Différences entre les versions de « Le passé proche »

De Arbres
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|(1)|| Ema Yann ||'''o paouez''' ||erruout.  
|(1)|| Ema Yann ||'''o paouez''' ||erruout.  
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| || [[eman|est]] Yann ||[[particule o|à]] cesser ||[[erru|arriver]]
| || [[eman|est]] Yann ||[[particule o|à]] [[paouez|cesser]] ||[[erru|arriver]]
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|||colspan="4" | 'Jean vient d'arriver.'||||||||||[[Merser (2009)|Ar Merser (2009]]:585)   
|||colspan="4" | 'Jean vient d'arriver.'||||||||||[[Merser (2009)|Ar Merser (2009]]:585)   

Version du 11 octobre 2016 à 19:08

Le passé proche, ou passé immédiat, est rendu par différentes constructions analytiques.


formes progressives autour de la fin de l'action

'être en train de cesser'

Être 'en train de cesser', c'est avoir juste fini.


(1) Ema Yann o paouez erruout.
est Yann à cesser arriver
'Jean vient d'arriver.' Ar Merser (2009:585)


(2) Emaon o tihan serri an nor.
suis à cesser ferm.er le porte
'Je viens de fermer la porte.' Ar Merser (2009:585)


'venir de'

Avec une transposition du spatial au temporel, comme en français, venir de signifie 'avoir juste fini de'.


(3) Yann a zo o tond da zerri an nor.
Yann R est à4 venir de fermer le porte
'Jean vient de fermer la porte.' Ar Merser (2009:585)


Variations dialectales

emañ + participe

Le verbe emañ, en KLT, est un prédicat plus délimité dans le temps que la forme eo de la copule (Davalan 1999, Avezard-Roger 2007:38, Goyat 2012:297, Gourmelon 2014:32).

Ce bornage temporel du prédicat, lorsqu'il est additionné au perfectif du participe, obtient un passé proche. Cet effet n'est possible que dans les dialectes KLT qui autorisent l'usage de emañ comme auxiliaire.

En (1), Gourmelon (2014:31) note un contraste avec degouezhet eo, 'Il est arrivé on ne sait depuis combien de temps, il est là maintenant'.


(1) Emañ degouezhet, an hini e oamp o c'hortoz!
est arrivé le celui R4 étions à4 attendre
'Il est arrivé, celui qu'on attendait!' Gourmelon (2014:31)


La phrase en (2) est utilisée lorsqu'un jeu d'enfant s'écroule:


(2) Emañ kouezhet, an tour!
est arrivé le tour
'Elle est tombée, la tour!' Gourmelon (2014:31)

nem boa graet met V

Ar Merser (2009:585) reporte, pour la Haute-Cornouaille, la forme en ober 'med.


(4) N'am-oa greet 'med serri an nor.
Ne'R.1SG-avait fait mais fermer le porte
'Je venais de fermer la porte.' Haute-Cornouaille, Ar Merser (2009:585)


La structure en est similaire au français J'avais pas juste tourné les talons que..., Elle n'aura pas fermé les yeux qu'elle se sera endormie...

nem boa ket touchet V

A Groix, Ternes (1970:301) rapporte l'utilisation du verbe tizhout, 'toucher, arriver à' dans une structure de polarité négative. Cette structure ajoute un effet stylistique, car la structure aspectuelle littérale obtient un calcul ou l'action n'a pas touché sa fin, alors que l'interprétation est que l'action est finie depuis un très court instant.


(5) məmbwače ti:xed dond e-rmaes ?
moi avais pas touché venir dehors
'J'étais à peine sorti.' Groix, Ternes (1970:301)


(6) məmbwače ti:xed a:ry
moi avais pas touché arriver
'J'étais à peine arrivé.' Groix, Ternes (1970:301)

Bibliographie

  • Yann Gerven. 2014. ' emañ e penn ur frasenn, evit un dra a zo o paouez tremen', Yezhadur!, Alioù fur evit ar vrezhonegerien diasur, Keit Vimp Bev, 31-32.