Différences entre les versions de « La proposition »

De Arbres
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En breton, les domaines propositionnels peuvent porter des [[traits]] syntaxiques que l'on ne trouve en français que sur les noms.  
En breton, les domaines propositionnels peuvent porter des [[traits]] syntaxiques que l'on ne trouve en français que sur les noms.  
   
   
En (1), on voit par exemple qu'une proposition complétive [[sujet]] déclenche la forme ''[[ez eus]]'' de l'[[auxiliaire]], de façon similaire à un groupe nominal sujet [[indéfini]].
En (1), on voit par exemple qu'une proposition complétive [[sujet]] déclenche la forme ''[[ez eus]]'' de l'[[auxiliaire]], de façon similaire à un groupe nominal sujet [[indéfini]]. Une hypothèse alternative est de considérer l'existence d'un [[pronom vide]] [[indéfini]] dans la structure.  




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En français, les domaines CP sont anaphorisables par différents pronoms (''Il a dit '''quoi'''?'', ''Je vais '''le''' faire dans un instant.'').
En français, les domaines CP sont anaphorisables par différents pronoms (''Il a dit '''quoi'''?'', ''Je vais '''le''' faire dans un instant.'').


== Terminologie ==
== Terminologie ==

Version du 20 avril 2018 à 09:08

La proposition est un domaine de la phrase.


Une proposition principale est une phrase matrice. C'est une proposition indépendante.

Une proposition subordonnée, ou proposition enchâssée, au contraire, n'est pas indépendante. C'est un domaine de la phrase qui est sélectionné par une phrase matrice (proposition complétive) ou qui modifie un élément de la phrase matrice (proposition relative, circonstancielle).

Le domaine maximal d'une proposition, matrice ou enchâssée, est un domaine dont la tête est un complémenteur (vide ou réalisé). Le sigle de ces domaines est CP, pour Complementizer Phrase.

Il existe des propositions plus petites, des domaines de la phrase qui sont tellement réduits qu'ils ne contiennent pas de projection temporelle, comme par exemple les propositions infinitives ou les structures causatives. On les appelle des petites propositions (SC, pour small-clause).


Traits nominaux des propositions

En breton, les domaines propositionnels peuvent porter des traits syntaxiques que l'on ne trouve en français que sur les noms.

En (1), on voit par exemple qu'une proposition complétive sujet déclenche la forme ez eus de l'auxiliaire, de façon similaire à un groupe nominal sujet indéfini. Une hypothèse alternative est de considérer l'existence d'un pronom vide indéfini dans la structure.


(1) Diskouezet ez eus bet gant X [CP e vez muioc'h...
montré R est été par X R est plus
'X a montré qu'il y avait plus de...' Léon, Fave (1998:142)


horizons comparatifs

Ingason (2018) montre qu'en islandais, les propositions reçoivent un cas. Il montre comment les arguments utilisés pour montrer en islandais que PRO reçoit un Cas sont applicables aux domaines CP.

En français, les domaines CP sont anaphorisables par différents pronoms (Il a dit quoi?, Je vais le faire dans un instant.).

Terminologie

En breton, le terme correspondant à 'proposition' est lavarenn (Kervella (1947:§701). En anglais, la proposition se traduit par le terme clause (le terme anglais proposition existe, mais désigne le contenu sémantique de la proposition, et non le domaine syntaxique qu'elle couvre Radford 1997§270).


Bibliographie

  • Ingason, Anton Karl. 2018. 'Icelandic case-marked CP', Canadian Journal of Linguistics/Revue canadienne de linguistique, 1-10.