La copule existentielle
La copule existentielle est réalisée en breton sous la forme a zo, vez ou ez eus, plus rarement emañ. La copule existentielle est abrégée sur ce site dans les gloses par le sigle E.
Sémantiquement, la copule existentielle sélectionne un seul argument dont elle asserte l'existence.
Syntaxiquement, elle est reconnaissable car elle sélectionne un sujet vide.
Morphologie
Infinitif
L'infinitif de la copule (et du verbe 'être' en général) a de multiples variantes dialectales.
Alternance des formes
La forme vez apparaît lorsque l'existence assertée est stable sur une longue période de temps, ou habituelle.
(1) | Eno a zo kokouz | penegwir | ne vez ken med | kargañ ar voz | d'ober. | |
là R est coques | C | NEG E ken mais | charger DET poignée | P faire | ||
'Là, il y a des coques, puisqu'il n'y a qu'a charger (ramasser) avec les mains jointes (à pleines mains).' | ||||||
trégorrois, Gros (1984:13) |
(2) | Ha goude-se | ar re-se | ouie | dont tout | setu vie | blag ken-ha-ken. | ||
& après-ça | DET ceux-ci | AUX | venir tous | voila E | blague autant-&-autant | |||
'Et après tous ceux-là venaient et on blaguait tant et tant.' < litt.: 'Il y avait des blagues...' | ||||||||
Bas-Cornouaillais (Treboull), Hor Yezh (1983:76) |
En breton standard, la forme ez eus est réservée au sujet postverbal indéfini. En trégorrois, il existe une alternance avec a zo.
(y) | Aze e-traoñ ar prad | a zo | eun naer | hag a zo ken koz ken a zo | savet blev warni. |
Aze e-traoñ ar prad | ez eus | eun naer | hag a zo ken koz ken ez eus | savet blev warni. | |
Là P-bas DET prairie | R E | un serpent | C est tellement vieux C R E | poussé cheveux.(coll) sur.3SG.F | |
'Là au bas de la prairie il y a une couleuvre qui est tellement vieille que les poils lui ont poussé dessus.' | |||||
trégorrois, Gros (1984:20) |
La forme ema se trouve aussi utilisée comme copule existentielle:
(2) | An den | a zo hirio; | warc'hoazh | n'ema | mui! | ||||
DET humain | R est aujourd'hui | demain | NEG E | plus | |||||
'L'homme existe aujourd'hui, demain il ne sera plus!' | |||||||||
BSA. (1877:165), cité dans Le Gléau (1973:41) |