Le Roux (1957:52)

De Arbres
 3. - Les particules verbales a, yd
 
 Le brittonique a eu en propre des particules verbales; mais ces particules, 
 au contraire des préverbes, n'ont qu'un rôle syntaxique, et ne modifient en 
 rien le sens du verbe; elles ne forment pas avec lui un composé.
 Ce sont les particules représentées 
 I° en moyen gallois par y,yd,yt, en cornique par y,yth, en breton par ez;
 2° dans les trois langues par la particule a.
 
 L'importance grandissante de a et y, yd, etc., est liée au fait que les 
 préverbes, ro en particulier pour le brittonique, tendaient à devenir 
 inséparables du verbe.  
 
 Les pronoms infixes, si importants en celtique, ne pouvant plus se placer après
 le préverbe, se sont placés parès a ou y.[...]
 
 Mais y, yd a été, comme a, employé pour marquer la relation; en effet en
 gallois, dans la plus ancienne langue, il jour le rôle de relatif:
 
 o'r sawl yt gryssyassant gatraeth, 
 'de tous ceux qui parmchèrent en hâte à Catraeth...', (Myv. Arch. 60, 26)
 
 or sawl yt gyrhaedei dy dat,
 'de tous ceux qu'atteignait ton père...', (Myv. Arch. 90,21)
 
 Plus tard il y aura encore parfois échange entre les deux particules. Mais il y 
 a eu, de bonne heure sans doute, tendance en brittonique à spécialiser a dans
 l'emploi de relatif proprement dit, représentant un sujet ou un complément direct,
 et y, yd, dans l'emploi de particule, introduisant des relatives dans lesquelles
 il ne joue aucun rôle grammatical.


(caractères gras ajoutés)


référence

Le Roux, P. 1957. Le verbe Breton (morphologie, syntaxe), (seconde édition) Librairie Plihon / Paris, Librairie Champion.