Différences entre les versions de « Le passé proche »

De Arbres
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== ''Emañ'' sans le progressif ==
[[Gourmelon (2014)|Gourmelon (2014]]:31) relève un sens de passé proche dans les structures en ''[[emañ]]'' à l'initiale.
Les exemples qu'il rapporte sont des structures d'usage de ''[[emañ]]'' en [[copule]], sans la particule ''[[particule o|o]]'' ou ''[[war]]'' du [[progressif]], au temps morphologique présent.
{| class="prettytable"
|(1)|| '''Emañ''' ||klouar da gafe,|| ev anezhañ ||buan 'ta!
|-
| || [[Emañ|est]] ||tiède [[POSS|ton]]<sup>[[1]]</sup> café|| bois [[a|P]].[[pronom incorporé|lui]] ||[[buan|vite]] [[eta|donc]]
|-
|||colspan="4" | 'Ton café est tiède, bois le donc vite.'||||||||||[[Gourmelon (2014)|Gourmelon (2014]]:31)
|}
En (2), [[Gourmelon (2014)|Gourmelon (2014]]:31) note un contraste avec ''degouezhet eo'', 'Il est arrivé on ne sait depuis combien de temps, il est là maintenant'.
{| class="prettytable"
|(2)|| '''Emañ''' ||degouezhet, || an hini e oamp o c'hortoz!
|-
| || [[Emañ|est]] || [[degouezhout|arrivé]] || [[art|le]] [[hini|celui]] [[R]]<sup>[[4]]</sup> [[COP|étions]] [[particule o|à]]<sup>[[4]]</sup> [[gortoz|attendre]]
|-
|||colspan="4" | 'Il est arrivé, celui qu'on attendait!'||||||||||[[Gourmelon (2014)|Gourmelon (2014]]:31)
|}
La phrase en (3)  est utilisée lorsqu'un jeu d'enfant s'écroule:
{| class="prettytable"
|(3)|| '''Emañ''' ||kouezhet, || an tour!
|-
| || [[Emañ|est]] || [[degouezhout|arrivé]] || [[art|le]] tour
|-
|||colspan="4" | 'Elle est tombée, la tour!'||||||||||[[Gourmelon (2014)|Gourmelon (2014]]:31)
|}


== Variations dialectales ==
== Variations dialectales ==

Version du 12 septembre 2016 à 18:26

Le passé proche, ou passé immédiat, est rendu par différentes constructions analytiques.


formes progressives autour de la fin de l'action

'être en train de cesser'

Être 'en train de cesser', c'est avoir juste fini.


(1) Ema Yann o paouez erruout.
est Yann à cesser arriver
'Jean vient d'arriver.' Ar Merser (2009:585)


(2) Emaon o tihan serri an nor.
suis à cesser ferm.er le porte
'Je viens de fermer la porte.' Ar Merser (2009:585)


'venir de'

Avec une transposition du spatial au temporel, comme en français, venir de signifie 'avoir juste fini de'.


(3) Yann a zo o tond da zerri an nor.
Yann R est à4 venir de fermer le porte
'Jean vient de fermer la porte.' Ar Merser (2009:585)


Variations dialectales

nem boa graet met V

Ar Merser (2009:585) reporte, pour la Haute-Cornouaille, la forme en ober 'med.


(4) N'am-oa greet 'med serri an nor.
Ne'R.1SG-avait fait mais fermer le porte
'Je venais de fermer la porte.' Haute-Cornouaille, Ar Merser (2009:585)


La structure en est similaire au français J'avais pas juste tourné les talons que...


nem boa ket touchet V

A Groix, Ternes (1970:301) rapporte l'utilisation du verbe tizhout, 'toucher, arriver à' dans une structure de polarité négative. Cette structure ajoute un effet stylistique, car la structure aspectuelle littérale obtient un calcul ou l'action n'a pas touché sa fin, alors que l'interprétation est que l'action est finie depuis un très court instant.


(5) məmbwače ti:xed dond e-rmaes ?
moi avais pas touché venir dehors
'J'étais à peine sorti.' Groix, Ternes (1970:301)


(6) məmbwače ti:xed a:ry
moi avais pas touché arriver
'J'étais à peine arrivé.' Groix, Ternes (1970:301)


Bibliographie

  • Yann Gerven. 2014. ' emañ e penn ur frasenn, evit un dra a zo o paouez tremen', Yezhadur!, Alioù fur evit ar vrezhonegerien diasur, Keit Vimp Bev, 31-32.