Le Gonidec (1827)

De Arbres
  • Le Gonidec, J-F. 1827. Testamant nevez hon aotrou Jézuz-Krist troet é Brézounek, imprimerie Trémeau, Angoulême.


traduction du Nouveau Testament en breton du Léon.


histoire éditoriale

La Parabole de l'Enfant Prodigue

Le Gonidec (1808) avait déjà publié une traduction de La Parabole de l'Enfant Prodigue. Les corrections opérées entre 1808 et 1827 sont intéressantes. Le Gonidec (1807:20) dans la première version de sa grammaire, donne le possessif va 'mon' et le pronom objet proclitique va 'me' comme déclenchant la spirantisation sur /k, t, p/. Ernault (1890b:190) remarque que dans le texte de 1808, au verset 19 [page 120], Le Gonidec écrit va digémérid 'recevez-moi', chose qu'il corrige en 1827 par une lénition avec va zigémer 'reçois-moi'. Le possessif ou pronom objet proclitique va déclenche effectivement la lénition dans certains dialectes.

 Ernault (1890b:190):
 "Je l'ai constaté à Tressignaux, en Goello, où l'on dit, par exemple, më zorn 'ma main'. Cf. va zorn, Moys., 149, pl. va zaouarn, 276; va ziouscouarn, 'mes oreilles', 294; va zaou vab, 'mes deux fils', Jac., 82; va zisoboissançou, 'mes désobéissances'. An Aviel, 1819, I, 237; ma zelbet, '(il) m'(a) tenu', Quiquer, 1690, p. 124; ho zebro, 'qui les mangera', ho zivreïno, 'qui les « dépourrira »', G. B. I., I, 426, etc. De même pour la gutturale : va c'henou, 'ma bouche', Jac., 132, ma c'hourc'hemeno, 'mes compliments', G. B. I, I, 542; on dit à Trévérec, en petit Tréguier, më c'hawr, 'ma chèvre', hi c'hawr (et hi gawr), 'sa chèvre à elle', o c'hawr (et o gawr) 'leur chèvre' (on dit toujours më grwek, 'ma femme, më gar, 'ma jambe')."

à propos

Le Nouveau Testament est commun à la plupart des Églises chrétiennes. Il regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples. Il s'agit des quatre Évangiles canoniques, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l'Apocalypse.


 Bellamy (1894:361):
 "La plus célèbre de toutes les versions [de la Bible] qui aient paru en dialecte léonard, et même en langue armoricaine, est celle de Le Gonidec. Il publia d'abord la traduction du Nouveau-Testament : Testamant Nevez hon aotrou Jesus-Krist, in-8e , Angoulême, 1827. Cette traduction fut faite sur la Vulgate (édition de Lyon, 1738), et rarement l'auteur s'est aidé des commentaires. Quand il a eu recours à ces derniers, c'est à Carrières qu'il a dominé la préférence. Parfois aussi il a consulté la version française de Sacy. Nous pouvons d'ailleurs nous faire une idée exacte des principes qui dirigèrent Le Gonidec dans son travail par une lettre qu'il écrivit le 22 décembre 1827: 
 "Pour donner plus de poids à ma version, dit-il, j'ai cru devoir communiquer mon manuscrit à l'un des évêques de notre Bretagne, l'évêque de Quimper; la copie en est restée entre ses mains. Ce prélat a reconnu que mon ouvrage a le mérite de l'exactitude pour la doctrine et la narration des faits; et il ne m'a refusé son approbation que parce qu'il y a, selon lui, plus d'inconvénients que d'avantages à mettre la traduction des livres saints entre les mains du peuple." Plus loin, l'auteur mentionne "son grand désir de donner une traduction littérale, autant que pouvaient le permettre les entraves multipliées qui se rencontrent dans la langue bretonne, lorsqu'il s'agit de rendre la concision de quelques phrases latines." 


références

  • Dujardin, Louis. 1949. La vie et les oeuvres de Jean-François-Marie-Maurice-Agathe Le Gonidec, grammairien et lexicographe breton (1775-1838), Brest.


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