins, 445-60.
  • Poppe, E. 1993. 'Word Order in Middle Welsh: The Case of Kedymdeithyas Amlyn ac Amic', Bulletin of the Board of Celtic Studies 40. 95-117.
  • Willis, David. 1997. 'Clausal coordination and the loss of verb-second in Welsh', Oxford Working Papers in Linguistics, Philology and Phonetics 2, 151–72.
  • Watkins, T.A. 1988. 'Constituent Order in the Positive Declarative Sentence in the Medieval Welsh Tale Kulhwch ac Olwen.', Innsbrucker Beiträge zur Sprachwissenschaft Vorträge und Kleinere Schriften 41. Innsbruck: Institut für Sprachwissenschaft der Universität Innsbruck.

autres

  • Clemens & Polinsky. 2014. Verb-Initial Word Orders (Primarily in Austronesian and Mayan Languages), Blackwell Companion to Syntax, 2nd edition, texte.
  • Jouitteau, M. 2010. 'A typology of V2 with regard to V1 and second position phenomena: an introduction to the V1/V2 volume', Jouitteau (éd.) Verb-first, Verb-second, Lingua 120:2. 197-209.
  • Jouitteau, M. (guest éd.) 2010. Verb-First, Verb-Second, Lingua 120:2.
  • Mörnsjö, Maria. 2001. V1 Declaratives in Spoken Swedish, thèse de Lund University.